Avant-propos:
Jusqu’alors plutôt sédentaire pour ce qui est du matériel audio, mon déménagement en région parisienne et son allongement des temps de transport m’ont poussé à rechercher une certaine nomadisation. Il est donc important de garder à l’esprit que ces Aurisonics ASG-1 constituent ma première paire d’IEMs. Pour ceux qui se demanderaient de quelle « maison sonore » je suis, je tourne chez moi sur une association KEF/Cambridge. Cependant, si vous espérez trouver dans mon compte-rendu des éléments de comparaison, vous risquez d’être déçu.
J’ai opté pour cette paire d’intras suite à la lecture des tests d’ericp10 (qui effectuait un test comparatif avec les 1964-Q) et de Bennyboy sur head-fi. Fort de leur conclusions plutôt enthousiastes, je me suis donc lancé dans cette « flavor of the month » made in head-fi. Après l’achat, j’ai vite abandonné la lecture du thread sur Head-fi, mon but étant de me forger un avis propre avant de parcourir celui des autres. Si au cours de mon compte-rendu, j’allais à l’encontre de l’avis général, préférez ce dernier (plutôt deux fois qu’une).
Pour ce qui est des ASG-1 en eux-mêmes, je dois en être à une grosse cinquantaine d’heure de burn-in. D’après ce que j’ai pu lire une centaine d’heures leur serait nécessaire.
Présentation:
Bref, en cas d’accident de transport, vous serez abimé bien avant vos ASG-1 .
De ce point de vue, sans faute d’Aurisonics.
La qualité générale respire le travail bien fait, mon seul bémol va aux embouts, leur épaisseur vraiment très fine n’inspire pas forcement confiance. Sinon c’est encore un bon point pour Aurisonics.
Confort:
Ayant des oreilles plutôt petites, douce joie du phénotype africain, j’avais un peu peur de faire partie des 10% d’incompatible, mais il n’en est rien. Les écouteurs s’insèrent facilement et ne bougent plus. J’utilise les tips de taille médium, qui me confèrent un bon ajustement. Je considère l’isolation comme bonne dans l’absolu (voir très bonne si je compare avec mon ancienne paire d’intras Phillips). Sur des écoutes avoisinants les 2h30, jusque là mes plus longues, je ne ressens pas de gène. Pour moi, aucun problème de confort, c’est tout bon.
Test Audio:
Tout juste sorti de leur boite, je leur ai jeté en pâture un 15steps de Radiohead. J’ai trouvé l’ensemble plutôt décevant. Une sensation de son voilé, distant et pas vraiment équilibré. J’ai eu l’impression d’écouter de la musique depuis un bocal vide. Une vingtaine d’heures plus tard, les meubles arrivent, je commence à les trouver plus convainquant . Plutôt que d’une mise en avant, j’ai plus l’impression qu’il y a comme une résonance des médiums, comme un léger écho, ce qui augmente leur impact vis-à-vis du reste du spectre. Certaines voix féminines comme celle d’Emilie Simon, ou certaines notes de piano ont en effet tendance à se détacher du reste pour venir « agresser » les oreilles, je pense que ce sont les « shouty mids » décrits dans les deux tests d’ASG-1 que j’avais lu. Toujours est-il que ce sentiment semble s’apaiser à mesure que le temps passe.
Après cela je passe sur l’ordinateur portable, même rendu, j’enclenche l’EQ, le jour et la nuit.
Avant EQ, je n’ai pas trouvé l’écoute forcement agréable, après EQ, c’est une autre histoire. Les instruments reprennent leur place, les voix, plutôt naturelles, sont elles, toujours misent en avant, mais cette fois-ci d’une façon qui a tendance à me plaire.
La grande force des médiums de l’ASG-1 est de mon point de vue, leur niveaux de détails, que je trouve vraiment bluffant.
Quant au soundstage, je le décrirai, du coup, comme aussi large que sa propre tête.
Du point de vue de la séparation des instruments, si celle-ci est bonne, rendant l’écoute d’artiste comme Daedelus agréable, elle n’est pas non plus transcendante.
A mon sens « égaliser » les ASG-1 ne les travestit pas. Si le son est drastiquement différent, l’approche de la musique reste la même. Les voix tiennent toujours une place prépondérante, et la musique est avant tout emmenée par les percussions. D’une précision redoutable ces percussions et plus précisément les kicks, sont, pour moi, les fers de lance des ASG-1, plein de détails, ils savent faire autorité, tout en laissant le champ libre aux autres outils rythmiques.
Loin du son aéré d’un ATH-AD700, l’écoute se veut ici plus intimiste, sans pour autant être oppressante d’une quelconque manière.
En définitive je dirais que donner aux ASG-1 une piste aux rythmes complexes plutôt tournée vers les bas-médium, c’est comme passer la balle à Carmelo Anthony dans le money time, ça fait le café et même les mignardises qui vont avec.
N’ayant pas de réel point de comparaison, je ne me permettrais pas de les conseiller, ni de les déconseiller. Pour ma part, j’ai tendance à les apprécier pour ce qu’ils sont, de bons écouteurs, pas exempt de défauts. Etant de ceux qui les aiment « égalisé», j’attends avec impatience la sortie des filtres en développement, susceptible de ramener ces médiums dans le droit chemin sans support logiciel.