[FEEDBACK] Focal Utopia Vs Final D8000 : Le choc des titans
Publié : 30 mars 2021 23:29
Conditions d’écoute : Macbook Pro/ Audirvana & Fabfilter ProQ3 (position clean)/ Sony TA-ZH1ES
Setlist :
Abigor : “Eerie Constellation” - Opus IV - 1996. Black métal Autrichien.
Nokturnal Mortum : “White Tower” - Voice Of Steel - 2009. BM Ukrainien.
Guns N’ Roses : « November Rain » - Use Your Illusion I – 1991. Hard FM
Kraftwerk : “The Model” – 3-D – 2017. Proto electro culte
Marc Lavoine : “Reviens mon amour » - Volume 10 – 2009. Variété française
Christine and The Queens “Tilted” – Chaleur Humaine – 2016. Variété française
Daft Punk : “Contact » - Random Access Memories – 2016. French touch de genie
Spiritualized : “Ladies and Gentlemen we floating in space” – Ibid. – 1997. Spacerock
Impression avant écoute :
- Fit/confort : Avantage à l’Utopia. Clamping plus faible sur l’Utopia donc moins pesant sur la durée.
- Esthétique : Utopia. Le casque a une robe identique avec le D8000. Avis subjectif bien sûr. Je trouve le D8000 Pro bien plus réussi en la matière.
- Robustesse ou sentiment de robustesse : Utopia. Noblesse des matériaux semblant de plus grande qualité. Les pads du D8000 semblent un peu cheap comparé à l’Utopia. Ces derniers ont l’air de ne pas être clipsés et bougent un peu.
Est-ce bien là l’essentiel ? Assurément non, mais à ce degré de prix, tous les détails ou impressions comptent car ils pérennisent la sérénité des futures écoutes.
Test :
ABIGOR : Un morceau du groupe qui officiait à cette époque dans du BM atmosphérique pur jus bien avant leur virage moderne qui me déplaît fortement. Je retiens de ce morceau son amoncellement de riffs acérés, son ambiance, sa production volontiers inaboutie. Avec le D8000 je ressens quelque chose qui me rapproche de mes premiers souvenirs, le casque matche bien, n’arrange rien de cette bouillie sonore. Il lit la musique sans me procurer d’émotion particulière si ce n‘est de faire le job. Qu’en est-il de l’Utopia ? Je mets Play et là boum je me sens propulsé dans les airs, la scène est plus profonde, je me balade quelque part tout autour des musiciens. Les guitares cisèlent correctement les oreilles sans saignements. La froideur tant chère aux aficionados du genre prend forme et décongestionnerait les plus réservés. Alors oui le volume sonore demande à être descendu un peu. Mais les détails pourtant qui se nichent dans les contreforts perdus de cet enregistrement apparaissent nettement et ressortent.
Contre toutes mes attentes et mes représentations que je me faisais de ce casque, à la lecture des reviews et des courbes, sur du black un peu raw, l’Utopia dégage davantage d’ambiance
NOKTURNAL MORTUM : Chef d’œuvre, ce morceau est un condensé de ce qu’il peut se faire de mieux. Prod bien léchée, riffs assassins et accrocheurs, vocaux déchirants. Le morceau ne traîne pas en longueur mais dure + de 11min. Pour les passionnés du genre, difficile de ne pas rester emporté dans ce voyage. Les breaks et ponts potentialisent l’ambiance guerrière et apportent de la relance au titre.
Le D8000 là encore fait un beau job mais ne magnifie pas le morceau. Tout est bien en place, longueur de scène ok, profondeur pas au max. Le casque semble manquer de transparence, je m’attendais en enclenchant le morceau à découvrir de l’inédit : je n’en trouve pas. Même track mais maintenant avec l’Utopia. Constat identique : j’entends d’emblée une résolution plus grande. Le diable se niche dans les détails, alors si l’on adoube ce proverbe, l’Utopia s’avère démoniaque. Certes les aigus sont bien plus projetés que sur le D8000 qui pourtant n’est pas en reste sur ces fréquences. Mais rien à faire le crunch entêtant des guitares et les lyrics hurlés remettent l’église au centre du village (si tenté qu’elle ne brûle pas). L’Utopia est bel et bien un casque qui s’apparie avec le métal.
GUNS N' ROSES : Un morceau madeleine pour moi qui me rappelle que j’avais 11 ans à sa sortie et qui m’a ouvert les portes du métal. Il m’a appris à faire du hair guitar et du headbanging alors que je quittais tout juste mes culottes en coton blanc. Morceau fleuve, que dire chef d’œuvre magnifié par les solos de dentelle de Slash, le D8000 me ramène à ces années de pré- puberté. Il rend une forme d’intimité de la musique, reconnecte l’adulte que je suis à des émotions d’antan. Encore une fois, rien ne se dément : l’articulation est bonne, la séparation des instruments est excellente, tout est en place.
Quand je chausse l’Utopia, maître d’œuvre dans l’art du mimétisme, Axl Rose semble chanter pour moi. J'entends distinctement les instruments et toutes les notes lézardent mon ciel d’écoute. Slash arrive ! Les décibels descendent le fleuve, c’est le déluge de notes. Les aigus projetés font respirer tout son contenu et ce, tout au long du morceau. Imparable et brillantissime.
KRAFTWERK : Sur ce morceau c’est l’articulation des basses, leur détourage que je cherche à ressentir. Jusqu’alors le Fostex th900 possède le tableau d’excellence. Le D8000 n’est pas en reste avec une netteté des impacts, très franche mais qui s’arrête vite. J’ai choisi cet album pour sa qualité de production. L’Utopia fredonne la musique de manière beaucoup plus habile et agile. Focal marque le point, l’Utopia est subtil.
MARC LAVOINE : Sans transition me diriez-vous ahah. Bizarre je retrouve, une fois encore en chaussant le D80000 cette sensation un peu éteinte, d’une scène intime un peu étouffée. La voix de Lavoine semble chuchoter tout près, tout près de l’oreille. Il est assis à côté de moi, il me raconte cette chanson, c’est comme une histoire. Les basses viennent appuyer cette sensation étriquée, resserrant un peu plus la scène. En passant à l’Utopia, le relief est tout autre, c’est un autre chemin, presque comme un contrepied malencontreux. Les casques sont bien différents. Il faut monter le son avec le D8000 pour espérer être saisi par l’émotion tandis qu’avec l’Utopia il est de bon ton de l’ajuster sans trop le monter au risque de perdre l’équilibre. Marc Lavoine avec l’Utopia, remonte sur scène et semble chanter à un public. Trêve de métaphores vous aurez bien compris où je veux en venir.
CHRISTINE AND THE QUEENS : Ambiance club, Christine and the Queens y fait son petit effet, avec des sub qui apparaissent et animent bien le morceau. Les bulles samplées de la caisse claire claquent près de l’oreille. A l’inverse avec l’Utopia, ces mêmes bulles éclatent au coin de la pièce dudit club. La voix de Christine a quelques sifflantes, le truc qui au fur et à mesure des écoutes pourrait m’agacer et m’agiter. Le morceau est vraiment à l’avantage du D8000. Petite victoire.
DAFT PUNK : Le D8000 s’amuse dans les basses fréquences où il met à l’amende l’Utopia sur ce morceau. La fougue jaillit des profondeurs des fréquences parfois et là c’est bel et bien le cas. L’Utopia anime le morceau comme si nous étions en studio avec le duo regretté. Le son de la batterie est juste excellent, les cymbales s’expriment ouvertement, les sub un peu moins. Ces derniers restent en arrière-plan là où j’aurai aimé les avoir bien plus projetés.
SPIRITUALIZED : Je ressens une belle authenticité de ce morceau avec le D8000. Pour faire court et éviter les redites, j’ai réussi à être un peu paumé dans la rêverie et à en être emporté. L’Utopia m’a distrait car il capte plus de détails, c’est le technicien des deux. Rien à redire les partis pris suivent deux chemins bien distincts.
Conclusion :
L’Utopia est une pièce rare dans le rang des casques, même pour un basslover comme moi.
D’emblée le D8000 me semble manquer de clarté, mon oreille s’est-elle trop habituée à l’Utopia qui excelle dans ce domaine ?
Chez Focal on sent de l’espace entre les instruments, comme si chaque musicien disposait de son studio, le rendu général étant toujours aéré.
Chez Final, la dynamique est en effet autrement plus sombre et punchy.
J’ai eu cette impression tout au long de ces sessions d’écoute : celle que le Final rejoint une émotion enfouie, intime, quelque chose qui touche au souvenir que l’on a de comment des morceaux chéris ont pu sonner. C’est un casque « cénesthésique » je dirai si je veux aller au bout de mon propos. L’Utopia lui est un taulier inébranlable, il brûle de détails, et est doté d’une scène sonore vaste qui torpille celle des autres concurrents
L’Utopia est un monstre très pro et propre, un technicien au service de la musique.
Epilogue :
J’ai hésité sortir ce petit CR, car j’avais peur que des hordes de fan « Final » se ruent sur moi pour me faire la peau. Mais j’avoue, le Final est excellent mais l’Utopia le piétine. J’espère que les aficionados du « made in France » me sauveront . A vous les studios.
Setlist :
Abigor : “Eerie Constellation” - Opus IV - 1996. Black métal Autrichien.
Nokturnal Mortum : “White Tower” - Voice Of Steel - 2009. BM Ukrainien.
Guns N’ Roses : « November Rain » - Use Your Illusion I – 1991. Hard FM
Kraftwerk : “The Model” – 3-D – 2017. Proto electro culte
Marc Lavoine : “Reviens mon amour » - Volume 10 – 2009. Variété française
Christine and The Queens “Tilted” – Chaleur Humaine – 2016. Variété française
Daft Punk : “Contact » - Random Access Memories – 2016. French touch de genie
Spiritualized : “Ladies and Gentlemen we floating in space” – Ibid. – 1997. Spacerock
Impression avant écoute :
- Fit/confort : Avantage à l’Utopia. Clamping plus faible sur l’Utopia donc moins pesant sur la durée.
- Esthétique : Utopia. Le casque a une robe identique avec le D8000. Avis subjectif bien sûr. Je trouve le D8000 Pro bien plus réussi en la matière.
- Robustesse ou sentiment de robustesse : Utopia. Noblesse des matériaux semblant de plus grande qualité. Les pads du D8000 semblent un peu cheap comparé à l’Utopia. Ces derniers ont l’air de ne pas être clipsés et bougent un peu.
Est-ce bien là l’essentiel ? Assurément non, mais à ce degré de prix, tous les détails ou impressions comptent car ils pérennisent la sérénité des futures écoutes.
Test :
ABIGOR : Un morceau du groupe qui officiait à cette époque dans du BM atmosphérique pur jus bien avant leur virage moderne qui me déplaît fortement. Je retiens de ce morceau son amoncellement de riffs acérés, son ambiance, sa production volontiers inaboutie. Avec le D8000 je ressens quelque chose qui me rapproche de mes premiers souvenirs, le casque matche bien, n’arrange rien de cette bouillie sonore. Il lit la musique sans me procurer d’émotion particulière si ce n‘est de faire le job. Qu’en est-il de l’Utopia ? Je mets Play et là boum je me sens propulsé dans les airs, la scène est plus profonde, je me balade quelque part tout autour des musiciens. Les guitares cisèlent correctement les oreilles sans saignements. La froideur tant chère aux aficionados du genre prend forme et décongestionnerait les plus réservés. Alors oui le volume sonore demande à être descendu un peu. Mais les détails pourtant qui se nichent dans les contreforts perdus de cet enregistrement apparaissent nettement et ressortent.
Contre toutes mes attentes et mes représentations que je me faisais de ce casque, à la lecture des reviews et des courbes, sur du black un peu raw, l’Utopia dégage davantage d’ambiance
NOKTURNAL MORTUM : Chef d’œuvre, ce morceau est un condensé de ce qu’il peut se faire de mieux. Prod bien léchée, riffs assassins et accrocheurs, vocaux déchirants. Le morceau ne traîne pas en longueur mais dure + de 11min. Pour les passionnés du genre, difficile de ne pas rester emporté dans ce voyage. Les breaks et ponts potentialisent l’ambiance guerrière et apportent de la relance au titre.
Le D8000 là encore fait un beau job mais ne magnifie pas le morceau. Tout est bien en place, longueur de scène ok, profondeur pas au max. Le casque semble manquer de transparence, je m’attendais en enclenchant le morceau à découvrir de l’inédit : je n’en trouve pas. Même track mais maintenant avec l’Utopia. Constat identique : j’entends d’emblée une résolution plus grande. Le diable se niche dans les détails, alors si l’on adoube ce proverbe, l’Utopia s’avère démoniaque. Certes les aigus sont bien plus projetés que sur le D8000 qui pourtant n’est pas en reste sur ces fréquences. Mais rien à faire le crunch entêtant des guitares et les lyrics hurlés remettent l’église au centre du village (si tenté qu’elle ne brûle pas). L’Utopia est bel et bien un casque qui s’apparie avec le métal.
GUNS N' ROSES : Un morceau madeleine pour moi qui me rappelle que j’avais 11 ans à sa sortie et qui m’a ouvert les portes du métal. Il m’a appris à faire du hair guitar et du headbanging alors que je quittais tout juste mes culottes en coton blanc. Morceau fleuve, que dire chef d’œuvre magnifié par les solos de dentelle de Slash, le D8000 me ramène à ces années de pré- puberté. Il rend une forme d’intimité de la musique, reconnecte l’adulte que je suis à des émotions d’antan. Encore une fois, rien ne se dément : l’articulation est bonne, la séparation des instruments est excellente, tout est en place.
Quand je chausse l’Utopia, maître d’œuvre dans l’art du mimétisme, Axl Rose semble chanter pour moi. J'entends distinctement les instruments et toutes les notes lézardent mon ciel d’écoute. Slash arrive ! Les décibels descendent le fleuve, c’est le déluge de notes. Les aigus projetés font respirer tout son contenu et ce, tout au long du morceau. Imparable et brillantissime.
KRAFTWERK : Sur ce morceau c’est l’articulation des basses, leur détourage que je cherche à ressentir. Jusqu’alors le Fostex th900 possède le tableau d’excellence. Le D8000 n’est pas en reste avec une netteté des impacts, très franche mais qui s’arrête vite. J’ai choisi cet album pour sa qualité de production. L’Utopia fredonne la musique de manière beaucoup plus habile et agile. Focal marque le point, l’Utopia est subtil.
MARC LAVOINE : Sans transition me diriez-vous ahah. Bizarre je retrouve, une fois encore en chaussant le D80000 cette sensation un peu éteinte, d’une scène intime un peu étouffée. La voix de Lavoine semble chuchoter tout près, tout près de l’oreille. Il est assis à côté de moi, il me raconte cette chanson, c’est comme une histoire. Les basses viennent appuyer cette sensation étriquée, resserrant un peu plus la scène. En passant à l’Utopia, le relief est tout autre, c’est un autre chemin, presque comme un contrepied malencontreux. Les casques sont bien différents. Il faut monter le son avec le D8000 pour espérer être saisi par l’émotion tandis qu’avec l’Utopia il est de bon ton de l’ajuster sans trop le monter au risque de perdre l’équilibre. Marc Lavoine avec l’Utopia, remonte sur scène et semble chanter à un public. Trêve de métaphores vous aurez bien compris où je veux en venir.
CHRISTINE AND THE QUEENS : Ambiance club, Christine and the Queens y fait son petit effet, avec des sub qui apparaissent et animent bien le morceau. Les bulles samplées de la caisse claire claquent près de l’oreille. A l’inverse avec l’Utopia, ces mêmes bulles éclatent au coin de la pièce dudit club. La voix de Christine a quelques sifflantes, le truc qui au fur et à mesure des écoutes pourrait m’agacer et m’agiter. Le morceau est vraiment à l’avantage du D8000. Petite victoire.
DAFT PUNK : Le D8000 s’amuse dans les basses fréquences où il met à l’amende l’Utopia sur ce morceau. La fougue jaillit des profondeurs des fréquences parfois et là c’est bel et bien le cas. L’Utopia anime le morceau comme si nous étions en studio avec le duo regretté. Le son de la batterie est juste excellent, les cymbales s’expriment ouvertement, les sub un peu moins. Ces derniers restent en arrière-plan là où j’aurai aimé les avoir bien plus projetés.
SPIRITUALIZED : Je ressens une belle authenticité de ce morceau avec le D8000. Pour faire court et éviter les redites, j’ai réussi à être un peu paumé dans la rêverie et à en être emporté. L’Utopia m’a distrait car il capte plus de détails, c’est le technicien des deux. Rien à redire les partis pris suivent deux chemins bien distincts.
Conclusion :
L’Utopia est une pièce rare dans le rang des casques, même pour un basslover comme moi.
D’emblée le D8000 me semble manquer de clarté, mon oreille s’est-elle trop habituée à l’Utopia qui excelle dans ce domaine ?
Chez Focal on sent de l’espace entre les instruments, comme si chaque musicien disposait de son studio, le rendu général étant toujours aéré.
Chez Final, la dynamique est en effet autrement plus sombre et punchy.
J’ai eu cette impression tout au long de ces sessions d’écoute : celle que le Final rejoint une émotion enfouie, intime, quelque chose qui touche au souvenir que l’on a de comment des morceaux chéris ont pu sonner. C’est un casque « cénesthésique » je dirai si je veux aller au bout de mon propos. L’Utopia lui est un taulier inébranlable, il brûle de détails, et est doté d’une scène sonore vaste qui torpille celle des autres concurrents
L’Utopia est un monstre très pro et propre, un technicien au service de la musique.
Epilogue :
J’ai hésité sortir ce petit CR, car j’avais peur que des hordes de fan « Final » se ruent sur moi pour me faire la peau. Mais j’avoue, le Final est excellent mais l’Utopia le piétine. J’espère que les aficionados du « made in France » me sauveront . A vous les studios.