Si un terme ou une expression vous semble obscur le Lexique de test de Tellement Nomade est là!
Salut à toi l’ami(e),Avant que tu ne commences à parcourir ce que je nomme une « brève (?!!) de comptoir », j’aimerais t’en toucher deux mots.
Si tu es désireux de trouver toutes les réponses à tes questions, une analyse approfondie, de la rigueur, le pourquoi du comment par A+B, des données techniques, des courbes de réponses fréquentielles, et caetera. Je vais être franc avec toi, ce qui suit a bien des chances de te laisser sur ta faim ou pire, de t’ennuyer ferme. Ne te méprends pas, ta démarche est on ne peut plus légitime et je la respecte. Mais pour ma part, un retour d’expérience, alias feedback, ne saurait être assimilable à un test.
Si tu te décides malgré tout à aller plus avant, garde à l’esprit que même si cette « brève de comptoir » prendra parfois des allures de test dans sa forme et son déroulement, elle n’en est donc absolument pas un, à l’instar de toutes celles que j’ai écrites dans ce lieu et ceux qui l’ont précédés. Elle est le reflet de ce que je suis depuis un bon bout de temps et de ce que je suis attaché à demeurer : un amateur, un aficionado avec un peu, beaucoup de subjectivité, son lot de questions sans réponse, aujourd’hui empreint de ces certitudes qui ne seront peut-être plus celles de demain, mais toujours avec sa passion et sa sincérité.
Voilà, tu sais désormais ce qui t’attend, si j’ose dire. Le cas échéant, il ne me reste plus qu’à te souhaiter une bonne lecture. Dans le cas contraire, je te souhaite de trouver prochainement ton bonheur dans cette quête du Casque idéal.
Isalula
… Passionné, tout simplement, et toujours autant en difficulté dès qu'il s'agit de traduire ce que je peux ressentir.
En deux centimes, je dirais que l’écoute musicale avec un Casque a tissé un lien plus intense, plus intime entre moi, l’œuvre et ses interprètes au détour de cette perception riche de nuances et d’inflexions inédites. Rien ne m’interdisait de côtoyer les deux mondes effectivement, mais étant donné que je n’étais comblé qu’avec le nouveau, j’ai donc rejoins avec allégresse le cénacle des aficionados du Casque.
Attention, il ne vient pas de s’agir d’un soliloque aux accents prosélytes, juste d’une tentative visant à traduire une affinité, un ressenti et le choix qui en a découlé, mais à aucun moment l’affirmation que le Casque puisse se targuer d’une quelconque supériorité, et je vais le prouver sans plus attendre.
Alors soit, si le Casque a bel et bien transcendé certains traits, il en aura minoré d’autres. Et au premier rang de ces derniers, l’image stéréophonique et ensuite la restitution d’un grave « physique » car générer un véritable grave a ses lois, que le Casque n’est pas en mesure de concrétiser intégralement. Mais que l’on soit audiophile et/ou mélomane, nous le savons fort bien, le compromis s’invitera toujours à un moment donné, bon gré, mal gré.
Plus rarissime, mais réel, est le reproche fait au Casque d’une écoute plus ou moins égocentrique. Ma foi… Qui pourrait affirmer catégoriquement que nous ne sommes pas solitaires au cœur de notre émotion ?
Quoi qu’il en soit, je peux témoigner que l’isolement inhérent au Casque n’est pas contradictoire avec le partage, l’échange ou la rencontre. Car si j’avais déjà connu à plusieurs reprises le partage et l’échange, j’allais connaître pour la première fois la rencontre à travers l’un des meetings de la communauté casqueuse de GMP3.
Certes, on était loin du cadre d'un meeting comme j'en voyais régulièrement sur Head-Fi. Le local se résumait à une pièce de quelques mètres carrés, servant probablement de remise, meublé d'une grande table, de quelques rallonges électriques et autres multiprises. A quelques mètres de là une horde de geeks s'en donnait à cœur joie. Quant à nous, nous n'étions qu'une poignée, moins d'une dizaine si ma mémoire est bonne... Je me souviens de Nicholas, Max, psy-4, TriB et peu avant mon départ, du masseur aveugle.
Ne vous y trompez surtout pas, j'étais très heureux d'être là même si cet univers ambiant m'était étranger. Je serrais des mains, échangeais regards et opinions, mettant pour la première fois des noms sur des pseudos et des visages. J’avais bien sûr accès à des Casques dont je n’avais fait que rêver jusque-là. Mais ce qui primait à mes yeux, c’est cet attrait commun qui nous habitait au point de nous avoir rassemblés cet après-midi-là.
Max tomba rapidement sous le charme de l’AKG K340 que je lui avais amené. Comment aurait-il pu en être autrement ?
Un unique galop d’essai du Beyerdynamic DT 990 Premium Edition 2005 de Nicholas (et non d’un DT 880 comme je l’avais un moment supposé) avec mon Headmaster me laissa sur un sentiment d’ennui, essentiellement pour cause de sobriété omniprésente et de médium en retrait proscrivant l’enjouement.
Je laissais suffisamment longtemps de côté le Sennheiser HD 600 et l’AKG K701 pour ne plus avoir le loisir de m’y essayer, grr...
A ma décharge, il faut dire que l’objet de bien des attentions résidait dans l’ensemble Audio-Technica que psy-4 avait réussi à se faire ramener du Japon.
A mon grand regret, il y eut un absent de marque, l’Ultrasone Edition9 de Posse24, bloqué pour cause de formalités douanières.
L’achat d’un matériel sans essai préalable est une gageure, c’est évident. Mais il est parfois impossible d’agir autrement, je peux en attester pour m’y être risqué en désespoir de cause. L’infortuné psy-4 semblait partagé quant au fruit de sa démarche, ce qui paraît avoir été l’impression commune au terme des essais du duo ATH-W5000 & AT-HA5000 Raffinato
Pour ma part, je les ai donc écoutés à partir d’extraits de ma playlist, de concert dans un premier temps, puis l’ATH-W5000 en association avec mon propre ampli Casque.
Je l’avoue sans détours, aucun aspect de la restitution ne m’a réellement séduit. Globalement, j’ai perçu une signature claire, sans emphase notable mais manquant d’assise. Mon propre ampli Casque, un Sugden Headmaster en l’occurrence, insufflera un léger surcroit d’énergie, ce qui augmentera d’un petit cran la franchise des attaques et la tenue générale sans bouleverser pour autant la restitution. L’ouverture et l’aération étaient bonnes sans être transcendantes, la conséquence d’une architecture fermée sans doute. Le grave n’était pas d’une grande présence, un clamping plus élevé lui aurait permis de s’affirmer davantage comme nous l’avons expérimenté en exerçant une pression sur les coques. Le haut du spectre avait beau être précis et détaillé, son médium ne possédait pas la séduction inhérente à un AKG K340 Bass-Light Version. J’ai envie de dire que l’ATH-W5000 avait tendance à être satisfaisant partout, sauf dans le registre grave pour un bass-head et n’exceller réellement nulle part.
Toutefois, je nuancerais la dureté de ce compte-rendu pour plusieurs raisons. Primo, je n’ai pu le tester durablement et dans les meilleures conditions comme je le faisais avec ses homologues jusqu’alors. Secundo, la source de type nomade n’était pas d’une grande qualité et tertio le fonctionnement avec son ampli dédié étant sujet à caution. En effet, celui-ci était un modèle japonais donc en voltage natif de 100 Volts. Le transfo/convertisseur, d’une taille modeste, utilisé pour l’occasion était-il suffisant en dépit de la faible impédance de l’ATH-W5000 (40 Ω) et de sa sensibilité (102 dB) assez élevée ? En effet, l’usage d’une platine Pioneer aux normes électriques américaines m’avait appris à mesurer l’impact que peut avoir ce maillon sur le résultat final pour avoir moi-même été amené à faire l’usage d’un transfo/convertisseur 110/220 Volts.
A moins que cet Audio-Technica ne soit, à l’instar de l’AKG K1000, un Casque extrêmement exigeant en termes de synergie ? D’un tempérament autarcique ? Pourquoi pas ?... Le débat reste donc ouvert.
Si la restitution de l’ATH-W5000 nous avait laissé quelque peu perplexe quant à sa stature de flagship, il en allait tout autrement de son design, avec ses coques d’ébène strié et flanquées de l’appellation Raffinato en lettres stylisées. La Classe…
Toutefois, je dois dire que si son port était satisfaisant, je n’ai pas été totalement convaincu par l’ergonomie du concept 3D Wing et par ses pads circum-auraux composés d’un cuir trop moelleux en termes de maintien à mon goût. Je n’ai donc pas eu l’opportunité de le coiffer durant des heures, mais son poids (340 grammes) n’appellera aucune critique particulière dans le contexte évoqué.
Je n’ai rien contre le choix d’un câblage symétrique de 3 mètres en Y, mais je déplorerais tout de même une fois encore l’inamovibilité de celui-ci.
J’en conclurais en saluant l’initiative du constructeur vis-à-vis de cette mallette de transport sertie de soie rouge à l’intérieur de laquelle était lové l’ATH-W5000. La Grande Classe…
Ma première rencontre avec cette boîte à musique signée Audio-Technica s’achèvera donc ici et restera sans suite au jour d’aujourd’hui, à l’instar de celle du Grado HF-1 de Max, un Casque produit à moins de 500 exemplaires par la firme Grado Labs et destiné exclusivement à la Communauté de Head-Fi.
Mon essai de ce Casque Limited Edition fut trop succinct. La faute m’en incombe pour avoir été préalablement influencé par des retours mitigés sur le confort et la sonorité des Casques Grado. J’en retiendrais un look vintage caractéristique de la marque, un confort effectivement spartiate pour avoir été habitué jusque-ici aux modèles circum-auraux, une présentation frontale, une ouverture limitée, un soundstage quasi sans relief, et enfin une signature typée, globalement orientée vers le haut du spectre. Dommage de ne pas avoir cherché à en entendre davantage, mais le contexte ne s’y prêtait pas vraiment, l’heure du départ approchant.
J’aurais certainement tendu une oreille plus attentive au GS1000, mais l’arrivée tardive de son heureux propriétaire, conjugué aux impératifs inhérents à mon départ ne me permettra pas d’en découvrir beaucoup plus qu’avec son prédécesseur.
Si leur différence d’aspect saute aux yeux, leur différence de signature saute, elle, aux oreilles. L’ouverture du GS1000 est bien plus large et sa présentation est moins frontale, l’aération est plus importante tout comme son relief. La bande passante est plus étendue avec un bas du spectre infiniment plus démonstratif que celui du HF-1.
Mais si le GS1000 appartient à la catégorie des Casques circum-auraux, il n’est pas pour autant synonyme d’un confort absolu. Ses G-cushions alias jumbo pads en mousse laissaient mes oreilles trop libres, altérant un port déjà approximatif dû à l’étroitesse de son bandeau d’arceau. J’en venais rapidement à souhaiter un poids plus conséquent pour qu’il se stabilise davantage sur mon crâne.
Et… Voilà, il était malheureusement plus que temps de se dire au revoir, l’heure du départ s’imposant formellement à moi.
La vie est pleine de surprises, bonnes ou mauvaises, à l’instar de cette rencontre avec ces drôles de boîtes à musique surnommées Casques. J’avais choisi cette voie il y a deux ans déjà… Le temps a passé, plusieurs boîtes à musique aussi, mais la Passion, quant à elle, est toujours bel et bien là.
Headphone Road
Octobre 2007