Si je combats à ce point-là l'abattage des animaux c'est aussi et peut-être surtout parce que cela nous dégrade, nous, êtres humains.
C'est sur le modèle des abattoirs industriels de Chicago qu'a été conçu par Henry Ford le travail à la chaîne et sur le modèle du travail à la chaîne qu'a été élaborée la mise en oeuvre pratique de l'extermination des Juifs par le régime nazi.
D'un bout à l'autre de cette filiation honteuse et répugnante, il y a le même processus originel: renier en soi les sentiments humains d'empathie à l'égard de l'être qu'on veut tuer ou exploiter, que soit l'animal, le prolétaire ou le proscrit (Juif, communiste, homosexuel, etc). Et en reniant ces sentiments, il va sans dire qu'on renonce aussi à sa propre humanité.
Je veux pour ma part rester un être humain (ou le devenir pleinement), je ne suis donc pas prêt à renoncer à mes sentiments, à ma sentimentalité, à ma sensiblerie: c'est le meilleur de moi-même et je le revendique hautement.
Sur la filiation abattage industriel -> travail à la chaîne -> nazisme, il y a une référence à lire impérativement:
Un éternel Treblinka de Charles Patterson.
@ Ludmila: je me procure immédiatement
Sous la peau de Michel Faber. Merci beaucoup de nous en avoir parlé!