[Feedback] A propos du Sennheiser HD 598
Publié : 03 juin 2012 10:39
Si un terme ou une expression vous semble obscur le Lexique de test de Tellement Nomade est là!
Salut à toi l’ami(e),Avant que tu ne commences à parcourir ce que je nomme une « brève (?!!) de comptoir », j’aimerais t’en toucher deux mots.
Si tu es désireux de trouver toutes les réponses à tes questions, une analyse approfondie, de la rigueur, le pourquoi du comment par A+B, des données techniques, des courbes de réponses fréquentielles, et caetera. Je vais être franc avec toi, ce qui suit a bien des chances de te laisser sur ta faim ou pire, de t’ennuyer ferme. Ne te méprends pas, ta démarche est on ne peut plus légitime et je la respecte. Mais pour ma part, un retour d’expérience, alias feedback, ne saurait être assimilable à un test.
Si tu te décides malgré tout à aller plus avant, garde à l’esprit que même si cette « brève de comptoir » prendra parfois des allures de test dans sa forme et son déroulement, elle n’en est donc absolument pas un, à l’instar de toutes celles que j’ai écrites dans ce lieu et ceux qui l’ont précédés. Elle est le reflet de ce que je suis depuis un bon bout de temps et de ce que je suis attaché à demeurer : un amateur, un aficionado avec un peu, beaucoup de subjectivité, son lot de questions sans réponse, aujourd’hui empreint de ces certitudes qui ne seront peut-être plus celles de demain, mais toujours avec sa passion et sa sincérité.
Voilà, tu sais désormais ce qui t’attend, si j’ose dire. Le cas échéant, il ne me reste plus qu’à te souhaiter une bonne lecture. Dans le cas contraire, je te souhaite de trouver prochainement ton bonheur dans cette quête du Casque idéal.
Isalula
… 1, 2, 3 et puis s’en va ! Chez Sennheiser, les HD 515, 555 et 595 ont en effet faits place en 2010 aux nouveaux tenants de la Série 5, à savoir les HD 518, 558 et 598.
Il n’était pas dans mes intentions de me frotter « brièvement » au HD 598, mais puisque j’avais décidé d’ajouter systématiquement à mon Headphonarium la binette des nouveaux arrivants… Ma foi, pourquoi pas ?
Il est difficile de passer à côté de lui sans le remarquer. En effet, le HD 598 détonne vis-à-vis des tons sobres de son prédécesseur tout comme envers ses camarades de la nouvelle cuvée. De facto, le HD 598 tranche par le classieux de ses coloris alliant le beige clair de son armature au brun de ses oreillettes, sans oublier des pièces en imitation ronce de noyer laquée. Il demeure néanmoins extrêmement similaire au HD 595 dans ses lignes et ses mensurations, à l’instar de ses pads de velours circum-auraux et du bandeau d’arceau en similicuir.
Le HD 598 bénéficie, tout comme ses illustres ainés, de l’amovibilité de son câble de 3 mètres, à la différence de son prédécesseur. Les petites fées qui se sont penchées sur son berceau lui ont aussi faits don d’une fiche Jack 6,35 millimètres plaquée or, un attribut dont est dépourvu le HD 600. Elles n'auront toutefois pas été jusqu'à lui offrir un câble symétrique, celui-ci demeurant l’apanage des HD 600, 650 et 800. Pas non plus de coup de baguette magique envers son écrin, celui-ci se limitera à un classique emballage de carton épais et de plastique moulé abritant un adaptateur Jack 6,35/3,5 millimètres.
Malgré l’ancienneté du HD 600 et du HD 650, le HD 598 ne jouera pas réellement les trouble-fêtes. Les deux ténors restent plus confortables. En effet, ses oreillettes sont plus étroites et le bandeau d’arceau est plus souple que réellement moelleux. On ressent davantage la pression d’arceau même si le poids du Casque n’est absolument pas pénalisant (270 grammes) Le port de tête est stable, mais le HD 598 est globalement un peu moins confortable que je ne l’avais supposé. D’autres font mieux, à moindre prix, sur ce plan.
Séduisant, visuellement parlant, le HD 598 creuse-t-il autant l’écart vis-à-vis du HD 595, musicalement parlant ? Très bonne question… A laquelle je ne répondrais pas, mon essai du HD 595 ayant duré seulement quelques jours… Il y a pratiquement 6 ans. Les retours glanés çà et là semblent, comme souvent dans un contexte évolutif de cette portée, partagés.
Tout le monde n’a pas un ampli Casque RudiStor sous la main pour l’alimenter, mais inutile de se faire du mouron sur ce critère, car sa sensibilité de 112 dB et son impédance de 50 Ω dispenseront son propriétaire de devoir recourir à de telles extrémités pour en tirer le meilleur parti.
Autant voir les choses en face, il me sera difficile de faire abstraction de la prestation du HD 600 pour m’y être essayé durant plusieurs jours, l’ultime session d’écoute ayant eu lieu à peine quelques heures auparavant. Tout bien réfléchi, ça n’est pas peut-être pas un mal. En effet, n’est-il pas plus judicieux de jauger le HD 598 vis-à-vis d’un autre Sennheiser, plutôt qu’à partir d’un Grado d’une gamme supérieure et à l’esthétique sonore si tranchée ? A savoir le RS2i qui trône fièrement dans mon bar !
D’emblée, j’ai le sentiment qu’en termes d’image, le HD 598, lui aussi bénéficiaire d’une architecture ouverte, me donne le sentiment de marquer des points vis-à-vis de celle inhérente au HD 600, la probable conséquence d’avoir hérité du concept des drivers anglés. Difficile d’aller plus avant sur ce plan, faute de HD 600 sous la main, mais globalement le ressenti est là.
Si le HD 598 ne s’écarte pas résolument de la signature typique de la marque (à l’exception de celle du HD 800, bien sûr) Le médium paraît être davantage en exergue, tout en étant moins modulé que celui du HD 600. Le grave a de la rondeur, moins d’extension et moins de texture que celui du HD 600. L’aigu se fait entendre, sans faire preuve à aucun moment d’une quelconque agressivité, dompté si j’ose dire (remember, guys, Gradophile inside !)
Face à un HD 600, je dirais que les timbres sont plus simplifiés, plus chaleureux également. Le HD 600, toutes proportions gardées, paraît plus tempéré dans sa signature acoustique, sans aller jusqu’à lui attribuer le qualificatif de sobre, lequel me paraît être plus judicieux pour désigner certains Casques déjà « brièvement » évoqués.
Quant à la dynamique, il serait assez logique de désigner le HD 598 vainqueur en regard de ses spécifications. Mais je reste partagé, ici encore, faute désormais d’un HD 600 à portée de main pour le vérifier in situ. Ce qui est acquis, c’est qu’il ne manque pas d’énergie. Le contraire aurait été étonnant avec une sensibilité comme la sienne, qui plus est, associée à une impédance relativement faible pour un Casque voué à un usage sédentaire.
Sans jouer les trouble-fêtes sur le plan acoustique, le HD 598 viendrait plutôt taquiner gentiment le HD 600 sur les critères afférents à l’image.
Et pour ce qui me concerne ? Et bien, j’avoue sans hésitations avoir une nette préférence pour l’interprétation du HD 600, y compris également versus le HD 650 v1, pour l’anecdote. Il n’y a pas non plus un gouffre entre le HD 598 et le HD 600, néanmoins je ressens le HD 600 plus abouti, musicalement parlant.
Concrètement, le HD 598 malgré ses atouts n’aura rien remis en question. Non pas qu’il soit inintéressant ou qu’il n’ait pas trouvé grâce à mes yeux ou plutôt à mes oreilles, vis-à-vis de son niveau de gamme. Non, simplement le Grado addict qui demeure tapit en moi vous confirmera, si besoin était, que le HD 598 n’est plus de ces Casques à même de me faire dresser l’oreille, ne serait-ce que par sa signature décidément encore trop feutrée… à mon goût. Pas plus que le HD 600 n’y est davantage parvenu, à ce propos.
Et oui, dès lors qu’il est question de goûts ou de couleurs, vous connaissez la suite, n’est-ce-pas…
Headphone Road
Juin 2011
Merci, Eric.