Astell&Kern x JH Audio - Diana
Intro
Fin 2018, Astell & Kern a présenté sa nouvelle réalisation en partenariat avec Jerry Harvey Audio. Le spécialiste des iem customs pour les musiciens. (Personnellement, cette marque me fait penser au Harley Davidson des intras, je pense que le parallèle est sciemment voulu par la marque).
Ces nouveaux intras sont donc les “Diana”. Ils s’inscrivent dans la même gamme que les précédents Billie Jean et les modèles plus anciens : “The Siren Series”. Cette gamme utilise des transducteurs à armature équilibré propriétaire censés produire un son “flat” de 10 Hz à 5 KHz. Je dis censé, car à l’écoute ces écouteurs sont tout, sauf flat.
Lancé à 700$, ils font clairement partie des intras haut de gamme. Sauront-ils nous charmer ?
Packaging
Les Diana sont fournis dans un package tout à fait standard pour Astell & Kern. Dans une boîte en carton rembourré de mousses, nous avons les écouteurs, 3 paires d'embout (S, M et L) simple flange, un adaptateur jack 2.5mm vers 3.5mm et enfin une petite sacoche estampillé Van-Nuys.
Commençons par cette dernière, elle est vraiment décevante. Il s’agit d’une simple sacoche en tissu, même pas fermé sur les côtés. (mode coquillage). On a juste un petit scratch pour tenir le tout en place. Ça ne serait pas vraiment gênant si cette sacoche était suffisamment grande. Là, on a à peine la place d’y mettre les écouteurs (avec leur câble). Inutile de vouloir y mettre en plus l’adaptateur. À 700$ le tout, c’est triste… Des marques proposant des intras bien moins cher ont des sacoches (ou boite de transport) bien plus agréables. Même les Billie Jean (fait par AK et JH également) ont une petite sacoche avec glissière bien plus utile. Bref, passons.
Autre petit point embêtant, on ne trouve pas de nécessaire de nettoyage dans la boîte. Encore une fois à ce niveau de prix, on est en droit d’en attendre bien plus.
On est très loin de l’expérience Custom Art par exemple (boîte Pelicase, multiples embouts, nécessaire de nettoyage).
Design et Technique
Bon ce premier contact avec les Diana est moyen, mais une fois qu’on les sort du petit écrin de mousse, là, j’avoue que le travail réalisé est énorme. Le design est vraiment très réussi. Il fait penser à une carrosserie de voiture de sport. La finition est exemplaire, et le duo de couleur chrome / rouge est vraiment bien choisi. Les éléments sont teintés dans la masse, aucun risque de voir la peinture s’enlever. Le câble est dans la même veine. Très bien conçu, et agréable aussi bien visuellement qu’au toucher (soft touch).
Côté technique, on est dans du standard, mais très bien exécuté. Trois transducteurs à armature équilibré sont présents (low, mid, high) dans une configuration trois voies. Comme tout bon Jerry Harvey Audio, les Diana conservent les technologies de la marque. Le Freqphase, une gestion précise des guides d’ondes pour éviter les problèmes de phase dû à l'emploi de multiple drivers ainsi que le “Acoustic Chamber sound bore design”. La “sortie” des guides d’ondes se fait avant la fin de la canule. Il en résulte une mini chambre acoustique, censée améliorer le soundstage ainsi que la dynamique. (discours marketing tout ça… On connaît la chanson).
Le câble n’est pas en reste avec une conception purement Astell & Kern. Un mélange de divers conducteurs, en cuivre, cuivre plaqué argent et en argent pur. Le tout à différent degré de pureté et certains conducteurs en configuration litz. Aucune idée du pourquoi AK a utilisé une telle configuration hybride (inhabituelle). Au-delà de la partie “sonique” dont chacun sera juge, le câble est d’une excellente qualité.
Confort et Son
Le point faible de ces écouteurs, c’est le confort. Entre leur poids, leur taille et la taille de la canule qui n’autorise que certains embouts / mousses… Trouver le bon compromis pour un port confortable n’est pas aisé.
Heureusement pour moi les embouts fournis me conviennent parfaitement. Léger inconvénient, le câble n’a pas de slider. J’ai dû trouver une astuce. Le slider (un scratch dans mon cas), me permet d’avoir une tension suffisante pour que les écouteurs restent bien en place à cause de mes pavillons d’oreilles qui sont peu profonds. Une fois que tout est ajusté, je peux les porter des heures sans aucun problème ni douleur.
Allez, c’est parti pour le son ! Et il y a beaucoup de choses à dire. Déjà au niveau de sa signature sonore. On est fasse à un son résolument chaud. Épais. Qui donne beaucoup de corps à la musique. Presque trop diront certains. Les Diana ont une très bonne assise dans les graves, avec beaucoup de texture. Un peu plus que les Billie Jean qui étaient déjà bons dans ce domaine. Ces intras sont vraiment à la limite d’être considérés comme “dark”. C’est une signature vraiment particulière qui ne plaira pas à tout le monde.
Je n’arrive toujours pas à comprendre où ces intras peuvent être qualifiés de “flat” (selon AK). Il n’y a strictement rien de flat.
Comme vous pouvez le voir sur ces mesures, (qui me semblent juste, où en tout cas, correspondent à ce que je perçois lors des écoutes), on a un important embonpoint au niveau des mid-bass. Les médiums et aigus étant par la suite un peu plus en retrait.
Graves :
Malgré ce niveau de graves important, il n’y a aucun effet de masquage. Les basses sont propres, bien détaillées et avec une excellente texture. L’impact est très très bon avec une sensation physique bien présente. Sur ma musique fétiche, Tubular Bells, on entend enfin distinctement la ligne de basse à partir de 53 secondes. On se rapproche doucement de la qualité qu’on obtient sur un Hifiman HE-560, sans toutefois bénéficier du même niveau de détail. Les Diana restent inférieures, mais on est tout de même sur du très bon pour des intras.
Médiums :
Les médiums, même si un poil en retrait, sont excellents. La quantité de détails est très importante et profite à beaucoup d’instruments. Les cuivres en particulier ont un rendu épique. C’est vraiment le mot adéquat. Epique. Sur la bande originale du jeu vidéo Destiny 2, la qualité des médiums permet d’apprécier toute la profondeur de la formation orchestrale. Chœurs, cuivres, violon etc… Tout est vraiment bien retranscrit. Et avec beaucoup de textures / matières. On est un cran au-dessus par rapport aux Billie Jean déjà bon dans ce domaine. Nul doute qu’avoir un driver dédié au registre médiums est d’une grande aide.
Aigus :
Les aigus eux, sont un peu plus discrets mais néanmoins bien présents. Vous ne perdrez aucun détail par rapport à d’autres intras ayant des aigus plus en avant. Par contre vous n’aurez aucune fatigue, aucune sibilance ni aucune dureté. Aucun enregistrement ne viendra vous agresser de ce côté là. Cela a également l’avantage de permettre aux mauvais enregistrements de passer sans problème. Attention cependant, tout le potentiel des Diana se révèlent avec des morceaux de qualité.
Soundstage :
La scène sonore des Diana n’est pas très large, mais on reste avec quelque chose de très bien. Lorsque les enregistrements sont bien réalisés (ceux de Stockfisch Records par exemple) on bénéficie d’une externalisation correcte, mais de manière générale on reste quand même dans une “bulle”.
Mais quelle bulle les amis ! L’aspect “holographique” est vraiment très présent. Chaque plan sonore est parfaitement lisible, et chaque déplacement dans l’espace est parfaitement retranscrit. Cette excellente séparation permet (si on le désire) de suivre un instrument en particulier sans aucun effort. Les effets de réverbération et d’autres détails de ce genre s’entendent aisément. L’immersion dans la musique est très importante.
Conclusion
Alors 700$ bien dépensé ou non ? Franchement difficile à dire. On est un bon cran au-dessus des Billie Jean. Ceux-là coûtaient 350$. Mais les Diana ne sont pas deux fois supérieurs pour autant. Sans pouvoir tester d’autres intras dans les mêmes prix, difficile de statuer. Néanmoins, si vous avez lu mon feedback Billie Jean + AK SR15, sachez que tous les superlatifs et envolés lyriques dithyrambique employés pour qualifier les Billie Jean s’appliquent ici aussi.
Mais, même si les Diana sont supérieurs en tout point, je ne pense pas qu’ils valent 700$. En tout cas, les Billie Jean sont pas loin derrière.
Par contre au prix où j’ai eu les Diana, soit 266€ neuf, là… Je ne crois pas qu’il existe un rapport qualité / performance / prix aussi dingue. Mes Custom Art Fibae 1 (l’entrée de gamme de CA, avec un seul driver BA) m’avait coûté 350€. Les Diana sont à des années lumières devant en termes de performance.
Bref, les Diana surpassent tous les intras que j’ai eu, et tous les intras que j’ai pu entendre lors des meetings TN (quand on pouvait encore en faire ^^).
Je compare énormément les Diana aux Billie Jean dans ce feedback, mais c’est donc de voir à quel point les deux sont proches et pas seulement sur la marque.
Les deux points faibles des Diana sont le confort (même si pour ma part ça passe bien) et la signature sonore qui est très chaude. Les Billie Jean en comparaison sont bien plus équilibrés et pourraient (presque) correspondre à du “flat”. Ce que ne sont pas les Diana.
C’est donc, encore une fois un excellent achat pour ma part. Et je continue mon inexorable montée en gamme à chaque itération. Quel sera le prochain épisode ? D'autres JH Audio X Astell & Kern ? C’est bien possible, cette collaboration m’ayant vraiment conquise.
Astell&Kern x JH Audio - Diana
Astell&Kern x JH Audio - Diana
Dernière modification par Eykxas le 26 nov. 2020 17:50, modifié 1 fois.
- DaveStarWalker
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Ca donne envie de les écouter pour se faire sa propre idée en tout cas
Les Diana passent super bien sur un Cowon Plenue 1. C'est bien plus agréable que sur le Plenue R. Malgré mes inquiétudes, les deux signatures chaudes ne dénature pas le tout. Cela donne une écoute vraiment reposante, tout en ayant beaucoup de finesse.