[Comparatif] Les DAC « miracles »
Publié : 02 sept. 2018 20:37
Bonjour,
Les DAC de taille insignifiante ont une très bonne réputation depuis maintenant quelques années, et leurs performances ne cessent de provoquer une coulée de commentaires tous plus élogieux les uns des autres. Inutile de répertorier le nombre de fois où il est sermonné que ces appareils proposent un son qui a de quoi faire démériter des électroniques valant le double, le tiers, voire parfois le quadruple de leur prix, tellement chaque nouvelle sortie attire les mérites des passionnés.
L'effet nouveau jouet prend alors toute sa consistance, et a bien souvent pour conséquence, de faire passer des vessies pour des lanternes.
Qu'en est-il réellement ? Peut-on prétendre transfigurer la qualité sonore d'un Smartphone ou d'un PC avec un DAC de si petite taille ? Suffit-il de mettre une grosse puce Sabre économique décodant 32 Bits et 384 Khz avec un amplificateur courant pour détrôner des appareils aux électroniques fouillées et complexes valant jusqu'à quatre fois le prix de ces DAC « miracles » ? Et surtout, que valent-ils face aux autres mini DAC de leur catégorie ?
Le but de ce comparatif sera avant toute chose de comparer ces petits DAC entre eux, dans la mesure où leurs prix et leurs niveaux de gamme diffèrent d'un modèle à l'autre. Attendu que certains d'entre eux ont pour point commun l'utilisation d'une puce Sabre classique (ES901XK2M), il sera mis en évidence l'importance d'une bonne mise en œuvre de la puce de conversion afin d'obtenir un son plus réaliste.
En outre, ce comparatif mettra en lumière l'apport de ces DAC derrière un smartphone récent, dans ce cas-ci, d'un Meizu MX4, afin de constater un réel apport ou non.
Enfin, il sera dressé un verdict - à caractère subjectif et non définitif - se basant avant tout sur le sérieux de la qualité sonore, même si d'autres critères comme la puissance, mais également le côté pratique seront pris en compte.
Je tenterais du mieux possible de synthétiser mes impressions, et d'éviter de trop rentrer dans les détails, au risque d'avancer des bêtises difficilement rattrapables.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, je me permets de répondre à l'une des premières questions posées. Oui, chacun de ces appareils est à même de vous faire savourer vos musiques avec plus de plaisir. De là à parler de transfiguration de qualité... À chacun de voir. Pour ma part, j'estime qu'une différence subtile pour l'un paraitra énorme pour l'autre, tout n'est qu'affaire de sensibilité et de réceptivité.
Coûtant une vingtaine d'euros sur AliExpress, il possède tous les atouts pour séduire quiconque souhaiterait bénéficier d'une meilleure qualité sonore. Il mesure la taille d'un pouce, est plug & play, et peut se permettre de décoder des fichiers jusqu'à une taille limite de 24Bits 96Khz. Il fait appel à l'indétrônable puce Sabre ES9018K2M, épaulée par une puce d'amplification TPA6113A2, dont je vous joins la fiche technique ci-contre : http://www.ti.com/lit/ds/symlink/tpa6113a2.pdf. Elle peut délivrer 40mW sous 16Ohms. Néanmoins, d'autres sources indiquent que cette puce s'avère être une TPA6133A, information que je n'ai pu vérifier directement dans la mesure où il n'est pas possible d'extraire la carte des composants du boitier en plastique.
En pratique, ce DAC est reconnu d'office sur Windows et sur mon Meizu, et ne chauffe aucunement même après plusieurs minutes d'utilisation.
Il délivre une restitution qui semble, à première vue, tenir la route. Cependant, après plusieurs confrontations avec les autres DAC, on se rend compte rapidement qu'on s'ennuie avec, qu'on passe à côté de la richesse de ses morceaux. La signature est à la fois claire et émoussée, l'aigu ne tranche pas, ni ne pique, et le bas du spectre est un peu lent, sans être particulièrement flatté. La restitution d'ensemble est plate, manque de vie, la dynamique est très moyenne. Il en résulte un son qui ne claque pas, qui ne révèle que peu d'explosivité lors des passages les plus délicats, et qui ne parvient que partiellement à délimiter et cerner précisément chaque instrument, au sein d'une image sonore un peu brouillonne, à la distinction des canaux particulièrement médiocre, bien que perceptiblement aérée. En outre, passé la barre des 80% du volume maximal, l'amplificateur n'assure plus son rôle et le son sature.
Au dos du Meizu, le constat est là aussi sans appel : on revient sur la sortie casque du Meizu en un temps record. C'est un son bas de gamme donc.
Le fameux Dragonfly Black ! À peine plus grand (de 2mm) que le DAC précédent, il en partage beaucoup de caractéristiques. Plug & Play, il ne chauffe pas, et possède les mêmes capacités de décodage. La conversion est ici confiée à une puce Sabre ES9010K2M, dont les caractéristiques techniques sont inférieures à la 9018K2M, à savoir que son DNR (Dynamic Range) culmine à 116dB contre les 127dB de la 9018. Voici ses caractéristiques http://www.esstech.com/index.php/en/pro ... es9010k2m/. L'amplification semble être confiée à une puce TPA6130A2Sabre ES9602 selon certaines sources (forums ou sites), mais ne trouvant rien d'officiel, cette information restera approximative.
À la fois vanté par beaucoup tout en laissant souvent assez indifférent sur la qualité du message sonore qu'il délivre, les premières écoutes ont été une belle surprise pour moi.
Je confirme bel et bien une scène sonore plutôt resserrée, conjointement à ce que j'ai lu sur plusieurs review. Elle n'est certes pas plaquée entre les deux oreilles, mais n'attendez pas de sensation d'externalisation des sources sonores. C'est toutefois au sein de cette modeste scène sonore que se déploie un univers musical révélant de nombreux détails et une assez bonne richesse. La signature s'oriente vers une tendance sombre qui privilégie les basses. Ces dernières manquent légèrement d'énergie et de rapidité ; elles trahissent une sensation de lenteur. Cependant, ce côté sombre et lent, bien que soutenu par des médiums quelques peu atténués, est rattrapé par une très belle présence du registre aigu, notamment dans sa partie extrême haute.
Tout cela confère une sonorité contrastée, partagée entre des basses quelque peu proéminentes et des aigus très énergiques, assez incisifs, et très détaillés. Pour autant, la très bonne présence des médiums, malgré leur léger manque d'éclat, suffit à ne pas donner la sensation d'une signature en V. Enfin, tout cela manque un peu de grandeur dans les proportions, la scène manquant aussi de profondeur.
Quoi qu'il en soit, je peux écouter mes morceaux via son électronique durant plus de 45 minutes sans avoir la sensation de manquer une partie de la richesse des morceaux. En outre, je prends facilement du plaisir avec un AKG K712, avec le volume positionné à 20%. On ne risquera pas de se rendre sourd avec le volume à 100% pour autant, étant donné un niveau de sorti fixé à 1.2 volts.
Enfin, je ne peux rien avancer quant à son comportement derrière mon Meizu, celui-ci ne le reconnaissant pas. Dommage.
Le revêtement noir mat laisse place à une peinture rouge glossy difficile à ignorer. Clairement cet objet a la classe et donne envie qu'on s'en serve. Hormis la peinture, un autre changement, invisible a lieu : la conversion est désormais assurée grâce à une puce de modèle supérieur, la Sabre ES9016K2M (http://www.esstech.com/index.php/en/pro ... es9016k2m/), apparemment épaulée par une puce d'amplification Sabre ES9601K, mais cela reste en attente de confirmation. La puissance de sortie est modestement supérieure (2.1 Volts), et suffirait à alimenter la majorité des casques du marché.
Et la différence avec le Dragonfly Black est spectaculaire ! Incroyable, saisissante ! Non j'exagère, mais c'est ce que l'on peut penser, en raison d'une évolution très sensible de la signature sonore. En effet, on passe d'une sonorité assez sombre à une sonorité désormais portée sur la clarté et l'ouverture, et manifestement, on ressent dès les premiers instants que ça respire, que ça s'ouvre, que la musique s'exprime avec plus d'ampleur et de sensationnalisme.
Les basses sont ici plus sèches, mais plus rapides et dotées de davantage de célérité. Les médiums sont mieux cernés, mieux restitués, avec davantage d'émotion et de chaleur. On serait tenté de dire que c'est... « Musical » ! En revanche, méfiance face aux aigus. Déjà incisifs et précis sur le modèle précédent, ils sont plus insistants encore, si bien qu'ils peuvent piquer sur certaines sifflantes, notamment à partir de 8Khz. Serait-ce le fameux piquant des puces Sabre ? Ou simplement un parti pris pour faire exulter une clarté supplémentaire au message sonore ?
Bref, il propose un univers sonore très engageant, aux médiums sirupeux, avec une belle dose d'énergie, tout en faisant preuve de beaucoup d'ouverture. Pour autant, la spatialisation manque encore de réalisme. La scène sonore pêche par un manque de profondeur et de circularité , et donc, de naturel. C'est léger certes, mais il faut avoir écouté des appareils plus qualitatifs dans cette partie-là pour s'en rendre compte.
Ne fonctionne pas non plus derrière mon Meizu.
Alors lui, clairement, si je n'avais pas été prêt à faire quelques concessions d'un point de vue pratique et matériel, je lui aurais laissé de très mauvaises impressions !
Déjà, il faut passer par la pénible étape d'installation de driver dédié sur Windows 10. Donc cela sous-entend de devoir redémarrer le PC. Ensuite, ses boutons de volume ne sont là que pour faire joli, avec le dernier pilote, impossible de régler le volume depuis la tranche de l'appareil. En utilisation sur Foobar, il peine à effectuer le changement entre les fréquences 44.1Khz et 48Khz. Le son saute très souvent, et nous force à appuyer sur l'un des deux boutons sur sa tranche pour qu'il s'y retrouve. Enfin, une dizaine de minutes s'avère suffisante pour prétendre brûler une peau sensible au premier degré. En d'autres termes, il chauffe énormément, et sa chaleur se ressent même à quelques cm. D'un côté, l'obsolescence des deux boutons de volume est un point positif.
Sous le châssis vient se loger une puce XMOS chargée de l'extraction des données USB. Puis vient une puce de conversion Sabre ES9018K2M (pour changer) et une TPA6120A2 pour la section amplification.
Les performances sonores de cet appareil ne m'ont pas laissé pantois lors des premières écoutes. Ayant lu, à l'époque, que du bien de ce Geek Out, j'en attendais un son plus expressif et plus rentre-dedans.
Mais c'est avec le temps que ses qualités se sont révélées à moi, à force d'écouter d'autres DAC, et de revenir - naturellement - à lui. Il faut dire qu'il ne propose pas un univers sonore « vibrant », encore moins « musical » à mes yeux, rien de très séduisant au premier abord.
Sa signature est plutôt homogène dans l'ensemble, aucun manque en particulier dont on pourrait se plaindre. Les basses sont précises, sèches, mais, en raison d'une légère tendance à la congestion dans leur partie haute, manquent légèrement de souplesse et de rapidité.
Les médiums ne sont pas savoureux. Sans être froids, ils ne démontrent rien de particulier. On pourrait dire qu'ils sont exempts de coloration, pour reprendre des termes souvent employés. Pourtant, chaque instrument est cerné avec précision, sonne de façon réaliste, avec une bonne distinction entre chacun d'eux. Mais ces fréquences s'expriment avec une crispation parfois désagréable. La musique manque ainsi de délié, il lui manque ce côté aérien et léger.
Les aigus quant à eux ne sont pas vraiment agressifs, mais ne montrent aucune douceur, contrairement à ce qu'avancent certaines reviews que j'ai pu lire par endroits. S'ils doivent piquer, ils piqueront. Certes ils ne sont pas aussi présents et incisifs que sur le Dragonfly Red, mais affichent la même tendance à être énergiques et détaillés. Ce sont surtout les bas-aigus qui m'ont gêné, la partie turbulente dans le spectre audio, comprenant les stridences des voix et les shuintantes. Typiquement, la zone entre 3 et 6Khz. Cette partie-là est restituée avec beaucoup de présence et de proximité, voire parfois trop. Il en résulte, à mes oreilles, un son plutôt « rappant », aux antipodes d'un son doux et mielleux.
Cela, conjugué avec des extrêmes-aigus moins présents que sur les Dragonfly et une scène sonore moins étalée en largeur, confère la sensation d'un son manquant de délicatesse, de douceur, et par extension peut-être de réalisme. Et pourtant, sur le plan de la scène sonore, il se distingue aisément du reste. On n'a pas l'impression d'une scène vaste et étendue en terme de proportions, mais elle est plus circulaire, plus profonde, plus 3D. Les instruments sont mieux localisés, mieux cernés, les deux canaux se mélangent en un ensemble très cohérent et ne donne pas la sensation d'un découpage gauche / droite comme sur beaucoup d'appareils. Cela reste subtil, mais quand on s'en rend compte, on prend d'un coup bien plus de plaisir à écouter ses morceaux.
Enfin, la puissance est tout simplement colossale ; à 20% mes AKG sont correctement tenus et alimentés sur la sortie d'impédance 0.47Ohms.
Il fonctionne derrière mon Meizu, mais le fait qu'il chauffe, les problèmes de synchronisation de l'horloge, et surtout les énormes " poc " qui se font entendre lorsqu'on branche un casque nomade dessus font qu'il est inutilisable. Je n'ai donc pas testé plus de quelques secondes.
Cette fois-ci un boitier un peu plus dense et moins discret que les précédents, malgré une taille l'aidant à se faire oublier. Celui-ci accueille deux boutons pour régler le volume sur sa façade supérieure, tandis qu'un bouton d'extinction se situe sur l'un des côtés. Je n'ai pas eu recours à l'installation de driver pour le faire fonctionner sur Windows 10, et il est plug & play sur mon Meizu, qui le reconnait dès lors qu'on le met en marche. À l'utilisation, il ne chauffe quasiment pas et se fait rapidement oublier en nomade.
Il accueille une puce de conversion Sabre ES9023 (dont le DNR est sensiblement inférieur aux autres puces du dessus) travaillant de pair avec un amplificateur TPA6133, pouvant délivrer 138mW sous 16Ohms (http://www.ti.com/tool/TPA6133A2EVM#technicaldocuments).
Niveau son, la première écoute est bluffante. Je m'étais même demandé si le mDAC n'enterrait pas aisément les autres DAC du comparatif, tellement la signature sonore est addictive.
Toutefois, il ne m'aura pas fallu attendre trop longtemps pour me rendre compte qu'en réalité, cela n'était que pure illusion. Une illusion causée par quoi ? Une signature en V, tout simplement. On y retrouve tous les termes à l'écoutes, à savoir : la sensation d'une très bonne aération en largeur, des basses appuyées, des médiums très (trop ?) doux, jamais agressifs dans les parties vocales, et un aigu crépitant. Quoique pour l'aigu je reste partagé. Il est à la fois incisif et raccourci. Dans tous les cas, je trouve la restitution de ce registre un peu fausse, métallique, mais surtout chimique.
Et après plusieurs écoutes attentives, il m'est apparu une présentation assez étrange de la scène sonore, avec une sensation de creux entre un premier plan occupé par les basses et les sur-aigus, et un plan plus éloigné dans lequel s'expriment de beaux médiums.
Toujours est-il que la sonorité est très flatteuse, et berce l'oreille dans un univers musical musclé et doux à la fois, avec une excellente distinction des deux canaux. Le suivi dynamique me semble néanmoins inférieur à ce que proposent le Geek Out et le Dragonfly Red, ces deux-là étant plus expressifs, fins, et explosifs quand il le faut.
Derrière mon Meizu, le son reste le même. Mais l'aigu du Meizu est à la fois plus régulier, plus fin, et plus réaliste que celui du mDAC, malgré la tonalité d'ensemble assez chaleureuse, en raison probablement d'un léger embonpoint dans les bas-médiums. En outre, la scène sonore du Meizu montre sensiblement plus d'amplitude et de circularité, et les basses sont mieux maîtrisées. Le son parait plus authentique et montre plus de douceur et de finesse sur ce dernier. À mes yeux, le mDAC ne peut se substituer à ce smartphone.
L'ayant simplement utilisé derrière mon Meizu, et seulement deux ou trois fois sur mon PC, le retour sera plus rapide ici.
Ce module est équipé d'une puce... Sabre (!) ES9018K2M suivie par un amplificateur Sabre ES9602, mais je préfère attendre confirmation ici, je n'ai pas vu l'information depuis des sources officielles...
La signature sonore est homogène ici, malgré là aussi une très légère tendance à la signature en V, comme sur le mDAC. Ici néanmoins, l'aigu est un peu plus épais et sonne avec plus de réalisme. Méfiance tout de même, puisqu'il a tendance à piquer, de même que les Dragonfly.
Les médiums affichent une meilleure présence, ainsi qu'une certaine douceur. Excellente séparation entre chaque instrument, même si le mDAC cerne chaque piste avec plus de précision encore. De même, la dynamique est très bonne, mais semble en léger retrait par rapport à la sortie casque du Meizu.
Enfin, la scène sonore se dessine avec une belle ampleur, et se caractérise surtout par une excellente séparation des canaux. De plus, le placement des sources est évident sur le plan de la profondeur, plus encore que sur les Dragonfly par exemple.
Malheureusement, je persiste à dire que la sortie casque du Meizu s'en sort mieux en terme de proportions de l'image sonore, et en terme d'authenticité générale. L'aigu est plus forcé sur le module et ajoute une clarté quelque peu artificielle, comme c'est le cas sur le mDAC
J'évoquais en introduction la comparaison entre des DAC de ce type, et des DAC aux architectures plus avancées et plus complexes, et j'ai justement un ADL Cruise pour comparer tout ça. L'ADL est un Dac / Ampli vendu environ 400€ à l'origine, basé sur une puce Sabr.. Wolfson WM8716 et une MAX9722. Je n'ai pas accès à son circuit, mais il intègre bien d'autres composants, contrairement aux DAC ci-dessus. Qu'en conclure en terme de qualité sonore ?
On entre dans une autre dimension avec l'ADL. Alors oui, ça semble tiré par la stratosphère ce genre de phrase, mais en réalité c'est à la fois subtil et implacable. On ressent avant tout la scène sonore qui se déploie de façon parfaitement circulaire sur tous les plans, on constate une aération sensiblement supérieure. Les basses montrent beaucoup plus d'entrain et de célérité, tout en faisant preuve d'une belle souplesse. Les médiums sonnent juste comme il faut, avec une très belle distinction des parties vocales.
Tout au plus il faut s'accoutumer à un registre aigu, certes très détaillé et filant haut, mais bien moins incisif et frontal. Le rendu est de type « laid back », on aime ou on n'aime pas. Le tout premier DAC de ce comparo propose lui aussi un rendu de ce type, pourtant je m'en lasse au bout de 10 minutes, là où le ADL m'emporte au fil des minutes.
En bref, la montée en gamme, malgré son caractère subtil, est évidente. Elle est évidente dès les premières écoutes, et le reste après plus d'un mois d'utilisation quotidienne.
1 - Geek Out : d'un point de vue pratique, on fait rarement pire je pense. Mais il possède des arguments en béton, dont notamment sa puissance de 1W sur sa sortie casque d'impédance 0.47Ohms. Il ne restitue certes pas un son séduisant, ni qui parait plus détaillé que la norme, mais il assure son job de façon très sérieuse, sans en faire trop dans certaines régions fréquentielles afin de flatter l'oreille. On peut grâce à lui savourer toute la dynamique de ses morceaux et se perdre dans une image sonore, certes pas outrecuidante en terme de proportions, mais précise et très immersive.
2 - Audioquest Dragonfly Red : il ne prend pas de place, ne chauffe pas, s'installe tout seul, et propose un univers sonore orienté vers l'ouverture et la richesse des régions médianes. Ses timbres sont les plus mélodieux parmi ceux de tous les appareils de ce comparatif, ses basses sont précises et énergiques. On regrettera, peut-être, un aigu qui force dans les sifflantes et qui paraitra piquant selon les sensibilités de chacun. Fort heureusement, ce registre demeure parfaitement intégré au reste, et ne « saute » pas par-dessus les autres fréquences.
3 - Audioquest Dragonfly Black 1.5 : le son manque d'ouverture et d'homogénéité, l'aigu force un peu là aussi, mais la tonalité d'ensemble conserve une belle richesse, et l'énergie est au rendez-vous. Si vous n'êtes pas gênés par des basses appuyées et des médiums un poil sombres, c'est un excellent choix pour savourer ses morceaux !
4 ex-aequo - Encore mDAC et B&O Hi-fi Plus : je mets les deux au même niveau, car ils partagent le même type de signature, clairement orientée vers le nomadisme. Le mDAC a pour lui un réglage physique du volume et une scène sonore un semblant plus vaste, tandis que le B&O propose une qualité sonore qui va légèrement plus loin, notamment en terme de dynamique.
5 - DAC ES9018K2M + TPA6113A2 : il ne délivre pas une restitution mauvaise attention, mais le manque de détail, d'énergie, la médiocre séparation des canaux et surtout sa tendance à la saturation n'en font pas un bon choix pour vraiment se lancer dans la mid-fi. Des sacrifices ont été faits, et cela s'entend, malheureusement, pas de magie.
Peu importe le DAC de ce comparatif, chacun d'eux donne envie d'y brancher un ampli derrière, dans la mesure où il manque quelque chose. De scène sonore peut-être, voire certainement. Cela manque aussi de chaleur et d'authenticité en général, la plupart ne sont pas en capacité de délivrer un registre médium suffisamment expressif et mélodieux, hormis le Dragonfly Red qui assure véritablement sur ce point. De plus, beaucoup d'entre d'eux ont tendance à moyennement bien restituer les basses, qui trop souvent manquent de retenue et de rapidité. Là aussi, un bon ampli corrige ces soucis.
Aussi, la majorité d'entre eux a tendance à trop forcer sur l'aigu, de telle sorte que ce registre parait artificiel dans sa retranscription. La coïncidence veut justement que tous ces appareils partagent une puce Sabre. Peut-être que le côté piquant des Sabre n'est pas une légende. Peut-être aussi que la plupart d'entre elles ne sont pas suffisamment bien implémentées ? À voir.
Pour finir, j'ai tenté du mieux possible de faire la distinction entre mes goûts, et les qualités intrinsèques de ces DAC. Pour autant, je ne prétends aucunement à l'objectivité. Cette review est totalement subjective, et si vous ressentez le contraire de ce que j'ai dit, vous n'êtes certainement pas dans le faux.
Edit : des photos.
Les DAC de taille insignifiante ont une très bonne réputation depuis maintenant quelques années, et leurs performances ne cessent de provoquer une coulée de commentaires tous plus élogieux les uns des autres. Inutile de répertorier le nombre de fois où il est sermonné que ces appareils proposent un son qui a de quoi faire démériter des électroniques valant le double, le tiers, voire parfois le quadruple de leur prix, tellement chaque nouvelle sortie attire les mérites des passionnés.
L'effet nouveau jouet prend alors toute sa consistance, et a bien souvent pour conséquence, de faire passer des vessies pour des lanternes.
Qu'en est-il réellement ? Peut-on prétendre transfigurer la qualité sonore d'un Smartphone ou d'un PC avec un DAC de si petite taille ? Suffit-il de mettre une grosse puce Sabre économique décodant 32 Bits et 384 Khz avec un amplificateur courant pour détrôner des appareils aux électroniques fouillées et complexes valant jusqu'à quatre fois le prix de ces DAC « miracles » ? Et surtout, que valent-ils face aux autres mini DAC de leur catégorie ?
Le but de ce comparatif sera avant toute chose de comparer ces petits DAC entre eux, dans la mesure où leurs prix et leurs niveaux de gamme diffèrent d'un modèle à l'autre. Attendu que certains d'entre eux ont pour point commun l'utilisation d'une puce Sabre classique (ES901XK2M), il sera mis en évidence l'importance d'une bonne mise en œuvre de la puce de conversion afin d'obtenir un son plus réaliste.
En outre, ce comparatif mettra en lumière l'apport de ces DAC derrière un smartphone récent, dans ce cas-ci, d'un Meizu MX4, afin de constater un réel apport ou non.
Enfin, il sera dressé un verdict - à caractère subjectif et non définitif - se basant avant tout sur le sérieux de la qualité sonore, même si d'autres critères comme la puissance, mais également le côté pratique seront pris en compte.
Je tenterais du mieux possible de synthétiser mes impressions, et d'éviter de trop rentrer dans les détails, au risque d'avancer des bêtises difficilement rattrapables.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, je me permets de répondre à l'une des premières questions posées. Oui, chacun de ces appareils est à même de vous faire savourer vos musiques avec plus de plaisir. De là à parler de transfiguration de qualité... À chacun de voir. Pour ma part, j'estime qu'une différence subtile pour l'un paraitra énorme pour l'autre, tout n'est qu'affaire de sensibilité et de réceptivité.
1 - DAC ES9018K2M + TPA6113A2
Coûtant une vingtaine d'euros sur AliExpress, il possède tous les atouts pour séduire quiconque souhaiterait bénéficier d'une meilleure qualité sonore. Il mesure la taille d'un pouce, est plug & play, et peut se permettre de décoder des fichiers jusqu'à une taille limite de 24Bits 96Khz. Il fait appel à l'indétrônable puce Sabre ES9018K2M, épaulée par une puce d'amplification TPA6113A2, dont je vous joins la fiche technique ci-contre : http://www.ti.com/lit/ds/symlink/tpa6113a2.pdf. Elle peut délivrer 40mW sous 16Ohms. Néanmoins, d'autres sources indiquent que cette puce s'avère être une TPA6133A, information que je n'ai pu vérifier directement dans la mesure où il n'est pas possible d'extraire la carte des composants du boitier en plastique.
En pratique, ce DAC est reconnu d'office sur Windows et sur mon Meizu, et ne chauffe aucunement même après plusieurs minutes d'utilisation.
Il délivre une restitution qui semble, à première vue, tenir la route. Cependant, après plusieurs confrontations avec les autres DAC, on se rend compte rapidement qu'on s'ennuie avec, qu'on passe à côté de la richesse de ses morceaux. La signature est à la fois claire et émoussée, l'aigu ne tranche pas, ni ne pique, et le bas du spectre est un peu lent, sans être particulièrement flatté. La restitution d'ensemble est plate, manque de vie, la dynamique est très moyenne. Il en résulte un son qui ne claque pas, qui ne révèle que peu d'explosivité lors des passages les plus délicats, et qui ne parvient que partiellement à délimiter et cerner précisément chaque instrument, au sein d'une image sonore un peu brouillonne, à la distinction des canaux particulièrement médiocre, bien que perceptiblement aérée. En outre, passé la barre des 80% du volume maximal, l'amplificateur n'assure plus son rôle et le son sature.
Au dos du Meizu, le constat est là aussi sans appel : on revient sur la sortie casque du Meizu en un temps record. C'est un son bas de gamme donc.
2 - Audioquest Dragonfly Black 1.5
Le fameux Dragonfly Black ! À peine plus grand (de 2mm) que le DAC précédent, il en partage beaucoup de caractéristiques. Plug & Play, il ne chauffe pas, et possède les mêmes capacités de décodage. La conversion est ici confiée à une puce Sabre ES9010K2M, dont les caractéristiques techniques sont inférieures à la 9018K2M, à savoir que son DNR (Dynamic Range) culmine à 116dB contre les 127dB de la 9018. Voici ses caractéristiques http://www.esstech.com/index.php/en/pro ... es9010k2m/. L'amplification semble être confiée à une puce TPA6130A2
À la fois vanté par beaucoup tout en laissant souvent assez indifférent sur la qualité du message sonore qu'il délivre, les premières écoutes ont été une belle surprise pour moi.
Je confirme bel et bien une scène sonore plutôt resserrée, conjointement à ce que j'ai lu sur plusieurs review. Elle n'est certes pas plaquée entre les deux oreilles, mais n'attendez pas de sensation d'externalisation des sources sonores. C'est toutefois au sein de cette modeste scène sonore que se déploie un univers musical révélant de nombreux détails et une assez bonne richesse. La signature s'oriente vers une tendance sombre qui privilégie les basses. Ces dernières manquent légèrement d'énergie et de rapidité ; elles trahissent une sensation de lenteur. Cependant, ce côté sombre et lent, bien que soutenu par des médiums quelques peu atténués, est rattrapé par une très belle présence du registre aigu, notamment dans sa partie extrême haute.
Tout cela confère une sonorité contrastée, partagée entre des basses quelque peu proéminentes et des aigus très énergiques, assez incisifs, et très détaillés. Pour autant, la très bonne présence des médiums, malgré leur léger manque d'éclat, suffit à ne pas donner la sensation d'une signature en V. Enfin, tout cela manque un peu de grandeur dans les proportions, la scène manquant aussi de profondeur.
Quoi qu'il en soit, je peux écouter mes morceaux via son électronique durant plus de 45 minutes sans avoir la sensation de manquer une partie de la richesse des morceaux. En outre, je prends facilement du plaisir avec un AKG K712, avec le volume positionné à 20%. On ne risquera pas de se rendre sourd avec le volume à 100% pour autant, étant donné un niveau de sorti fixé à 1.2 volts.
Enfin, je ne peux rien avancer quant à son comportement derrière mon Meizu, celui-ci ne le reconnaissant pas. Dommage.
3 - Audioquest Dragonfly Red
Le revêtement noir mat laisse place à une peinture rouge glossy difficile à ignorer. Clairement cet objet a la classe et donne envie qu'on s'en serve. Hormis la peinture, un autre changement, invisible a lieu : la conversion est désormais assurée grâce à une puce de modèle supérieur, la Sabre ES9016K2M (http://www.esstech.com/index.php/en/pro ... es9016k2m/), apparemment épaulée par une puce d'amplification Sabre ES9601K, mais cela reste en attente de confirmation. La puissance de sortie est modestement supérieure (2.1 Volts), et suffirait à alimenter la majorité des casques du marché.
Et la différence avec le Dragonfly Black est spectaculaire ! Incroyable, saisissante ! Non j'exagère, mais c'est ce que l'on peut penser, en raison d'une évolution très sensible de la signature sonore. En effet, on passe d'une sonorité assez sombre à une sonorité désormais portée sur la clarté et l'ouverture, et manifestement, on ressent dès les premiers instants que ça respire, que ça s'ouvre, que la musique s'exprime avec plus d'ampleur et de sensationnalisme.
Les basses sont ici plus sèches, mais plus rapides et dotées de davantage de célérité. Les médiums sont mieux cernés, mieux restitués, avec davantage d'émotion et de chaleur. On serait tenté de dire que c'est... « Musical » ! En revanche, méfiance face aux aigus. Déjà incisifs et précis sur le modèle précédent, ils sont plus insistants encore, si bien qu'ils peuvent piquer sur certaines sifflantes, notamment à partir de 8Khz. Serait-ce le fameux piquant des puces Sabre ? Ou simplement un parti pris pour faire exulter une clarté supplémentaire au message sonore ?
Bref, il propose un univers sonore très engageant, aux médiums sirupeux, avec une belle dose d'énergie, tout en faisant preuve de beaucoup d'ouverture. Pour autant, la spatialisation manque encore de réalisme. La scène sonore pêche par un manque de profondeur et de circularité , et donc, de naturel. C'est léger certes, mais il faut avoir écouté des appareils plus qualitatifs dans cette partie-là pour s'en rendre compte.
Ne fonctionne pas non plus derrière mon Meizu.
4 - Geek Out 1000
Alors lui, clairement, si je n'avais pas été prêt à faire quelques concessions d'un point de vue pratique et matériel, je lui aurais laissé de très mauvaises impressions !
Déjà, il faut passer par la pénible étape d'installation de driver dédié sur Windows 10. Donc cela sous-entend de devoir redémarrer le PC. Ensuite, ses boutons de volume ne sont là que pour faire joli, avec le dernier pilote, impossible de régler le volume depuis la tranche de l'appareil. En utilisation sur Foobar, il peine à effectuer le changement entre les fréquences 44.1Khz et 48Khz. Le son saute très souvent, et nous force à appuyer sur l'un des deux boutons sur sa tranche pour qu'il s'y retrouve. Enfin, une dizaine de minutes s'avère suffisante pour prétendre brûler une peau sensible au premier degré. En d'autres termes, il chauffe énormément, et sa chaleur se ressent même à quelques cm. D'un côté, l'obsolescence des deux boutons de volume est un point positif.
Sous le châssis vient se loger une puce XMOS chargée de l'extraction des données USB. Puis vient une puce de conversion Sabre ES9018K2M (pour changer) et une TPA6120A2 pour la section amplification.
Les performances sonores de cet appareil ne m'ont pas laissé pantois lors des premières écoutes. Ayant lu, à l'époque, que du bien de ce Geek Out, j'en attendais un son plus expressif et plus rentre-dedans.
Mais c'est avec le temps que ses qualités se sont révélées à moi, à force d'écouter d'autres DAC, et de revenir - naturellement - à lui. Il faut dire qu'il ne propose pas un univers sonore « vibrant », encore moins « musical » à mes yeux, rien de très séduisant au premier abord.
Sa signature est plutôt homogène dans l'ensemble, aucun manque en particulier dont on pourrait se plaindre. Les basses sont précises, sèches, mais, en raison d'une légère tendance à la congestion dans leur partie haute, manquent légèrement de souplesse et de rapidité.
Les médiums ne sont pas savoureux. Sans être froids, ils ne démontrent rien de particulier. On pourrait dire qu'ils sont exempts de coloration, pour reprendre des termes souvent employés. Pourtant, chaque instrument est cerné avec précision, sonne de façon réaliste, avec une bonne distinction entre chacun d'eux. Mais ces fréquences s'expriment avec une crispation parfois désagréable. La musique manque ainsi de délié, il lui manque ce côté aérien et léger.
Les aigus quant à eux ne sont pas vraiment agressifs, mais ne montrent aucune douceur, contrairement à ce qu'avancent certaines reviews que j'ai pu lire par endroits. S'ils doivent piquer, ils piqueront. Certes ils ne sont pas aussi présents et incisifs que sur le Dragonfly Red, mais affichent la même tendance à être énergiques et détaillés. Ce sont surtout les bas-aigus qui m'ont gêné, la partie turbulente dans le spectre audio, comprenant les stridences des voix et les shuintantes. Typiquement, la zone entre 3 et 6Khz. Cette partie-là est restituée avec beaucoup de présence et de proximité, voire parfois trop. Il en résulte, à mes oreilles, un son plutôt « rappant », aux antipodes d'un son doux et mielleux.
Cela, conjugué avec des extrêmes-aigus moins présents que sur les Dragonfly et une scène sonore moins étalée en largeur, confère la sensation d'un son manquant de délicatesse, de douceur, et par extension peut-être de réalisme. Et pourtant, sur le plan de la scène sonore, il se distingue aisément du reste. On n'a pas l'impression d'une scène vaste et étendue en terme de proportions, mais elle est plus circulaire, plus profonde, plus 3D. Les instruments sont mieux localisés, mieux cernés, les deux canaux se mélangent en un ensemble très cohérent et ne donne pas la sensation d'un découpage gauche / droite comme sur beaucoup d'appareils. Cela reste subtil, mais quand on s'en rend compte, on prend d'un coup bien plus de plaisir à écouter ses morceaux.
Enfin, la puissance est tout simplement colossale ; à 20% mes AKG sont correctement tenus et alimentés sur la sortie d'impédance 0.47Ohms.
Il fonctionne derrière mon Meizu, mais le fait qu'il chauffe, les problèmes de synchronisation de l'horloge, et surtout les énormes " poc " qui se font entendre lorsqu'on branche un casque nomade dessus font qu'il est inutilisable. Je n'ai donc pas testé plus de quelques secondes.
5 - Encore mDAC
Cette fois-ci un boitier un peu plus dense et moins discret que les précédents, malgré une taille l'aidant à se faire oublier. Celui-ci accueille deux boutons pour régler le volume sur sa façade supérieure, tandis qu'un bouton d'extinction se situe sur l'un des côtés. Je n'ai pas eu recours à l'installation de driver pour le faire fonctionner sur Windows 10, et il est plug & play sur mon Meizu, qui le reconnait dès lors qu'on le met en marche. À l'utilisation, il ne chauffe quasiment pas et se fait rapidement oublier en nomade.
Il accueille une puce de conversion Sabre ES9023 (dont le DNR est sensiblement inférieur aux autres puces du dessus) travaillant de pair avec un amplificateur TPA6133, pouvant délivrer 138mW sous 16Ohms (http://www.ti.com/tool/TPA6133A2EVM#technicaldocuments).
Niveau son, la première écoute est bluffante. Je m'étais même demandé si le mDAC n'enterrait pas aisément les autres DAC du comparatif, tellement la signature sonore est addictive.
Toutefois, il ne m'aura pas fallu attendre trop longtemps pour me rendre compte qu'en réalité, cela n'était que pure illusion. Une illusion causée par quoi ? Une signature en V, tout simplement. On y retrouve tous les termes à l'écoutes, à savoir : la sensation d'une très bonne aération en largeur, des basses appuyées, des médiums très (trop ?) doux, jamais agressifs dans les parties vocales, et un aigu crépitant. Quoique pour l'aigu je reste partagé. Il est à la fois incisif et raccourci. Dans tous les cas, je trouve la restitution de ce registre un peu fausse, métallique, mais surtout chimique.
Et après plusieurs écoutes attentives, il m'est apparu une présentation assez étrange de la scène sonore, avec une sensation de creux entre un premier plan occupé par les basses et les sur-aigus, et un plan plus éloigné dans lequel s'expriment de beaux médiums.
Toujours est-il que la sonorité est très flatteuse, et berce l'oreille dans un univers musical musclé et doux à la fois, avec une excellente distinction des deux canaux. Le suivi dynamique me semble néanmoins inférieur à ce que proposent le Geek Out et le Dragonfly Red, ces deux-là étant plus expressifs, fins, et explosifs quand il le faut.
Derrière mon Meizu, le son reste le même. Mais l'aigu du Meizu est à la fois plus régulier, plus fin, et plus réaliste que celui du mDAC, malgré la tonalité d'ensemble assez chaleureuse, en raison probablement d'un léger embonpoint dans les bas-médiums. En outre, la scène sonore du Meizu montre sensiblement plus d'amplitude et de circularité, et les basses sont mieux maîtrisées. Le son parait plus authentique et montre plus de douceur et de finesse sur ce dernier. À mes yeux, le mDAC ne peut se substituer à ce smartphone.
6 - B&O Hi-fi Plus
L'ayant simplement utilisé derrière mon Meizu, et seulement deux ou trois fois sur mon PC, le retour sera plus rapide ici.
Ce module est équipé d'une puce... Sabre (!) ES9018K2M suivie par un amplificateur Sabre ES9602, mais je préfère attendre confirmation ici, je n'ai pas vu l'information depuis des sources officielles...
La signature sonore est homogène ici, malgré là aussi une très légère tendance à la signature en V, comme sur le mDAC. Ici néanmoins, l'aigu est un peu plus épais et sonne avec plus de réalisme. Méfiance tout de même, puisqu'il a tendance à piquer, de même que les Dragonfly.
Les médiums affichent une meilleure présence, ainsi qu'une certaine douceur. Excellente séparation entre chaque instrument, même si le mDAC cerne chaque piste avec plus de précision encore. De même, la dynamique est très bonne, mais semble en léger retrait par rapport à la sortie casque du Meizu.
Enfin, la scène sonore se dessine avec une belle ampleur, et se caractérise surtout par une excellente séparation des canaux. De plus, le placement des sources est évident sur le plan de la profondeur, plus encore que sur les Dragonfly par exemple.
Malheureusement, je persiste à dire que la sortie casque du Meizu s'en sort mieux en terme de proportions de l'image sonore, et en terme d'authenticité générale. L'aigu est plus forcé sur le module et ajoute une clarté quelque peu artificielle, comme c'est le cas sur le mDAC
Verdict
J'évoquais en introduction la comparaison entre des DAC de ce type, et des DAC aux architectures plus avancées et plus complexes, et j'ai justement un ADL Cruise pour comparer tout ça. L'ADL est un Dac / Ampli vendu environ 400€ à l'origine, basé sur une puce Sabr.. Wolfson WM8716 et une MAX9722. Je n'ai pas accès à son circuit, mais il intègre bien d'autres composants, contrairement aux DAC ci-dessus. Qu'en conclure en terme de qualité sonore ?
On entre dans une autre dimension avec l'ADL. Alors oui, ça semble tiré par la stratosphère ce genre de phrase, mais en réalité c'est à la fois subtil et implacable. On ressent avant tout la scène sonore qui se déploie de façon parfaitement circulaire sur tous les plans, on constate une aération sensiblement supérieure. Les basses montrent beaucoup plus d'entrain et de célérité, tout en faisant preuve d'une belle souplesse. Les médiums sonnent juste comme il faut, avec une très belle distinction des parties vocales.
Tout au plus il faut s'accoutumer à un registre aigu, certes très détaillé et filant haut, mais bien moins incisif et frontal. Le rendu est de type « laid back », on aime ou on n'aime pas. Le tout premier DAC de ce comparo propose lui aussi un rendu de ce type, pourtant je m'en lasse au bout de 10 minutes, là où le ADL m'emporte au fil des minutes.
En bref, la montée en gamme, malgré son caractère subtil, est évidente. Elle est évidente dès les premières écoutes, et le reste après plus d'un mois d'utilisation quotidienne.
1 - Geek Out : d'un point de vue pratique, on fait rarement pire je pense. Mais il possède des arguments en béton, dont notamment sa puissance de 1W sur sa sortie casque d'impédance 0.47Ohms. Il ne restitue certes pas un son séduisant, ni qui parait plus détaillé que la norme, mais il assure son job de façon très sérieuse, sans en faire trop dans certaines régions fréquentielles afin de flatter l'oreille. On peut grâce à lui savourer toute la dynamique de ses morceaux et se perdre dans une image sonore, certes pas outrecuidante en terme de proportions, mais précise et très immersive.
2 - Audioquest Dragonfly Red : il ne prend pas de place, ne chauffe pas, s'installe tout seul, et propose un univers sonore orienté vers l'ouverture et la richesse des régions médianes. Ses timbres sont les plus mélodieux parmi ceux de tous les appareils de ce comparatif, ses basses sont précises et énergiques. On regrettera, peut-être, un aigu qui force dans les sifflantes et qui paraitra piquant selon les sensibilités de chacun. Fort heureusement, ce registre demeure parfaitement intégré au reste, et ne « saute » pas par-dessus les autres fréquences.
3 - Audioquest Dragonfly Black 1.5 : le son manque d'ouverture et d'homogénéité, l'aigu force un peu là aussi, mais la tonalité d'ensemble conserve une belle richesse, et l'énergie est au rendez-vous. Si vous n'êtes pas gênés par des basses appuyées et des médiums un poil sombres, c'est un excellent choix pour savourer ses morceaux !
4 ex-aequo - Encore mDAC et B&O Hi-fi Plus : je mets les deux au même niveau, car ils partagent le même type de signature, clairement orientée vers le nomadisme. Le mDAC a pour lui un réglage physique du volume et une scène sonore un semblant plus vaste, tandis que le B&O propose une qualité sonore qui va légèrement plus loin, notamment en terme de dynamique.
5 - DAC ES9018K2M + TPA6113A2 : il ne délivre pas une restitution mauvaise attention, mais le manque de détail, d'énergie, la médiocre séparation des canaux et surtout sa tendance à la saturation n'en font pas un bon choix pour vraiment se lancer dans la mid-fi. Des sacrifices ont été faits, et cela s'entend, malheureusement, pas de magie.
Peu importe le DAC de ce comparatif, chacun d'eux donne envie d'y brancher un ampli derrière, dans la mesure où il manque quelque chose. De scène sonore peut-être, voire certainement. Cela manque aussi de chaleur et d'authenticité en général, la plupart ne sont pas en capacité de délivrer un registre médium suffisamment expressif et mélodieux, hormis le Dragonfly Red qui assure véritablement sur ce point. De plus, beaucoup d'entre d'eux ont tendance à moyennement bien restituer les basses, qui trop souvent manquent de retenue et de rapidité. Là aussi, un bon ampli corrige ces soucis.
Aussi, la majorité d'entre eux a tendance à trop forcer sur l'aigu, de telle sorte que ce registre parait artificiel dans sa retranscription. La coïncidence veut justement que tous ces appareils partagent une puce Sabre. Peut-être que le côté piquant des Sabre n'est pas une légende. Peut-être aussi que la plupart d'entre elles ne sont pas suffisamment bien implémentées ? À voir.
Pour finir, j'ai tenté du mieux possible de faire la distinction entre mes goûts, et les qualités intrinsèques de ces DAC. Pour autant, je ne prétends aucunement à l'objectivité. Cette review est totalement subjective, et si vous ressentez le contraire de ce que j'ai dit, vous n'êtes certainement pas dans le faux.
Edit : des photos.