[Feedback] FitEar Universal. Du relief et de la vie
Publié : 10 juin 2018 17:12
On a déjà maintes fois présenté la marque sur le forum, je vous invite à parcourir la première page du topic « FitEar Gamme and co », si vous souhaitez en savoir plus sur FitEar.
Les FitEar Universal sont sortis en 2017. Fitear commence à avoir un important catalogue de CIEM tandis que les IEM voient leur rangée qui augmente peu. Les Parterre, ToGo !334 et FitEar FitEar ont vu naître un petit nouveau (alors que les légendaires F111 ne font plus partie du catalogue du site FitEar) : les FitEar Universal. C’est la déclinaison des FitEar Custom en modèle universel, vous l’avez bien compris. C’est leur nom. Après avoir nommé un intra avec le nom de la marque, on retrouve donc deux modèles portant un message simple que chacun interprètera comme il veut.
Ils sont livrés avec une boîte semi rigide, quatre paires d’embouts, un kit nettoyage et un câble FitEar, le 005 silver. Il est toujours bon de rappeler pour les nouveaux arrivants que les connectiques sont particulières, pas de pin, pas de MMCX. Mais à la place, deux « broches » épaisses qui respirent la solidité. Enfin, Alvis Audio est le distributeur français de la marque japonaise. Il est possible de tester des modèles chez Grand Audition à Paris (prenez contact directement avec ce magasin pour les tests).
La fabrication des Universal:
Rien de neuf sous le soleil levant, c’est toujours aussi qualitatif. Nouveauté toute de même : la canule est ovale mais au fond apparaît toujours le fameux tube en titane si cher à la marque. Les Parterre ou les F111 étaient équipés d’un cône en titane en guise de canule. Apparemment les Parterre auraient adopté la canule des Universal. Les intras sont noirs brillants sur la faceplate tandis que le corps est plutôt gris. A titre d’exemple, les Inear Sd2 ou 3 ou 4 sont très similaires. Les Universal sont imposants : ils remplissent ma conque. On est loin des petites olives des F111…
Port, confort et isolation:
A moins d’avoir les oreilles vraiment petites, ce modèle se porte avec une facilité déconcertante. Très confortable avec une isolation remarquable. Je ne pensais pas que je trouverais un intra capable d’augmenter le confort, le top du top étant les Inear pour moi. Et bien ces Universal font un peu mieux encore.
Les embouts :
Ils devrait être facile de trouver le bon embout vu la forme de l’intra. Ce qui sera peut-être plus déterminant, c’est le changement de signature possible selon les embouts.
Les embouts vont avoir un impact sur le rendu des basses, la scène et les aigus. Ce que j’apprécie, et c’est une première, c’est de pouvoir jouer avec le son de l’intra, qui varie en fonction des embouts, sans avoir l’impression de perdre quelque chose. Avec les TG !334, les Parterre ou les 111, un seul type d’embout me donnait satisfaction; sans eux, je trouvais que je perdais en qualité de restitution. Sur le modèle du jour, changer d’embout permet d’augmenter les basses ou de diminuer l’impact des aigus sans vraiment perdre la signature de l’intra.
Le son :
Avant de les recevoir, j’espérais sans me l’avouer véritablement qu’ils sonneraient comme des 334 ! Mais quel intérêt finalement ?! Ce que je recherche surtout, c’est de retrouver cette sensation que seuls les intras FitEar m’ont procuré : une musique très technique mais diaboliquement enivrante et vivante. Ressentir à nouveaux ces émotions dans les médiums, cette scène sonore bullesque au possible et pourquoi pas des basses équivalentes aux 334…
A la première écoute, surprise, je n’entends qu’une seule chose : les aigus ! Je suis presque déçu ! Mon attention est tellement accaparée par le haut du spectre que le reste disparaît. Alors, ces Universal sont-ils des intras montants et analytiques ? Non, non et non.
Après avoir passé le cap psychologique de mes attentes (je ne viens pas d’acheter des 334 bis), je peux écouter réellement les Universal pour ce qu’ils sont selon moi : une synthèse de la marque. Pour qui veut découvrir le son FitEar, c’est le modèle à chausser. Les 334 ont divisé avec leurs basses. Les Parterres pour leur côté moins impressionnant peut-être. Les 111 avec leur clarté et pour certains un manque d’épaisseur dans le bas du spectre.
Les Universal ne manquent de rien : ça descend sans être trop rapide ou trop lent, les médiums possèdent une accentuation légère mais typique de la marque, il y a une emphase sur les aigus sans jamais créer de sibilance. La scène est centrée avec une extension droite/gauche plus marquée que les 334. Pas de trou, pas de largeur disproportionnée, le son est compact avec beaucoup d’aération. A l’écoute, j’ai le sentiment que tout circule avec beaucoup de facilité et de fluidité.
Les premières sessions d’écoutes :
Je me précipite sur quelques morceaux rock fétiches… Je me fais happer par les cymbales, les voix. Je me dis rapidement « ça va manquer de basses sur de l’electro ». Je fonce chercher « Tipper »… Et là, la purge. Persuadé d’être déçu, prêt à parier que les Universal sont bien trop froids, ils révèlent alors tout le savoir-faire du compositeur. Petite parenthèse, chaque intra (ou autre matériel) a su se livrer à mes oreilles sur un titre en particulier. Par exemple, j’ai compris l’ampleur des 334 en écoutant certains morceaux de métal et de jazz. Pour les Universal, c’est clairement sur de l’electro qu’ils ont révélé leur potentiel. J’ai pu mieux les appréhender après une session de Tipper, Amon Tobin et consor. Il y a de l’impact, les basses descendent profondément avec de la vitesse, de la pression. La scène est large, bullesque, 3D.
Après quelques jours :
Fini les à priori, les Universal ont dévoilé leur caractère et ils en ont ! Moins que les 334, logique vu leur nom. Mais ça envoie ! Sans avoir la coloration marquée des 334, ils délivrent un son très riche.
Les Uni sont assez déstabilisants. Parfois, d’un morceau à l’autre, d’un style à un autre, les Uni semblent s’adapter au titre joué. Si cela doit être basseux, alors basseux sera le son. Et puis, sur d’autres titres, c’est comme si la signature changeait.
Point par point :
Les basses :
Très présentes, rapides mais massives. Il y a des sub. C’est peut-être l’élément qui surprendra en premier, si les aigus ne s’en chargent pas. Elles s’adaptent à tous les styles : suffisamment lourdes pour de l’electro. Bien assez rapides pour du metal ou du classique.
Les mediums :
C’est du FitEar, pas d’erreur. Il y a un pic dans les hauts-mediums. Pas aussi prononcé que les 111 ou les 334 mais il est bien là. C’est fluide, mielleux, vivant. Ils rendront justice aux voix masculines et féminines tout comme nos chères guitares à saturations.
Les aigus :
Etonnant ! Il y a une emphase, un pic vers 6khz. Ils ressortent sans sembler être à part. Malgré ce pic, aucune sibilance, aucune fatigue. Tout ce qui est cymbale et consort, violon and co, se verra sublimer par ce traitement si rare des aigus. Je pense rare, car difficile d’obtenir un pic, une emphase sur cette partie du spectre sans fatiguer l’auditeur ou créer des sifflantes ! D’ailleurs FitEar, à l’exception des 435 et 335, me semble avoir toujours coupé tôt dans cette partie du spectre et éviter de trop se faire remarquer.
Bilan pour le spectre : Tout sonne avec panache, il y a de la matière. Tout le spectre est plutôt organique Chaque partie a du relief, de la vie sans paraître artificiel. Mais est-ce que le tout sonne bien ?
Scène, présentation dynamique and co:
Avec ses basses bien marquées et rapides, ses aigus chargés, la sensation de relief est très forte. Le risque est que le tout sonne un peu trop séparé. C’est sûr, les Uni ne sont pas le bloc de son qu’envoi les 334 ou les Vega. Mais, on ne tombe dans l’excès de la séparation.
La scène est large avec pas mal d’éléments placés au centre. Sur de la musique classique, on n'a aucune difficulté à établir quels instruments jouent ici et là. C’est, comme souvent chez FitEar, très immersif et envoutant. Au fur et à mesure que les musiciens augmentent et accentuent la puissance de leurs instruments, le son gagne de l’ampleur, de l’impact : la dynamique est là, aucun doute là dessus.
Je prends beaucoup de plaisir à me concentrer sur un instrument et apprécier ses timbres tout comme je peux, de façon très agréable, profiter de l’ensemble de la scène. Le son est plutôt intrusif, dans la tête, une forme de bulle se forme avec tous les musiciens qui s’affolent. Mais cela va beaucoup dépendre du dap finalement. Car si les Universal sont plutôt « in head » avec le Calyx M, ils sonnent plus hors-tête avec le C4. Et puis cela va dépendre aussi de la production du titre, certains sonnent clairement hors-tête, Calyx M ou non, et certains sonnent « in head », C4 ou non.
Le combo qui tue :
Le Calyx M avec les FitEar Universal c’est la garantie d’un son prenant, épais, sous pression, chaleureux mais pourtant clair, fluide mais pêchu, détaillé mais pas démonstrateur. Le metal virevolte. Le classique scintille, l’electro se fait vrombissant. C’est aussi l’assurance d’entendre systématiquement une scène prenante et captivante. Rhaaaaa lovely !
En musique :
[video][/video]
On attaque avec Boris et son fameux Rattlesnake ou le plus développé et mélodieux Korosu. La batterie a de l’impact et scintille avec ces fameux aigus (tiens, on se mettrait à dire « Aigus FitEarien ? »). Les guitares sont épaisses, rugueuses comme il faut ! Le son est compact avec une très bonne assise. Du tout bon !
[video][/video]
Toujours Boris mais cette fois avec le morceau Spoon. Pourquoi ? Parce que voix féminine et beaucoup d’aigus, notamment les bruits de verres cassés qui peuvent vriller les tympans, tout comme certaines cloches ! Même la batterie est réglée pour rendre le morceau « aigu ». J’ai l’impression que la prod s’est calé sur la voix de la chanteuse. Et puis aussi parce que ce morceau est un pur bijou, un ovni qui vient carrément détrôner pas mal de tentative raté et maladroitement à la mode. Alors ça sonne ? Un peu mon neveu. La chanteuse ressort au milieu de se fratra bruitiste mélodieux sur fond de riff mastodontes. Il ne manque rien, c’est violent, ça bouscule. Le morceau a de l’assise, le relief aigu/basse permis par les Universal donne cet aspect violent cherché par le groupe malgré la voix ultra mielleuse de la chanteuse. C’est Bjork au pays du metal.
[video][/video]
Casiopea, Departure, Live Anthology. Les pionniers de la BO de jeux vidéo. C’est à nouveau enivrant, bonne sensation de Live in direct. Placement, impact live. C’est retranscrit avec panache. J’ai envie de bouger la tête. Ce qui frappe, c’est les basses. Enfin cette basse ! Et puis la tension de grosses claires s’entend à faire frissonner le fan du groupe culte.
[video][/video]
Akira Yamaoka, Overdose Desilusion, Ost Silent Hill 2. Bon sang que c’est bon! Le grain des guitares, la spatialisation et la présentation, la batterie résonne, scintille. Ce titre qui regorge d’émotions n’en manque pas avec les Universal.
Je ne vais pas m’étaler plus dans ma dythirambie maladive. Ce que j’entends me plaît , me fait vibrer avec une touche de vie dans chaque domaine. Les émotions sont là, car c'est bien pour cela que j'écoute de la musique, ressentir ce que les musiciens transmettent avec leurs instruments.
Conclusion :
FitEar a bien fait un petit frère aux To Go ! 334. Ils envoient du son, mais de manière plus… universelle. Les Universal ont hérité d’une grande partie des qualités des F111 en gommant les défauts, et comme cela ne suffisait pas, les ingés sont parvenus à créer un intra passe-partout, mais jamais ennuyeux. Aussi, les basses tiennent beaucoup du savoir-faire des 334. Elles ont de l'assise sans avoir autant de présence que son grand frère. Les Universal, c’est le bon élève qui est pote avec toute la classe. Ses voisins, c’est les Sd2 de InEar qui aimeraient bien avoir leur côté impactant. C’est les Es3 qui aimeraient bien avoir leurs aigus et leur puissance massive dans le bas du spectre. Même les 334 les regardent, un peu jaloux, pour leur aigus plus aiguisés et leur séparation plus efficace, de peu. Et puis surtout, c’est l’élève qui se démarque en apportant un savoir-faire typiquement japonais, le tout avec une rigueur de Polonais à l’apéro. Il ne manque rien, on entend tout, des subs aux aigus hauts perchés, tout ça avec une ivresse de sensations sonores tellement entrainante. A bas volume (ce fond tellement noir du Calyx M, une véritable chambre forte, une grotte sans retour) comme à fort volume (contrôle du spectre malgré la puissance), le son fait mouche. Le C4 les rend clairs et lyrical, le Calyx M les transforme en cumulonimbus que l’on se surprend à trouver magnifiques malgré l’orage… C’est plus sombre sans jamais être un défaut mais un sacré avantage. Après les claques sonores que furent les F111, les To Go ! 334, les 435 et enfin les 335, les Universal apportent une nouvelle pièce dans le puzzle du culte FitEar. Chapeau bas.
Les FitEar Universal sont sortis en 2017. Fitear commence à avoir un important catalogue de CIEM tandis que les IEM voient leur rangée qui augmente peu. Les Parterre, ToGo !334 et FitEar FitEar ont vu naître un petit nouveau (alors que les légendaires F111 ne font plus partie du catalogue du site FitEar) : les FitEar Universal. C’est la déclinaison des FitEar Custom en modèle universel, vous l’avez bien compris. C’est leur nom. Après avoir nommé un intra avec le nom de la marque, on retrouve donc deux modèles portant un message simple que chacun interprètera comme il veut.
Ils sont livrés avec une boîte semi rigide, quatre paires d’embouts, un kit nettoyage et un câble FitEar, le 005 silver. Il est toujours bon de rappeler pour les nouveaux arrivants que les connectiques sont particulières, pas de pin, pas de MMCX. Mais à la place, deux « broches » épaisses qui respirent la solidité. Enfin, Alvis Audio est le distributeur français de la marque japonaise. Il est possible de tester des modèles chez Grand Audition à Paris (prenez contact directement avec ce magasin pour les tests).
La fabrication des Universal:
Rien de neuf sous le soleil levant, c’est toujours aussi qualitatif. Nouveauté toute de même : la canule est ovale mais au fond apparaît toujours le fameux tube en titane si cher à la marque. Les Parterre ou les F111 étaient équipés d’un cône en titane en guise de canule. Apparemment les Parterre auraient adopté la canule des Universal. Les intras sont noirs brillants sur la faceplate tandis que le corps est plutôt gris. A titre d’exemple, les Inear Sd2 ou 3 ou 4 sont très similaires. Les Universal sont imposants : ils remplissent ma conque. On est loin des petites olives des F111…
Port, confort et isolation:
A moins d’avoir les oreilles vraiment petites, ce modèle se porte avec une facilité déconcertante. Très confortable avec une isolation remarquable. Je ne pensais pas que je trouverais un intra capable d’augmenter le confort, le top du top étant les Inear pour moi. Et bien ces Universal font un peu mieux encore.
Les embouts :
Ils devrait être facile de trouver le bon embout vu la forme de l’intra. Ce qui sera peut-être plus déterminant, c’est le changement de signature possible selon les embouts.
Les embouts vont avoir un impact sur le rendu des basses, la scène et les aigus. Ce que j’apprécie, et c’est une première, c’est de pouvoir jouer avec le son de l’intra, qui varie en fonction des embouts, sans avoir l’impression de perdre quelque chose. Avec les TG !334, les Parterre ou les 111, un seul type d’embout me donnait satisfaction; sans eux, je trouvais que je perdais en qualité de restitution. Sur le modèle du jour, changer d’embout permet d’augmenter les basses ou de diminuer l’impact des aigus sans vraiment perdre la signature de l’intra.
Le son :
Avant de les recevoir, j’espérais sans me l’avouer véritablement qu’ils sonneraient comme des 334 ! Mais quel intérêt finalement ?! Ce que je recherche surtout, c’est de retrouver cette sensation que seuls les intras FitEar m’ont procuré : une musique très technique mais diaboliquement enivrante et vivante. Ressentir à nouveaux ces émotions dans les médiums, cette scène sonore bullesque au possible et pourquoi pas des basses équivalentes aux 334…
A la première écoute, surprise, je n’entends qu’une seule chose : les aigus ! Je suis presque déçu ! Mon attention est tellement accaparée par le haut du spectre que le reste disparaît. Alors, ces Universal sont-ils des intras montants et analytiques ? Non, non et non.
Après avoir passé le cap psychologique de mes attentes (je ne viens pas d’acheter des 334 bis), je peux écouter réellement les Universal pour ce qu’ils sont selon moi : une synthèse de la marque. Pour qui veut découvrir le son FitEar, c’est le modèle à chausser. Les 334 ont divisé avec leurs basses. Les Parterres pour leur côté moins impressionnant peut-être. Les 111 avec leur clarté et pour certains un manque d’épaisseur dans le bas du spectre.
Les Universal ne manquent de rien : ça descend sans être trop rapide ou trop lent, les médiums possèdent une accentuation légère mais typique de la marque, il y a une emphase sur les aigus sans jamais créer de sibilance. La scène est centrée avec une extension droite/gauche plus marquée que les 334. Pas de trou, pas de largeur disproportionnée, le son est compact avec beaucoup d’aération. A l’écoute, j’ai le sentiment que tout circule avec beaucoup de facilité et de fluidité.
Les premières sessions d’écoutes :
Je me précipite sur quelques morceaux rock fétiches… Je me fais happer par les cymbales, les voix. Je me dis rapidement « ça va manquer de basses sur de l’electro ». Je fonce chercher « Tipper »… Et là, la purge. Persuadé d’être déçu, prêt à parier que les Universal sont bien trop froids, ils révèlent alors tout le savoir-faire du compositeur. Petite parenthèse, chaque intra (ou autre matériel) a su se livrer à mes oreilles sur un titre en particulier. Par exemple, j’ai compris l’ampleur des 334 en écoutant certains morceaux de métal et de jazz. Pour les Universal, c’est clairement sur de l’electro qu’ils ont révélé leur potentiel. J’ai pu mieux les appréhender après une session de Tipper, Amon Tobin et consor. Il y a de l’impact, les basses descendent profondément avec de la vitesse, de la pression. La scène est large, bullesque, 3D.
Après quelques jours :
Fini les à priori, les Universal ont dévoilé leur caractère et ils en ont ! Moins que les 334, logique vu leur nom. Mais ça envoie ! Sans avoir la coloration marquée des 334, ils délivrent un son très riche.
Les Uni sont assez déstabilisants. Parfois, d’un morceau à l’autre, d’un style à un autre, les Uni semblent s’adapter au titre joué. Si cela doit être basseux, alors basseux sera le son. Et puis, sur d’autres titres, c’est comme si la signature changeait.
Point par point :
Les basses :
Très présentes, rapides mais massives. Il y a des sub. C’est peut-être l’élément qui surprendra en premier, si les aigus ne s’en chargent pas. Elles s’adaptent à tous les styles : suffisamment lourdes pour de l’electro. Bien assez rapides pour du metal ou du classique.
Les mediums :
C’est du FitEar, pas d’erreur. Il y a un pic dans les hauts-mediums. Pas aussi prononcé que les 111 ou les 334 mais il est bien là. C’est fluide, mielleux, vivant. Ils rendront justice aux voix masculines et féminines tout comme nos chères guitares à saturations.
Les aigus :
Etonnant ! Il y a une emphase, un pic vers 6khz. Ils ressortent sans sembler être à part. Malgré ce pic, aucune sibilance, aucune fatigue. Tout ce qui est cymbale et consort, violon and co, se verra sublimer par ce traitement si rare des aigus. Je pense rare, car difficile d’obtenir un pic, une emphase sur cette partie du spectre sans fatiguer l’auditeur ou créer des sifflantes ! D’ailleurs FitEar, à l’exception des 435 et 335, me semble avoir toujours coupé tôt dans cette partie du spectre et éviter de trop se faire remarquer.
Bilan pour le spectre : Tout sonne avec panache, il y a de la matière. Tout le spectre est plutôt organique Chaque partie a du relief, de la vie sans paraître artificiel. Mais est-ce que le tout sonne bien ?
Scène, présentation dynamique and co:
Avec ses basses bien marquées et rapides, ses aigus chargés, la sensation de relief est très forte. Le risque est que le tout sonne un peu trop séparé. C’est sûr, les Uni ne sont pas le bloc de son qu’envoi les 334 ou les Vega. Mais, on ne tombe dans l’excès de la séparation.
La scène est large avec pas mal d’éléments placés au centre. Sur de la musique classique, on n'a aucune difficulté à établir quels instruments jouent ici et là. C’est, comme souvent chez FitEar, très immersif et envoutant. Au fur et à mesure que les musiciens augmentent et accentuent la puissance de leurs instruments, le son gagne de l’ampleur, de l’impact : la dynamique est là, aucun doute là dessus.
Je prends beaucoup de plaisir à me concentrer sur un instrument et apprécier ses timbres tout comme je peux, de façon très agréable, profiter de l’ensemble de la scène. Le son est plutôt intrusif, dans la tête, une forme de bulle se forme avec tous les musiciens qui s’affolent. Mais cela va beaucoup dépendre du dap finalement. Car si les Universal sont plutôt « in head » avec le Calyx M, ils sonnent plus hors-tête avec le C4. Et puis cela va dépendre aussi de la production du titre, certains sonnent clairement hors-tête, Calyx M ou non, et certains sonnent « in head », C4 ou non.
Le combo qui tue :
Le Calyx M avec les FitEar Universal c’est la garantie d’un son prenant, épais, sous pression, chaleureux mais pourtant clair, fluide mais pêchu, détaillé mais pas démonstrateur. Le metal virevolte. Le classique scintille, l’electro se fait vrombissant. C’est aussi l’assurance d’entendre systématiquement une scène prenante et captivante. Rhaaaaa lovely !
En musique :
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On attaque avec Boris et son fameux Rattlesnake ou le plus développé et mélodieux Korosu. La batterie a de l’impact et scintille avec ces fameux aigus (tiens, on se mettrait à dire « Aigus FitEarien ? »). Les guitares sont épaisses, rugueuses comme il faut ! Le son est compact avec une très bonne assise. Du tout bon !
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Toujours Boris mais cette fois avec le morceau Spoon. Pourquoi ? Parce que voix féminine et beaucoup d’aigus, notamment les bruits de verres cassés qui peuvent vriller les tympans, tout comme certaines cloches ! Même la batterie est réglée pour rendre le morceau « aigu ». J’ai l’impression que la prod s’est calé sur la voix de la chanteuse. Et puis aussi parce que ce morceau est un pur bijou, un ovni qui vient carrément détrôner pas mal de tentative raté et maladroitement à la mode. Alors ça sonne ? Un peu mon neveu. La chanteuse ressort au milieu de se fratra bruitiste mélodieux sur fond de riff mastodontes. Il ne manque rien, c’est violent, ça bouscule. Le morceau a de l’assise, le relief aigu/basse permis par les Universal donne cet aspect violent cherché par le groupe malgré la voix ultra mielleuse de la chanteuse. C’est Bjork au pays du metal.
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Casiopea, Departure, Live Anthology. Les pionniers de la BO de jeux vidéo. C’est à nouveau enivrant, bonne sensation de Live in direct. Placement, impact live. C’est retranscrit avec panache. J’ai envie de bouger la tête. Ce qui frappe, c’est les basses. Enfin cette basse ! Et puis la tension de grosses claires s’entend à faire frissonner le fan du groupe culte.
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Akira Yamaoka, Overdose Desilusion, Ost Silent Hill 2. Bon sang que c’est bon! Le grain des guitares, la spatialisation et la présentation, la batterie résonne, scintille. Ce titre qui regorge d’émotions n’en manque pas avec les Universal.
Je ne vais pas m’étaler plus dans ma dythirambie maladive. Ce que j’entends me plaît , me fait vibrer avec une touche de vie dans chaque domaine. Les émotions sont là, car c'est bien pour cela que j'écoute de la musique, ressentir ce que les musiciens transmettent avec leurs instruments.
Conclusion :
FitEar a bien fait un petit frère aux To Go ! 334. Ils envoient du son, mais de manière plus… universelle. Les Universal ont hérité d’une grande partie des qualités des F111 en gommant les défauts, et comme cela ne suffisait pas, les ingés sont parvenus à créer un intra passe-partout, mais jamais ennuyeux. Aussi, les basses tiennent beaucoup du savoir-faire des 334. Elles ont de l'assise sans avoir autant de présence que son grand frère. Les Universal, c’est le bon élève qui est pote avec toute la classe. Ses voisins, c’est les Sd2 de InEar qui aimeraient bien avoir leur côté impactant. C’est les Es3 qui aimeraient bien avoir leurs aigus et leur puissance massive dans le bas du spectre. Même les 334 les regardent, un peu jaloux, pour leur aigus plus aiguisés et leur séparation plus efficace, de peu. Et puis surtout, c’est l’élève qui se démarque en apportant un savoir-faire typiquement japonais, le tout avec une rigueur de Polonais à l’apéro. Il ne manque rien, on entend tout, des subs aux aigus hauts perchés, tout ça avec une ivresse de sensations sonores tellement entrainante. A bas volume (ce fond tellement noir du Calyx M, une véritable chambre forte, une grotte sans retour) comme à fort volume (contrôle du spectre malgré la puissance), le son fait mouche. Le C4 les rend clairs et lyrical, le Calyx M les transforme en cumulonimbus que l’on se surprend à trouver magnifiques malgré l’orage… C’est plus sombre sans jamais être un défaut mais un sacré avantage. Après les claques sonores que furent les F111, les To Go ! 334, les 435 et enfin les 335, les Universal apportent une nouvelle pièce dans le puzzle du culte FitEar. Chapeau bas.