Si un terme ou une expression vous semble obscur le Lexique de test de Tellement Nomade est là!
Salut à toi l’ami(e),Avant que tu ne commences à parcourir ce que je nomme une « brève (?!!) de comptoir », j’aimerais t’en toucher deux mots.
Si tu es désireux de trouver toutes les réponses à tes questions, une analyse approfondie, de la rigueur, le pourquoi du comment par A+B, des données techniques, des courbes de réponses fréquentielles, et caetera. Je vais être franc avec toi, ce qui suit a bien des chances de te laisser sur ta faim ou pire, de t’ennuyer ferme. Ne te méprends pas, ta démarche est on ne peut plus légitime et je la respecte. Mais pour ma part, un retour d’expérience, alias feedback, ne saurait être assimilable à un test.
Si tu te décides malgré tout à aller plus avant, garde à l’esprit que même si cette « brève de comptoir » prendra parfois des allures de test dans sa forme et son déroulement, elle n’en est donc absolument pas un, à l’instar de toutes celles que j’ai écrites dans ce lieu et ceux qui l’ont précédés. Elle est le reflet de ce que je suis depuis un bon bout de temps et de ce que je suis attaché à demeurer : un amateur, un aficionado avec un peu, beaucoup de subjectivité, son lot de questions sans réponse, aujourd’hui empreint de ces certitudes qui ne seront peut-être plus celles de demain, mais toujours avec sa passion et sa sincérité.
Voilà, tu sais désormais ce qui t’attend, si j’ose dire. Le cas échéant, il ne me reste plus qu’à te souhaiter une bonne lecture. Dans le cas contraire, je te souhaite de trouver prochainement ton bonheur dans cette quête du Casque idéal.
Isalula
… Quid des électrostatiques dans ma balade sur Headphone Road ?
Et bien, je dois avouer qu’hormis le K340 qui n’était pas exactement une moitié de Casque électrostatique, je n’en avais pas encore croisés. Ceux que j'ai entendus aujourd'hui ne sont que deux, mais ils figurent parmi les meilleurs, c’est déjà çà.
Il faut savoir que les constructeurs de Casques électrostatiques se comptent aujourd’hui sur les doigts d’une seule main. Et il faut dire aussi que pour le plus célèbre d’entre eux les prix pratiqués en France sont plutôt élitistes.
Par conséquent, ces Casques se font encore plus rares que leurs homologues électrodynamiques sur les étals des revendeurs. De facto, je serais dans l’obligation de sauter dans un train vers la capitale afin de les rencontrer, ni plus ni moins !
Mais attention, ce n’est pas parce qu’ils sont en minorité qu’on les néglige pour autant. Il suffit de voir les modèles d’amplis High-End qui leurs sont exclusivement dédiés ces derniers mois : Les RudiStor Coriolan 2, WooAudio WES, Ray Samuels Audio Emmeline II A-10 Thunderbolt II, HeadAmp Blue Hawaii SE en attestent.
Ca paraîtra excessif, mais je pense que pour un aficionado du Casque, goûter à la sonorité d’un modèle électrostatique est une étape purement et simplement incontournable du parcours. On aimera ou pas, mais il faut en faire l’expérience.
A cette époque, j’imaginais que posséder un tel Casque était en quelque sorte la panacée. Une sorte d’étape ultime pour tout aficionado, celle qui vous fait contempler sereinement les évolutions et les tendances pour être désormais situé au-delà. C’était une vision naïve, reflet de mon inexpérience, mais aussi de la fascination que j’éprouvais pour mon hybride de K340.
Avec le recul, je dirais que chaque technologie a ses points forts et ses points faibles. L’électrodynamique marque des points sur la dynamique et le bas du spectre, l’électrostatique sur la transparence et le haut du spectre pour les résumer grossièrement. Certains ont tendance à penser que l’écart se resserre. A tort ou à raison ?
C’est ainsi que dopé aux commentaires dithyrambiques d’un certain Club des Heureux Propriétaires de Casques Stax, j’étais donc parti à la rencontre de deux de ces plus prestigieuses références : Le SR-404 et surtout le SR-007 alias Ω2 associés aux drivers SRM-006t et SRM-007tII.
En effet, un impératif inhérent aux Casques électrostatiques est qu’ils ne peuvent fonctionner qu’avec leurs propres « drivers » Un fonctionnement autarcique mais qui est incontournable, à moins d’utiliser un adaptateur d’impédance comme l’Illusion ESC-1001. L’électrostatique, c’est réellement une toute autre technologie. Il suffit de voir le niveau d’impédance d’un Ω2 pour en être convaincu, celui-ci avoisinant les 170 000 Ω !
Concrètement, le son électrostatique affirme également sa différence vis-à-vis de celui de l'électrodynamique. Je comprends la réaction d'un utilisateur de DT 880 qui continuait à le préférer au Stax qu'il venait d'essayer.
Ouaip ! Le SR-404 fait vraiment mastoc et il n'est pas très agréable à contempler. Exactement l’effet inverse qu’inspire le SR-007. Mais un Casque, ça ne se regarde pas, ça s’écoute.
Il est confortable et aucun grincement d’armature intempestif ne se manifestera. Le SR-404 est enjoué, brillant et... assez crispant au bout d'un moment. Sa sonorité est plutôt éthérée, manquant de corps et d’assise. Même sans pouvoir les comparer j’ai su que le K340 était moins transparent, moins ciselé, moins spatialisé mais aussi plus chaleureux. Quant à désigner lequel des deux serait le plus basseux, je donne volontiers ma langue au chat.
Passer au SR-007 surprend donc par le design, la finition, mais surtout par la sonorité. Il me déçoit même dans un premier temps, car il est plus homogène et moins spectaculaire. En effet, sa présentation s’apparente plus à celle d'un Casque que d'un earspeaker, contrairement au SR-404. N’en concluez pas pour autant que l’ouverture du SR-404 est en mesure de rivaliser avec celle du K1000, vous feriez fausse route. On sent rapidement que l’Ω2 va plus loin dans la bande passante et particulièrement dans les basses fréquences.
Ca cassera sans doute l’ambiance, mais je ne peux m’empêcher de souligner qu’avec le SR-007 et son driver le tarif devient stratosphérique. Rien d’étonnant à ce qu’un certain nombre d’auditeurs ait donc franchi les frontières et même le continent pour les acquérir, avec les risques et périls inhérents à ce genre de démarche.
Que ce soit avec l’un ou avec l’autre, je suis rapidement convaincu d’une chose : Un Stax ne dissimulera rien et n'édulcorera rien, les bons et surtout les mauvais enregistrements le resteront. La limpidité et le naturel dont ils font preuve se révèleront régulièrement un inconvénient, la qualité de la production éditoriale étant ce qu’elle est.
Quelqu’un a dit que les Stax étaient souverains sur des écoutes Classique et Jazz. Je suis plutôt d’accord avec ça dans la mesure où j’ai rapidement eu le sentiment qu’ils n’étaient pas à leur avantage sur des styles plus énergiques, tout comme l'AKG K1000 qui est probablement le plus proche prétendant électrodynamique en mesure de s'apparenter aux électrostatiques. La restitution manquait de vigueur, de punch. L’utilisation de drivers à tubes en était-elle une des causes ? Le choix de la source, une Rega Saturn, était-il judicieux ? L’absence de modèles à transistors ne me permettra pas d'aller plus avant.
Extrêmement détaillés, dénués de coloration, ces Casques seraient-ils plus à même de faire davantage chavirer le cœur des audiophiles que celui des mélomanes ?
Ceci dit, le doute plane encore aujourd’hui dans mon esprit, étant toujours un peu réticent à me résoudre à résumer cette rencontre par un laconique c’est tout ? tout particulièrement vis-à-vis du SR-007.
Headphone Road
Mai 2007