[Feedback] Unique Melody Mini MEST

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DarkZunicorn
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[Feedback] Unique Melody Mini MEST

Message par DarkZunicorn »

Unique Melody
Mini MEST
Merci à TN et en particulier à CharlesM pour avoir organisé le tour qui m’a permis d’essayer ces intras.
Mes écoutes des Mini MEST se sont effectuées pendant une dizaine de jours sur un A&K Kann avec le câble symétrique fourni et des embouts Azla Xelastec.
Pour les détails techniques et les images de ces intras (et aussi pour avoir un point de vue différent du mien), je me permets de renvoyer le lecteur au test de CharlesM : http://www.tellementnomade.org/forum/vi ... 06&t=27760

Play-list pour ce feedback :
Air, “All I Need” : https://www.youtube.com/watch?v=WQVz21i38Wc
A Perfect Circle, "The Package" : https://www.youtube.com/watch?v=m2Yhn6-jJPE
Eels, "Daisies of The Galaxy" : https://www.youtube.com/watch?v=vDukJXiZhPE
Karma to Burn, “Mt. Penetrator” : https://www.youtube.com/watch?v=qjpjjkj-9To
Nirvana, "Dumb" (Unplugged in New-York) : https://www.youtube.com/watch?v=GtBhclCigH0
Nostromo, "Stillborn Prophet" : https://www.youtube.com/watch?v=m4U2yeQtdgs
Pixies, "Where Is My Mind" : https://www.youtube.com/watch?v=N3oCS85HvpY
Six by Seven, "The Way I Feel Today" : https://www.youtube.com/watch?v=3xEFKSfGjmw
Gianni Stiletto, "Reality Port 23" : https://www.youtube.com/watch?v=fNMuM3QrnX0
Swell, "In The Morning" : https://www.youtube.com/watch?v=-XwoKUyVbnA
John Tchicai & Vitold Rek, "Hullo" : https://www.youtube.com/watch?v=yx2r5CsdrzI

Image
Tableau récapitulatif des différentes phases de l’enveloppe d’un son
(= évolution dans le temps de son intensité).
Premières impressions et tonalité générale
Dotés d’une signature en V montant, les Mini MEST donnent de prime abord une impression contradictoire mais plaisante de présence et de clarté conjuguées : le signal qu’ils délivrent s’impose mais n’étouffe pas, avec une autorité sans corpulence, non envahissante, qu’allège beaucoup de lumière dans le haut.
http://www.tellementnomade.org/forum/gallery/image.php?album_id=1690&image_id=14586
Graphes de la réponse fréquentielle des Mini MEST (en rouge) et, pour comparaison, de celle
des ThieAudio Legacy 3 (en 1-2) mesurées toutes deux par Crinacle.
Réponse fréquentielle perçue
Graves
Les mid-basses des Mini MEST (vers 150 Hz) m’ont paru assez rondes mais propres et plutôt bien texturées — musclées en un mot — et cela grâce à l’excellente macro-dynamique de ce registre qui offre des impacts percutants, incisifs, avec un decay assez rapide et un sustain plutôt bien contrôlé. Ce n’est, hélas, pas le cas des infra-basses (en-dessous de 80 Hz) que j’ai trouvées, sur ces intras, trop résonnantes et présentant un excès de diffusion qui leur ôte de l’assise et de la fermeté — défaut récurrent (mais heureusement pas systématique, comme le prouvent par exemple les Drop Plus) chez tous les multi-BA qui veulent sonner dans les plus bas registres comme des hybrides à driver dynamique.

Médiums
Les bas-médiums (250-500 Hz environ) des Mini MEST, curieusement, sont affligés du même travers que leurs infra-basses et m’ont paru un peu boursouflés, ce qui, à mes oreilles, rend les voix féminines (comme celles du morceau d’Air, par exemple) un peu trop rauques et réverbérées.
Dans les mid-médiums, en revanche, malgré quelques chuintements vers 2 kHz, la performance des Mini MEST m’a plutôt convaincu… dans un premier temps. Si en effet j’ai d’abord trouvé ce registre non seulement bien présent sur ces intras mais aussi articulé avec beaucoup de délicatesse, il m’a semblé ensuite que cette finesse tenait à une micro-dynamique un peu molle qui « avale » les attaques et nuit notamment à une correcte audition des paroles. Cela peut cependant avoir de l’intérêt dans le traitement des percussions ayant leur fondamentale dans ce sous-registre : je pense en particulier aux caisses claires accordées plutôt graves dont le traitement par ces intras, quoique estompant leur attaque, allonge dans le même temps leur sustain, ce qui semble leur conférer un petit surcroît d’ampleur — dans le rendu de la chanson d'A Perfect Circle, par exemple.
Les hauts-médiums, malheureusement, m’ont paru pour leur part assez « sales », affectés d’une forme de distorsion qui, à la fois, les rend plus aigus et amoindrit leur résolution. J’ai particulièrement été sensible à cette déformation dans le traitement des coups de caisses claires accordées « normalement » (comme dans le track des Pixies, par exemple) : sur les Mini Mest, trop souvent, ils m’ont semblé sonner avec un manque de fermeté joint à un excès d’acidité qui altérait leur timbre en le métallisant.

Aigus
Le rendu des aigus par les Mini MEST se solde par des sibilances assez marquées, surtout dans la zone de dureté (vers 7 kHz) mais aussi, dans une moindre mesure, dans celle de stridence (vers 5-6 kHz).
Par ailleurs le signal que délivre ces intras est très brillant (ce qui n’est pas forcément un défaut), avec un pic très audible à 10 kHz.
Le bas-aigu (vers 4 kHz), en revanche, est fort bien négocié par les Mini MEST, avec de la présence et de la retenue à la fois.
Cet ensemble de caractéristiques produit un double effet contrasté qui se signale notamment dans le rendu des cymbales : d’un côté j’ai trouvé les frappes de crash sur ces intras un peu confuses et crissantes à la fois ; d’un autre côté, les rythmiques de ride m’ont à plusieurs reprises assez bluffé par leur maîtrise, leur précision et leur délicatesse, que ce soit dans le folk de Swell ou dans le grind-core de Nostromo.

De façon générale, le spectre des Mini MEST me semble de qualité et plutôt soigné dans tous les milieux de registres (mid-basses, mid-médiums, mid-aigus) mais beaucoup moins exact, plus brouillon et plus distordu dans tous les registres extrêmes (infra-basses et suraigus) et surtout dans les registres de transition (bas-médiums et hauts-médiums).
J’aurais tendance à voir dans cette incohérence fréquentielle le symptôme d’une disjonction des registres et donc d’un traitement déficient des transitions fréquentielles d’un driver à l’autre.


Soundstage
Les Mini MEST proposent un très bon rendu volumétrique… des espaces de studio seulement. Car les live, notamment, ne sont pas loin d’être une pur catastrophe sur ces intras.
L’Unplugged de Nirvana, par exemple, est restitué avec une latéralisation très confuse. C’est même la première fois que j’entends la spatialisation de cet enregistrement — fort compliquée, il est vrai — aussi maltraitée par des intras : il est quasi impossible, sur les Mini MEST, de situer les sources de ce concert les unes par rapport aux autre dans le panoramique et, de plus, la profondeur de la scène y est quasi-inexistante — même si les basses semblent en retrait dans la dimension frontale.
En fait la spatialisation des Mini MEST est quasi-directement tributaire de leur réponse fréquentielle : quels que soient l’enregistrement et la localisation exacte des sources sur la scène de cet enregistrement, les mid-médiums et surtout les bas-médiums sont en avant, les basses dans le fond et les aigus et hauts-médiums un peu partout autour, et cela avec un détourage très déficient qui brouille leur contour.
En revanche, et cela m’a un peu surpris, le soundstage de ces intras présente une réelle hauteur, qui plus est tout le long du panoramique, ce qui est très rare.

Dynamique
Dynamique relative
Une assez forte compression affecte les tableaux dynamiques instantanés sur les Mini MEST : dans leur rendu des formations un peu étoffées qui comportent plusieurs instruments jouant plus ou moins fort, tout sonne de manière trop étale, avec des intensités nivelées à un niveau moyen (quand le signal est déjà mixé très fort, comme dans la chanson de Six by Seven) ou trop haut quand les niveaux du mix sont mieux maîtrisés et la sortie moins compressée (comme dans le morceau de Swell). Du coup, c’est la profondeur du soundstage qui semble en pâtir : tous les instruments donnent l’impression de jouer sur une même ligne face à l’auditeur.

Micro-dynamique (groove et transitoires)
Le groove délivré par les Mini MEST est très lent, très pâteux et lourd, notamment dans les bas-médiums et les basses, ainsi qu’on peut l’entendre dans leur restitution du track de Karma to Burn. De manières globale, la scansion du rythme est « avalée » à tous les niveaux, avec un déroulé très linéaire et lymphatique, en manque de nerf, y compris dans les morceaux les plus vifs comme celui de Nostromo. Même dans le haut-médium et les aigus (cf. le track de Gianni Stiletto), cela reste léthargique, mal posé, mal rythmé. En fait, et cela surtout dans les aigus, on a l’impression d’un rendu constamment à contre-temps, ce qui peut s’avérer très gênant sur certains genres tels que la D’n’B.
Ce phénomène d’estompage ou d’arrondissement excessif de l’attaque se marque aussi dans les infra-basses. Ainsi la grosse caisse de march band du morceau des Eels manque-t-elle, à mes oreilles du moins, d’impact et d’autorité: : non seulement elle paraît intervenir trop tard mais aussi de façon trop diffuse.

Macro-dynamique (impacts)
J'ai déjà évoqué la justesse des impacts dans le registre grave des Mini MEST, justesse qui se dégrade, hélas, dans les infra-basses et concourt à les rendre "pâteux".
Dans les médiums, ainsi que je l’ai également rapporté plus haut, les caisses claires tunées plutôt graves, comme celle de la chanson d’A Perfect Circle, sont plutôt bien rendues par les Mini MEST mais avec un certain manque d’autorité, un peu trop de rondeur et pas assez de sécheresse. Ce défaut de mordant se retrouve également dans la restitution des coups de caisses claires accordées plus aiguës, telle celle du track des Pixies dont l’entame m’a paru manquer de tranchant, et cela, ainsi que j’en ai déjà parlé, à cause d’un début d’attaque un peu trop différé.
Il n'y a donc guère, au final, que les mid-basses qui, sur ces intras, "cognent" avec fidélité et respectent l'intégralité de l'enveloppe des impacts.

Timbres
Bizarrement, malgré tous les défauts que j’ai pu relever jusqu’à présent dans le rendu des Mini MEST, je dois leur reconnaître un très beau respect des timbres.
Dans le duo de Tchicaï et Rek, le saxo est rauque et cuivré à souhait tandis que la contrebasse est d’une profondeur bien boisée, les deux instruments se distinguant du coup nettement l’un de l’autre. Et dans la restitution de la chanson de Swell, les cordes des guitares m’ont paru tout simplement magnifiques sur ces intras : la sonorité de chaque technique de jeu (grattage, pincement, etc) est parfaitement rendue par les Mini MEST. En revanche, dans ce même track, la voix du chanteur est trop en avant (comme dans l’enregistrement de Nirvana), sans doute à cause d’un excès de résonances ou, en d’autres termes, d’un « engraissement » artificiel du sustain.
Pour résumer, les timbres sont globalement respectés par les Mini MEST dans les mid-basses et les bas-médiums ainsi que dans le haut-médium et les aigus, moins dans les infra-basses et les mid-médiums, et je pense qu’il faut y voir un nouvel effet de la disjonction des registres dans le spectre de ces intras.

Conclusion
Les Mini MEST sont des intras dont la tonalité peut plaire — ou, du moins, ne pas lasser ni « fatiguer » — mais que, dans certains secteurs, j’ai trouvés techniquement très déficients, avec des registres de transition trop grossièrement restitués et des registres principaux disjoints, une spatialisation manquant à la fois de profondeur et de précision qui gêne l’immersion dans la musique et un défaut de groove et de fidélité dynamique qui, de façon générale, ne les rend guère enthousiasmants.
Je ne trouve pas que ce soient de mauvais intras, loin de là, mais au prix où ils sont proposés, cela ne me semble ni une affaire ni un produit d’appel assez séduisant pour m’inciter à poser une oreille sur leurs grands frères.
Bref, les Mini MEST sont pour moi juste décevants.
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