DaveStarWalker a écrit : ↑12 nov. 2024 13:13
DarkZunicorn a écrit : ↑12 nov. 2024 13:06
Ce dernier opus Hellboy respecte surtout l'
intelligence de la BD de Mignola, àmha.
Dans ce cas, c'est aussi vrai pour les Opus de Del Toro
Pas vraiment. Même si j'ai bien apprécié les premiers Hellboy (le tout premier en particulier), je les trouve, par comparaison avec
The Crooked Man, trop narratifs : ils déploient une histoire, laquelle commence jadis et se poursuit aujourd'hui même, alors que dans ce dernier opus, c'est surtout une symbolique qui est patiemment tissée, comme souvent dans les ouvrages solos de Mignola (mais moins dans les BPRD, je le reconnais). D'ailleurs, le fait même que l'histoire est ici censée se passer dans les années 50 la situe dans une sorte de "bulle" ou de stase spatio-temporelle, du coup c'est moins le déroulé des événements qui est important, puisqu'en en un sens il a déjà eu lieu, que la structuration de cette bulle même, de ce temps naguère où la sorcellerie était encore un peu active et imprégnait le tissu social d'une certaine Amérique (les Appalaches en l'occurrence, qui sont du reste une sorte de
shithole socio-économique et spatio-temporel des USA : plus rien ne s'y passe et tout y trépasse, à commencer par les randonneurs qui y disparaissent régulièrement.
Cf. Delivrance, le film de John Boorman qui s'y déroule).
D'ailleurs, que le premier monstre qui introduit littéralement le couple de héros dans ce domaine échappé à l'histoire soit une araignée tisseuse
est hautement significatif de la symbolique choisie...
Bref, malgré son apparence mainstream, ce film aurait pour moi toute sa place dans le cursus d'une école de cinéma et va bien au-delà du simple divertissement proposé par le premier opus et, surtout, par le second, particulièrement pauvre dans sa thématique (le troisième, lui, mélangeant les mythologies dans un capharnaüm incohérent.)