[Test] Astell & Kern A&Norma SR15
Publié : 30 oct. 2018 13:47
Astell & Kern A&Norma SR15
(comme pour mes autres textes, les photos arriveront ce week-end, je n'en ai pas de potable pour le moment)
Introduction
Les années passent, et les AK, ne se ressemblent pas. Initié en 2017, Astell & kern a mis au jour une toute nouvelle gamme de baladeurs. Changement de nomenclature, de design et de système.
Désormais la gamme de Astell & Kern est séparé en trois segment. A&Ultima pour le haut de gamme, A&Futura pour le milieu de gamme et A&Norma pour l’entrée de gamme. (Le Kann restant à part).
Le dernier modèle sorti, est le “petit” entrée de gamme A&Norma SR15. Une entrée de gamme qui propose tout de même un ticket à 700€. Ce n’est pas rien ! Voyons voir comment il s’en sort, et surtout par rapport aux concurrents.
Packaging et Design
Le package de l’AK SR15 est très simple. Une boite sans fioriture. Noire, simple, sans visuel. A l’intérieur l’AK SR15 est logé dans un petit bloc de mousse, et en dessous, on trouve la paperasse habituelle, des protections d’écran et le câble USB.
C’est tout. Pour 700€ c’est vraiment chiche ! Pas d’étui en cuir, pas la moindre petite pochette souple, ni d’autre accessoire. De ce côté là, c’est un peu la douche froide !
Heureusement, le prix demandé est justifié par l’appareil lui même. J’y reviendrai plus tard.
Au niveau design, on est à la fois en terrain connu et inconnu. Terrain connu, car les dimensions et l’allure globale ressemble à l’AK 70 MkII. Une robe anthracite très classe, un dos en verre avec un motif “cube” bleu foncé. Une molette crantée en haut à droite, des angles biseautés et acérés, aucun doute, on est bien en face d’un pur modèle Astell & Kern. Un design osé, mais assumé.
Mais ce qui différencie l’AK SR15 de tous les autres, c’est son écran. Celui ci est incliné d’environ 15 °. Cet écran “tordu” ne fera pas l’unanimité. Certes cela lui donne un aspect unique, mais le résultat final est vraiment une affaire de goût. Personnellement, j’apprécie cette excentricité. A l’usage, ça ne pose aucun problème. Mais cela perturbe un peu, puisque peu importe la position, ce dap ne paraîtra jamais “droit”. Soit l’écran est tordu, soit c’est tout le reste du dap qui est tordu si on place l’écran dans la bonne direction. D’ailleurs, posé sur une table, l'arête supérieure de l’écran masque le haut du dap. Ce qui produit comme effet de percevoir la prise jack comme ayant un angle pas du tout naturel.
Une fois habitué à cette particularité, le dap se révèle très plaisant à l’usage, la finition est irréprochable et la molette, discrète, fonctionne sans accroc.
UI
L’interface de l’AK SR15 a évolué. Toujours basé sur Android, on passe cette fois ci à Android 6. Bien sur, l’interface est lourdement modifiée, et Android est méconnaissable. L’UI développé par Astell & Kern est à la fois simple, moderne et agréable de couleur grise / bleuté.
La “page d’accueil” est tout simplement la lecture en cours. Prenant la plus grosse partie de l’écran, on y trouve la pochette d’album. Un clic sur celle-ci permet d’afficher différentes informations, comme le genre, l’année, le nom du fichier etc…
Plus intéressant, cette fiche d’information présente un “lien” d’accès direct au fichier. Quand on clic dessus, ou est directement placé dans le dossier contenant la musique. Une petite fonctionnalité très pratique.
Sous la pochette d’album, on trouve les fonctionnalités classiques, temps écoulé et temps total de la musique, bouton suivant / précédent et play / pause et on a également les informations sur le fichier (bits, échantillonnage et format).
Je n’ai pas trouvé de gestion des paroles. (bon en même temp je n’ai pas de musique avec paroles, c’est donc dur de tester).
Un glissement vers la droite sur la pochette d’album, affiche le menu principal. On y trouve les différentes options de présentation de la musique par tags (Morceaux, Albums, Artiste etc…) l’accès aux Listes de lecture, la gestion des dossiers et quelques autres options propre à AK.
Tout d’abord, une option “Biblio. CD” qui regroupera les CD importés avec un Ak CD Ripper. Une autre options baptisé MQS liste toute vos musique en qualité Hi-res. Et enfin, l’option “Boutique” permet d’accéder à Groovers (streaming coréen) et Tidal.
L’option “Service” n’est pas encore disponible sur l’AK SR15. Elle le sera prochainement. Cette option permet d’installer ses propres APK pour, par exemple, accéder à Spotify ou Qobuz.
En dernier, on trouve le bouton d’accès aux Paramètres. Les paramètres sont divisés en cinq sections. On y trouve les réglages réseaux, l’EQ, le gapless, les options de mise à jour etc… Dans la partie “Informations système” appuyer cinq fois sur “Modèle” permet d’accéder à un menu caché. Peu d’utilité pour le commun des mortels, mais pour les bidouilleurs, ça peut ouvrir quelque perspective. (On peut par ce biai, activer ADB).
Un appui sur le bouton tactile sous l’écran, permet à tout moment de revenir à l’écran principal de lecture.
Un slide vers la gauche depuis la pochette d’album, affiche la liste de lecture en cours.
Et dernière chose, comme sur un smartphone, on peut dérouler la barre de notification pour y trouver divers raccourci rapide (wifi, bluetooth, EQ, verrouillage de la molette, mode dac etc…).
AK Connect
Dans la plupart des daps Astell & Kern, il y a une fonction nommée AK Connect. Il s’agit d’un système DLNA propre à Astell & Kern. L’AK SR15 ne déroge pas à la règle et est compatible AK Connect. Une fois l’option activé, un peu paramétrer trois choses.
La bibliothèque à utiliser. Soit un ordinateur avec le serveur MQS installé, soit la bibliothèque interne de l’AK SR15, soit l’un des lecteurs réseaux que propose AK (AK500 series).
Ensuite on choisi le contrôleur, ça peut être l’AK SR15 ou une tablette/smartphone possédant l’appli AK Connect.
Enfin, on défini le périphérique de lecture. Soit les haut-parleurs AK T1, soit le lecteur réseau AK500. Bien évidemment l’AK SR15 peut servir de périphérique de lecture. Dans ce cas, AK Connect ne sert que pour une bibliothèque externe (DLNA). A noter que je n'ai pas vérifié si on doit obligatoirement passer par le logiciel MQS Server ou si n'importe quelle bibliothèque DLNA fonctionne.
Technique
L’AK SR15 étrenne une nouvelle plateforme aussi bien côté CPU que côté son. Niveau CPU, on est toujours en présence d’un CPU de marque Telechips, mais il est désormais Quad-core de type Cortex A53. Auparavant les CPU des AKs étaient des Telechips dual-core en Cortex A9. Pour l’utilisateur ça ne change pas grand chose. Par contre pour Astell & Kern, ce changement leur a permis d’intégrer Android 6. Le baladeur utilise toujours 1 Go de mémoire vive comme ses prédécesseurs. Si cette taille est assez faible pour Android 6 stock, c’est plus que suffisant pour la version lourdement modifiée d’AK. Ce nouveau processeur permet à l’interface d’être fluide en toute circonstance. La fluidité est similaire à un smartphone haut de gamme. C’est très appréciable.
Ce CPU permet aussi un scan correcte de la microSD. Le scan est un peu long (10min pour 128 Go) mais il se fait en parallèle des autres tâches. On peut donc tout de suite écouter sa musique lors d’un scan.
L’opération est plus rapide pour la mémoire interne de 64 Go.
Concernant la partie son, on est en présence de deux DAC Cirrus Logic CS43198. Soit à l’heure actuelle, la puce la plus performante disponible chez Cirrus Logic. C’est une puce 32bits, capable de supporter un échantillonnage jusqu’à 384 kHz. Elle est également compatible DSD256.
Ici, le SR15 est limité à 192kHz/24bits (les sources supérieures sont downsamplés) et DSD64. (les DSD128 et 256 sont convertis en PCM 176.4 kHz).
Chaque dac traite un seul canal. En sortie de dac, on a pas de LPF (le LPF est intégré au dac) mais une puce particulière. Je n’ai pas réussi à l’identifier, mais cette puce permet d’avoir 4 canaux à partir des deux du dac.
Par exemple pour le canal gauche, le dac sort deux signaux L+ et L-. Cette puce particulière va tout simplement doubler les signaux, afin d’avoir L+ / L- et L+ / L-.
Ce dédoublement des signaux est là pour pouvoir attaquer les deux “drivers” en mode différentiel. Il y a en tout quatre puces qui forment la partie amplification casque. Chaque puce ayant besoin de signaux différentiel, il faut donc huit signaux.
Les puces ont l’air d’être des texas instrument mais je n’ai aucune certitude la dessus. Impossible de savoir sans démonter l’appareil.
Toujours est-il qu’on est face à du vrai symétrique (plutôt double mono) du début à la fin de la chaîne, voilà qui fait plaisir !
Son
L’Astell & kern A&Norma SR15 bénéficie d’une très grande clarté dans le son proposé, quoique un poil chaud (je sais c'est pas très cohérent ce que je dis, mais les ressentis ne le sont jamais ^^). Il est plutôt transparent et respectueux des enregistrements.
Le son est détaillé, ciselé mais sans jamais être agressif. Le bruit de fond est quasi inexistant. (on peut entendre un très léger bruit sur les intras les plus sensibles). Cela renforce pas mal la dynamique qui est dans le haut du panier. l’AK SR15 me fait penser à un mini Questyle QP1R. On retrouve un peu le même type de son au niveau de la manière de relever les détails. Cependant là où je trouve le QP1R excessivement froid, le SR15 à un léger côté chaud. L'AK SR15 n’impose pas vraiment sa signature au casque ou aux intras connecté. C’est vraiment sympa car cela laisse tout le loisir au casque / intras de s’exprimer.
Par contre ça a l’inconvénient de ne pas pouvoir corriger de mauvais éléments.
Exemple tout bête, les Earsonics SM2 Ifi (ils ne sont pas mauvais, mais leur signature sonore est complètement raté selon moi), l’AK SR15 ne peut pas rattraper la signature trop prononcé des SM2.
Et ce n’est pas l’EQ qui peut changer la donne. D’ailleurs, l’EQ n’est que peu utile. Il est beaucoup trop “light”. C’est un pseudo EQ paramétrique. En cela que l’on peut changer le facteur Q (la portée) d’une bande de fréquence. Mais que entre 2 et 4. Le gain va de -5db à +5db et les 10 bandes disponibles sont déjà pré-réglée. Du coup, cela laisse trop peu de marge de manœuvre. On peut tout juste donner une légère coloration au son mais ça s’arrête là. N’espérez pas pouvoir compenser une signature sonore accidentée.
L’EQ possède également un mode “Pro”. Ce profil, bien que très subtil, est assez efficace car il ajoute beaucoup de musicalité. Cet EQ agit principalement sur les médiums. Je ne sais pas exactement ce qu’à fait AK (enfin à l’origine ce “Pro EQ” ne vient pas d’eux, ils l’ont racheté), mais ça marche vraiment ! Les résultats sont excellents avec certaines associations. Par exemple avec les JH Audio Billie Jean ou les Final F4100. Les médiums gagnent un “petit je ne sais quoi” qui leur donne plein de vie.
Au niveau des extensions, le point fort de l’AK SR15 ce sont les basses. Elles ont une vraie présence, sont très détaillé et ont un grain superbe ! C’est encore plus flagrant quand le casque ou les intras sont capables de la même performance. (exemple parfait avec l’association des JH Audio Billie Jean).
La tenue en puissance du SR15 est excellente. En particulier sur la sortie symétrique bien entendu. Perso je note quasi aucune différence sonore entre la sortie single ended et la sortie balanced par contre, grâce à la puissance supplémentaire de la 2.5mm, la plupart des casque / intras sont mieux drivé. Je l’ai constaté sur toutes les associations que j’ai pu faire en symétrique.
De l’autre côté du spectre, les aigus files très haut, mais sans effet métallique ou nasillard. Pas de sibilance non plus à constater. Ici, on est typiquement dans le son Astell & Kern. La manière de présenter les aigus est commune à beaucoup de leur daps.
Ces très bonnes extensions donnent une scène sonore assez profonde. Avec une très bonne séparation des instruments. La largeur de scène est très bonne également. Autant que la profondeur. C’est rare de croiser un appareil qui fasse aussi bien dans les deux domaines. La scène sonore est très cohérente, holographique et le placement des instruments est très précis.
De plus la scène sonore n’est pas du tout exagéré comme peut le faire un Questyle QP1R ou un Cowon Plenue D (qui latéralise énormément). On est plutôt sur une scène sonore de type Cowon Plenue 1, mais avec un peu plus “d’holographie”.
Comparaison
AK SR15 vs Plenue 1:
Bien que le Cowon coûte 300€ de plus, les deux baladeurs sont pour moi de même catégorie. Leur qualité de son est similaire, mais pas la présentation.
Le Cowon Plenue 1 est dans le côté chaud de la force, avec des médiums vraiment chatoyant, les aigus sont en très léger roll-off, et les basses sont à leur juste place. Le son du P1 est “consistant” il a beaucoup de matière, de présence. Par contre le “grain” n’est pas très prononcé, ce qui donne un côté “smooth” au son. Cela ne l’empêche pas d’être dynamique et d’avoir beaucoup de détail.
L’AK SR15 est neutre comparé au P1 (même si en fait il est très légèrement chaud). Les aigus sont un peu plus en avant. Le SR15 n’a pas la même consistance de son que le P1. Le SR15 fait plutôt place à la clarté. Par contre, le grain est beaucoup plus présent. Et avec ces aigus ciselé, je trouve l’AK SR15 bien plus résolvant que le P1.
La scène sonore est plutôt comparable entre les deux. Je dirais que le P1 à un poil plus de profondeur, quand le SR15 a un peu plus de “layering”.
Au niveau ergonomie, c’est très bien sur les deux daps pour la gestion des fichiers ou des réglages. Par contre, l’AK SR15 est dans l’ère moderne tandis que le Plenue 1 est resté coincé 5 ans en arrière. L’interface du SR15 est bien plus fluide. Celle du P1 est campé à 24 FPS. c’est peu, même si à l’usage en s’en fiche un peu. Le P1 a un petit peu plus de personnalisation, que ce soit au niveau de l’interface (skins) ou du son (JetEffects). Le SR15 a son interface figé, et son EQ ne sert pas vraiment.
Au niveau connectique, c’est match nul. Le P1 a une sortie optique en plus de sa jack (qui peut faire sortie ligne), le SR15 a une sortie symétrique en plus de la jack standard. Les deux peuvent faire office de dac limité 96kHz/24bits.
Pour le reste, les deux daps prennent en charge les même formats (avec downsampling le cas échéant), on un gabarit assez proche (le P1 est un peu plus haut) sont aussi efficace avec des intras que des casques.
Concernant les “extras”, et bien le Plenue 1 n’en a pas, tandis que le SR15 possède du Wifi (pour du DLNA avec AK Connect ou du streaming), du bluetooth compatible Aptx HD et bénéficie d’Android. Ce qui permettra prochainement d’installer des applications supplémentaires.
AK SR15 vs Questyle QP1R (Attention ! Comparaison faite de mémoire pour le QP1R):
Comme pour le Plenue 1, le QP1R coûte 300€ de plus. Cependant, j’estime que les deux daps ne sont pas de la même catégorie. le QP1R est à mon sens plus haut de gamme, plus “haute fidelité” que le SR15.
La signature sonore est très similaire entre les deux daps. Mais le QP1R à plus de “tout”. Les aigus file un peu plus haut, avec un peu plus de détails et de grain. Les médiums sont quasi identique entre les deux, par contre sur le SR15 je les trouve un poil plus en avant que sur le QP1R. Les basses sont un peu en retrait sur le QP1R mais on plus de détails. Les deux daps ont un punch saisissant.
La scène sonore est beaucoup plus large et profonde sur le Questyle. Trop en fait. C’est très flatteur, mais en fin de compte pas très naturel. Sur ce point je préfère l’AK SR15.
En bref, le SR15 est pour moi un mini QP1R un poil plus chaud.
Question ergonomie, là il n’y a pas match. Le QP1R est beaucoup trop en “retard” même si parfaitement fonctionnel (et c’est ce qu’on lui demande). L’interface est plutôt simple et intuitive, mais le nombre d’option et de possibilité est plutôt limitée. Comme pour la grande majorité des daps, on a accès à ses fichiers soit par tags soit par dossier. La molette du QP1R (capricieuse) est très pratique et compense largement le fait de ne pas avoir d’écran tactile.
Au niveau connectique, je donnerai le point au QP1R. Déjà il a deux emplacement mémoire contre un seul pour le SR15. Il dispose d’un vraie sortie line out (sur le SR15 on ne sait pas si la line out bypass l’ampli casque ou non), doublé d’une sortie optique. De plus sa partie dac (branché au PC) dispose d’un vrai driver et n’est donc pas limité à 96kHz/24bits. Branché sur un PC, il peut prendre en charge les fichiers jusqu’en 192 kHz / 32bits ainsi que le DSD64 et 128 en natif.
Pour les extras, comme le Plenue 1 le QP1R n’en a pas. Quoique, il y a un comportement du QP1R qu’on pourrait mettre en tant qu’extra c’est qu’il est “load agnostique”. C’est à dire que peu importe ce que vous lui branchez, que ce soit un intras multi BA de 8 ohms ou un énorme casque dynamique de 300 ohms, le QP1R n’en fera qu’une bouchée. On ne peut pas en dire autant du SR15.
En définitive, le SR15 garde l’attrait de la modernité, le QP1R garde pour lui ses performances un peu plus élevé et sa signature plus “audiophile”.
Alien Gold vs SR15:
Je sais, c’est sans doute un peu étrange de comparer l’Alien au SR15, mais à la réflexion je me dis que ça peut être intéressant.
Passons rapidement sur l’ergonomie et la modernité, l’Alien n’a rien de tout ça. Je ne vais pas énumérer les bons et mauvais côté de l’Alien, ce sujet a déjà été débattu de nombreuse fois sur le forum.
Concentrons nous sur le son.
Déjà au niveau “bruit”, l’Alien génère beaucoup de souffle. Sur des intras sensibles, c’est suffisamment fort pour être désagréable. Pas de match sur ce point. l’AK SR15 est un très bon élève dans ce domaine.
Sur le plan de la signature sonore, l’Alien est clairement chaud. Un peu à la manière du Cowon P1. Par contre l’Alien fait vraiment la part belle aux médiums et aux basses tout en délaissant les aigus. Le roll-off dans les aigus est assez important, mais l’Alien en garde tout de même un peu afin de garder un certains niveau de détails. L’AK SR15 est bien plus démonstratif dans les aigus, ce qui apport un surcroît de dynamique.
Pour les médiums, l’Alien est un maître en la matière, présence, musicalité, grain et détails sont au rendez-vous. Ici c’est l’AK SR15 qui ne peut suivre la cadence. Il ne démérite pas pour autant mais l’Alien est clairement devant.
L’extension dans les basses est similaire mais l’Alien ne conserve pas autant de détails que l’AK SR15.
Si je devais décrire leur signature respective, l’AK SR15 est plutôt neutre tandis que l’Alien est quelque part entre une signature descendante et mid-centric. L’Alien est beaucoup plus dans l’esprit “ampli à tube” et émotion pure, alors que le SR15 est du côté “audiophile” et analytique.
Mais malgré cette différence, les deux daps ont un punch très efficace. Ça “tabasse” comme dirait l’autre ! Les deux daps ont cette capacité à pouvoir faire du “rentre dedans” et sont très similaire sur ce point. Ils sont capable de réveiller des intras / casques un peu mou.
Sur le plan de la scène sonore, je ne sais pas trop comment placer l’Alien par rapport au SR15. La scène sonore est la fois plus large, mais aussi plus intimiste. Paradoxal non ? Je pense que c’est dû à son côté plus mid-centric, du coup sa scène varie pas mal suivant le mixage de la musique.
L’étagement des sons et la séparation des instruments est quasi identique sur les deux daps, mais l’Alien a un tout petit peu moins de profondeur. En revanche les musiques complexes ne l’effraie pas du tout, tout comme le SR15.
Maintenant pour les “à côtés” bah là l’Alien se fait rétamer en beauté par le SR15 mais ce n’est pas vraiment comparable vu que le prix, la cible et l’ergonomie générale n’ont pas du tout été pensé de la même manière.
Conclusion
Que voilà un test plutôt complet ! En général mes retours sont plus courts que ça. Mais l’AK SR15 est un produit un peu à part.
Son design contribue énormément à lui donner cet aspect “unique” (enfin, un peu comme tous les AK, mais je trouve que ça l’est encore plus avec celui-ci).
La partie son est très, très soigné. Avec une cohérence impressionnante et un niveau de détails qui reste identique sur tout le spectre sonore. Suivant l’association, on peut obtenir un résultat très musical et grisant.
Les “à côtés” (tout ce qui ne concerne pas le son) sont également excellent, avec une connectivité assez exhaustive, et bientôt la possibilité d’y mettre des applications externes.
Pour tout ce que l’Astell & Kern A&Norma SR15 offre, le prix demandé de 700€ est justifié. Entre la qualité de son, l’ergonomie, les fonctionnalités... bien des daps plus chers ne proposent pas autant de fonctionnalités.
Je n’ai pas connu l’AK 70 MkII, je ne sais donc pas si l’entrée de gamme d’AK à beaucoup évolué ou pas. Par contre par rapport à l’AK Jr (ancien entrée de gamme quand il était encore vendu à 600€) il n’y a pas match. Il se fait défoncer sur tout les points.
Selon quelques retours lu sur Head-fi, SBAF et consort, certains n’hésite pas à comparer l’AK SR15 à l’ancien haut de gamme AK240. Je ne sais pas si les deux sont vraiment comparable, n’ayant jamais écouté l’AK240 (c’est peut être arrivé mais je ne m’en souviens plus). En tout cas, le fait que des gens compare les deux, montre à quel point l’AK SR15 est une réussite. (Si la comparaison avait été faite avec un AK Jr, par exemple, ça aurait été de mauvais augure).
Le mot de la fin, personnellement, je suis enthousiasmé par cet AK SR15, plus que je ne l’étais avec le Cowon P1 ou le Questyle QP1R. Ces deux derniers daps sont excellent, bien évidemment, mais ils n’ont pas ce petit “truc” qui fait que j’apprécie bien plus cet AK. Est-ce le design ? Le son ? Je ne sais pas vraiment. Une chose est sur, pour une fois, je sais que ce n’est pas le prix qui peut biaiser mon jugement, car les deux daps cités étaient plus cher.
Bref, une pure réussite que je recommande chaudement si vous voulez un dap qui sort un peu de l’ordinaire, bien conçu et musicalement excellent !
(comme pour mes autres textes, les photos arriveront ce week-end, je n'en ai pas de potable pour le moment)
Introduction
Les années passent, et les AK, ne se ressemblent pas. Initié en 2017, Astell & kern a mis au jour une toute nouvelle gamme de baladeurs. Changement de nomenclature, de design et de système.
Désormais la gamme de Astell & Kern est séparé en trois segment. A&Ultima pour le haut de gamme, A&Futura pour le milieu de gamme et A&Norma pour l’entrée de gamme. (Le Kann restant à part).
Le dernier modèle sorti, est le “petit” entrée de gamme A&Norma SR15. Une entrée de gamme qui propose tout de même un ticket à 700€. Ce n’est pas rien ! Voyons voir comment il s’en sort, et surtout par rapport aux concurrents.
Packaging et Design
Le package de l’AK SR15 est très simple. Une boite sans fioriture. Noire, simple, sans visuel. A l’intérieur l’AK SR15 est logé dans un petit bloc de mousse, et en dessous, on trouve la paperasse habituelle, des protections d’écran et le câble USB.
C’est tout. Pour 700€ c’est vraiment chiche ! Pas d’étui en cuir, pas la moindre petite pochette souple, ni d’autre accessoire. De ce côté là, c’est un peu la douche froide !
Heureusement, le prix demandé est justifié par l’appareil lui même. J’y reviendrai plus tard.
Au niveau design, on est à la fois en terrain connu et inconnu. Terrain connu, car les dimensions et l’allure globale ressemble à l’AK 70 MkII. Une robe anthracite très classe, un dos en verre avec un motif “cube” bleu foncé. Une molette crantée en haut à droite, des angles biseautés et acérés, aucun doute, on est bien en face d’un pur modèle Astell & Kern. Un design osé, mais assumé.
Mais ce qui différencie l’AK SR15 de tous les autres, c’est son écran. Celui ci est incliné d’environ 15 °. Cet écran “tordu” ne fera pas l’unanimité. Certes cela lui donne un aspect unique, mais le résultat final est vraiment une affaire de goût. Personnellement, j’apprécie cette excentricité. A l’usage, ça ne pose aucun problème. Mais cela perturbe un peu, puisque peu importe la position, ce dap ne paraîtra jamais “droit”. Soit l’écran est tordu, soit c’est tout le reste du dap qui est tordu si on place l’écran dans la bonne direction. D’ailleurs, posé sur une table, l'arête supérieure de l’écran masque le haut du dap. Ce qui produit comme effet de percevoir la prise jack comme ayant un angle pas du tout naturel.
Une fois habitué à cette particularité, le dap se révèle très plaisant à l’usage, la finition est irréprochable et la molette, discrète, fonctionne sans accroc.
UI
L’interface de l’AK SR15 a évolué. Toujours basé sur Android, on passe cette fois ci à Android 6. Bien sur, l’interface est lourdement modifiée, et Android est méconnaissable. L’UI développé par Astell & Kern est à la fois simple, moderne et agréable de couleur grise / bleuté.
La “page d’accueil” est tout simplement la lecture en cours. Prenant la plus grosse partie de l’écran, on y trouve la pochette d’album. Un clic sur celle-ci permet d’afficher différentes informations, comme le genre, l’année, le nom du fichier etc…
Plus intéressant, cette fiche d’information présente un “lien” d’accès direct au fichier. Quand on clic dessus, ou est directement placé dans le dossier contenant la musique. Une petite fonctionnalité très pratique.
Sous la pochette d’album, on trouve les fonctionnalités classiques, temps écoulé et temps total de la musique, bouton suivant / précédent et play / pause et on a également les informations sur le fichier (bits, échantillonnage et format).
Je n’ai pas trouvé de gestion des paroles. (bon en même temp je n’ai pas de musique avec paroles, c’est donc dur de tester).
Un glissement vers la droite sur la pochette d’album, affiche le menu principal. On y trouve les différentes options de présentation de la musique par tags (Morceaux, Albums, Artiste etc…) l’accès aux Listes de lecture, la gestion des dossiers et quelques autres options propre à AK.
Tout d’abord, une option “Biblio. CD” qui regroupera les CD importés avec un Ak CD Ripper. Une autre options baptisé MQS liste toute vos musique en qualité Hi-res. Et enfin, l’option “Boutique” permet d’accéder à Groovers (streaming coréen) et Tidal.
L’option “Service” n’est pas encore disponible sur l’AK SR15. Elle le sera prochainement. Cette option permet d’installer ses propres APK pour, par exemple, accéder à Spotify ou Qobuz.
En dernier, on trouve le bouton d’accès aux Paramètres. Les paramètres sont divisés en cinq sections. On y trouve les réglages réseaux, l’EQ, le gapless, les options de mise à jour etc… Dans la partie “Informations système” appuyer cinq fois sur “Modèle” permet d’accéder à un menu caché. Peu d’utilité pour le commun des mortels, mais pour les bidouilleurs, ça peut ouvrir quelque perspective. (On peut par ce biai, activer ADB).
Un appui sur le bouton tactile sous l’écran, permet à tout moment de revenir à l’écran principal de lecture.
Un slide vers la gauche depuis la pochette d’album, affiche la liste de lecture en cours.
Et dernière chose, comme sur un smartphone, on peut dérouler la barre de notification pour y trouver divers raccourci rapide (wifi, bluetooth, EQ, verrouillage de la molette, mode dac etc…).
AK Connect
Dans la plupart des daps Astell & Kern, il y a une fonction nommée AK Connect. Il s’agit d’un système DLNA propre à Astell & Kern. L’AK SR15 ne déroge pas à la règle et est compatible AK Connect. Une fois l’option activé, un peu paramétrer trois choses.
La bibliothèque à utiliser. Soit un ordinateur avec le serveur MQS installé, soit la bibliothèque interne de l’AK SR15, soit l’un des lecteurs réseaux que propose AK (AK500 series).
Ensuite on choisi le contrôleur, ça peut être l’AK SR15 ou une tablette/smartphone possédant l’appli AK Connect.
Enfin, on défini le périphérique de lecture. Soit les haut-parleurs AK T1, soit le lecteur réseau AK500. Bien évidemment l’AK SR15 peut servir de périphérique de lecture. Dans ce cas, AK Connect ne sert que pour une bibliothèque externe (DLNA). A noter que je n'ai pas vérifié si on doit obligatoirement passer par le logiciel MQS Server ou si n'importe quelle bibliothèque DLNA fonctionne.
Technique
L’AK SR15 étrenne une nouvelle plateforme aussi bien côté CPU que côté son. Niveau CPU, on est toujours en présence d’un CPU de marque Telechips, mais il est désormais Quad-core de type Cortex A53. Auparavant les CPU des AKs étaient des Telechips dual-core en Cortex A9. Pour l’utilisateur ça ne change pas grand chose. Par contre pour Astell & Kern, ce changement leur a permis d’intégrer Android 6. Le baladeur utilise toujours 1 Go de mémoire vive comme ses prédécesseurs. Si cette taille est assez faible pour Android 6 stock, c’est plus que suffisant pour la version lourdement modifiée d’AK. Ce nouveau processeur permet à l’interface d’être fluide en toute circonstance. La fluidité est similaire à un smartphone haut de gamme. C’est très appréciable.
Ce CPU permet aussi un scan correcte de la microSD. Le scan est un peu long (10min pour 128 Go) mais il se fait en parallèle des autres tâches. On peut donc tout de suite écouter sa musique lors d’un scan.
L’opération est plus rapide pour la mémoire interne de 64 Go.
Concernant la partie son, on est en présence de deux DAC Cirrus Logic CS43198. Soit à l’heure actuelle, la puce la plus performante disponible chez Cirrus Logic. C’est une puce 32bits, capable de supporter un échantillonnage jusqu’à 384 kHz. Elle est également compatible DSD256.
Ici, le SR15 est limité à 192kHz/24bits (les sources supérieures sont downsamplés) et DSD64. (les DSD128 et 256 sont convertis en PCM 176.4 kHz).
Chaque dac traite un seul canal. En sortie de dac, on a pas de LPF (le LPF est intégré au dac) mais une puce particulière. Je n’ai pas réussi à l’identifier, mais cette puce permet d’avoir 4 canaux à partir des deux du dac.
Par exemple pour le canal gauche, le dac sort deux signaux L+ et L-. Cette puce particulière va tout simplement doubler les signaux, afin d’avoir L+ / L- et L+ / L-.
Ce dédoublement des signaux est là pour pouvoir attaquer les deux “drivers” en mode différentiel. Il y a en tout quatre puces qui forment la partie amplification casque. Chaque puce ayant besoin de signaux différentiel, il faut donc huit signaux.
Les puces ont l’air d’être des texas instrument mais je n’ai aucune certitude la dessus. Impossible de savoir sans démonter l’appareil.
Toujours est-il qu’on est face à du vrai symétrique (plutôt double mono) du début à la fin de la chaîne, voilà qui fait plaisir !
Son
L’Astell & kern A&Norma SR15 bénéficie d’une très grande clarté dans le son proposé, quoique un poil chaud (je sais c'est pas très cohérent ce que je dis, mais les ressentis ne le sont jamais ^^). Il est plutôt transparent et respectueux des enregistrements.
Le son est détaillé, ciselé mais sans jamais être agressif. Le bruit de fond est quasi inexistant. (on peut entendre un très léger bruit sur les intras les plus sensibles). Cela renforce pas mal la dynamique qui est dans le haut du panier. l’AK SR15 me fait penser à un mini Questyle QP1R. On retrouve un peu le même type de son au niveau de la manière de relever les détails. Cependant là où je trouve le QP1R excessivement froid, le SR15 à un léger côté chaud. L'AK SR15 n’impose pas vraiment sa signature au casque ou aux intras connecté. C’est vraiment sympa car cela laisse tout le loisir au casque / intras de s’exprimer.
Par contre ça a l’inconvénient de ne pas pouvoir corriger de mauvais éléments.
Exemple tout bête, les Earsonics SM2 Ifi (ils ne sont pas mauvais, mais leur signature sonore est complètement raté selon moi), l’AK SR15 ne peut pas rattraper la signature trop prononcé des SM2.
Et ce n’est pas l’EQ qui peut changer la donne. D’ailleurs, l’EQ n’est que peu utile. Il est beaucoup trop “light”. C’est un pseudo EQ paramétrique. En cela que l’on peut changer le facteur Q (la portée) d’une bande de fréquence. Mais que entre 2 et 4. Le gain va de -5db à +5db et les 10 bandes disponibles sont déjà pré-réglée. Du coup, cela laisse trop peu de marge de manœuvre. On peut tout juste donner une légère coloration au son mais ça s’arrête là. N’espérez pas pouvoir compenser une signature sonore accidentée.
L’EQ possède également un mode “Pro”. Ce profil, bien que très subtil, est assez efficace car il ajoute beaucoup de musicalité. Cet EQ agit principalement sur les médiums. Je ne sais pas exactement ce qu’à fait AK (enfin à l’origine ce “Pro EQ” ne vient pas d’eux, ils l’ont racheté), mais ça marche vraiment ! Les résultats sont excellents avec certaines associations. Par exemple avec les JH Audio Billie Jean ou les Final F4100. Les médiums gagnent un “petit je ne sais quoi” qui leur donne plein de vie.
Au niveau des extensions, le point fort de l’AK SR15 ce sont les basses. Elles ont une vraie présence, sont très détaillé et ont un grain superbe ! C’est encore plus flagrant quand le casque ou les intras sont capables de la même performance. (exemple parfait avec l’association des JH Audio Billie Jean).
La tenue en puissance du SR15 est excellente. En particulier sur la sortie symétrique bien entendu. Perso je note quasi aucune différence sonore entre la sortie single ended et la sortie balanced par contre, grâce à la puissance supplémentaire de la 2.5mm, la plupart des casque / intras sont mieux drivé. Je l’ai constaté sur toutes les associations que j’ai pu faire en symétrique.
De l’autre côté du spectre, les aigus files très haut, mais sans effet métallique ou nasillard. Pas de sibilance non plus à constater. Ici, on est typiquement dans le son Astell & Kern. La manière de présenter les aigus est commune à beaucoup de leur daps.
Ces très bonnes extensions donnent une scène sonore assez profonde. Avec une très bonne séparation des instruments. La largeur de scène est très bonne également. Autant que la profondeur. C’est rare de croiser un appareil qui fasse aussi bien dans les deux domaines. La scène sonore est très cohérente, holographique et le placement des instruments est très précis.
De plus la scène sonore n’est pas du tout exagéré comme peut le faire un Questyle QP1R ou un Cowon Plenue D (qui latéralise énormément). On est plutôt sur une scène sonore de type Cowon Plenue 1, mais avec un peu plus “d’holographie”.
Comparaison
AK SR15 vs Plenue 1:
Bien que le Cowon coûte 300€ de plus, les deux baladeurs sont pour moi de même catégorie. Leur qualité de son est similaire, mais pas la présentation.
Le Cowon Plenue 1 est dans le côté chaud de la force, avec des médiums vraiment chatoyant, les aigus sont en très léger roll-off, et les basses sont à leur juste place. Le son du P1 est “consistant” il a beaucoup de matière, de présence. Par contre le “grain” n’est pas très prononcé, ce qui donne un côté “smooth” au son. Cela ne l’empêche pas d’être dynamique et d’avoir beaucoup de détail.
L’AK SR15 est neutre comparé au P1 (même si en fait il est très légèrement chaud). Les aigus sont un peu plus en avant. Le SR15 n’a pas la même consistance de son que le P1. Le SR15 fait plutôt place à la clarté. Par contre, le grain est beaucoup plus présent. Et avec ces aigus ciselé, je trouve l’AK SR15 bien plus résolvant que le P1.
La scène sonore est plutôt comparable entre les deux. Je dirais que le P1 à un poil plus de profondeur, quand le SR15 a un peu plus de “layering”.
Au niveau ergonomie, c’est très bien sur les deux daps pour la gestion des fichiers ou des réglages. Par contre, l’AK SR15 est dans l’ère moderne tandis que le Plenue 1 est resté coincé 5 ans en arrière. L’interface du SR15 est bien plus fluide. Celle du P1 est campé à 24 FPS. c’est peu, même si à l’usage en s’en fiche un peu. Le P1 a un petit peu plus de personnalisation, que ce soit au niveau de l’interface (skins) ou du son (JetEffects). Le SR15 a son interface figé, et son EQ ne sert pas vraiment.
Au niveau connectique, c’est match nul. Le P1 a une sortie optique en plus de sa jack (qui peut faire sortie ligne), le SR15 a une sortie symétrique en plus de la jack standard. Les deux peuvent faire office de dac limité 96kHz/24bits.
Pour le reste, les deux daps prennent en charge les même formats (avec downsampling le cas échéant), on un gabarit assez proche (le P1 est un peu plus haut) sont aussi efficace avec des intras que des casques.
Concernant les “extras”, et bien le Plenue 1 n’en a pas, tandis que le SR15 possède du Wifi (pour du DLNA avec AK Connect ou du streaming), du bluetooth compatible Aptx HD et bénéficie d’Android. Ce qui permettra prochainement d’installer des applications supplémentaires.
AK SR15 vs Questyle QP1R (Attention ! Comparaison faite de mémoire pour le QP1R):
Comme pour le Plenue 1, le QP1R coûte 300€ de plus. Cependant, j’estime que les deux daps ne sont pas de la même catégorie. le QP1R est à mon sens plus haut de gamme, plus “haute fidelité” que le SR15.
La signature sonore est très similaire entre les deux daps. Mais le QP1R à plus de “tout”. Les aigus file un peu plus haut, avec un peu plus de détails et de grain. Les médiums sont quasi identique entre les deux, par contre sur le SR15 je les trouve un poil plus en avant que sur le QP1R. Les basses sont un peu en retrait sur le QP1R mais on plus de détails. Les deux daps ont un punch saisissant.
La scène sonore est beaucoup plus large et profonde sur le Questyle. Trop en fait. C’est très flatteur, mais en fin de compte pas très naturel. Sur ce point je préfère l’AK SR15.
En bref, le SR15 est pour moi un mini QP1R un poil plus chaud.
Question ergonomie, là il n’y a pas match. Le QP1R est beaucoup trop en “retard” même si parfaitement fonctionnel (et c’est ce qu’on lui demande). L’interface est plutôt simple et intuitive, mais le nombre d’option et de possibilité est plutôt limitée. Comme pour la grande majorité des daps, on a accès à ses fichiers soit par tags soit par dossier. La molette du QP1R (capricieuse) est très pratique et compense largement le fait de ne pas avoir d’écran tactile.
Au niveau connectique, je donnerai le point au QP1R. Déjà il a deux emplacement mémoire contre un seul pour le SR15. Il dispose d’un vraie sortie line out (sur le SR15 on ne sait pas si la line out bypass l’ampli casque ou non), doublé d’une sortie optique. De plus sa partie dac (branché au PC) dispose d’un vrai driver et n’est donc pas limité à 96kHz/24bits. Branché sur un PC, il peut prendre en charge les fichiers jusqu’en 192 kHz / 32bits ainsi que le DSD64 et 128 en natif.
Pour les extras, comme le Plenue 1 le QP1R n’en a pas. Quoique, il y a un comportement du QP1R qu’on pourrait mettre en tant qu’extra c’est qu’il est “load agnostique”. C’est à dire que peu importe ce que vous lui branchez, que ce soit un intras multi BA de 8 ohms ou un énorme casque dynamique de 300 ohms, le QP1R n’en fera qu’une bouchée. On ne peut pas en dire autant du SR15.
En définitive, le SR15 garde l’attrait de la modernité, le QP1R garde pour lui ses performances un peu plus élevé et sa signature plus “audiophile”.
Alien Gold vs SR15:
Je sais, c’est sans doute un peu étrange de comparer l’Alien au SR15, mais à la réflexion je me dis que ça peut être intéressant.
Passons rapidement sur l’ergonomie et la modernité, l’Alien n’a rien de tout ça. Je ne vais pas énumérer les bons et mauvais côté de l’Alien, ce sujet a déjà été débattu de nombreuse fois sur le forum.
Concentrons nous sur le son.
Déjà au niveau “bruit”, l’Alien génère beaucoup de souffle. Sur des intras sensibles, c’est suffisamment fort pour être désagréable. Pas de match sur ce point. l’AK SR15 est un très bon élève dans ce domaine.
Sur le plan de la signature sonore, l’Alien est clairement chaud. Un peu à la manière du Cowon P1. Par contre l’Alien fait vraiment la part belle aux médiums et aux basses tout en délaissant les aigus. Le roll-off dans les aigus est assez important, mais l’Alien en garde tout de même un peu afin de garder un certains niveau de détails. L’AK SR15 est bien plus démonstratif dans les aigus, ce qui apport un surcroît de dynamique.
Pour les médiums, l’Alien est un maître en la matière, présence, musicalité, grain et détails sont au rendez-vous. Ici c’est l’AK SR15 qui ne peut suivre la cadence. Il ne démérite pas pour autant mais l’Alien est clairement devant.
L’extension dans les basses est similaire mais l’Alien ne conserve pas autant de détails que l’AK SR15.
Si je devais décrire leur signature respective, l’AK SR15 est plutôt neutre tandis que l’Alien est quelque part entre une signature descendante et mid-centric. L’Alien est beaucoup plus dans l’esprit “ampli à tube” et émotion pure, alors que le SR15 est du côté “audiophile” et analytique.
Mais malgré cette différence, les deux daps ont un punch très efficace. Ça “tabasse” comme dirait l’autre ! Les deux daps ont cette capacité à pouvoir faire du “rentre dedans” et sont très similaire sur ce point. Ils sont capable de réveiller des intras / casques un peu mou.
Sur le plan de la scène sonore, je ne sais pas trop comment placer l’Alien par rapport au SR15. La scène sonore est la fois plus large, mais aussi plus intimiste. Paradoxal non ? Je pense que c’est dû à son côté plus mid-centric, du coup sa scène varie pas mal suivant le mixage de la musique.
L’étagement des sons et la séparation des instruments est quasi identique sur les deux daps, mais l’Alien a un tout petit peu moins de profondeur. En revanche les musiques complexes ne l’effraie pas du tout, tout comme le SR15.
Maintenant pour les “à côtés” bah là l’Alien se fait rétamer en beauté par le SR15 mais ce n’est pas vraiment comparable vu que le prix, la cible et l’ergonomie générale n’ont pas du tout été pensé de la même manière.
Conclusion
Que voilà un test plutôt complet ! En général mes retours sont plus courts que ça. Mais l’AK SR15 est un produit un peu à part.
Son design contribue énormément à lui donner cet aspect “unique” (enfin, un peu comme tous les AK, mais je trouve que ça l’est encore plus avec celui-ci).
La partie son est très, très soigné. Avec une cohérence impressionnante et un niveau de détails qui reste identique sur tout le spectre sonore. Suivant l’association, on peut obtenir un résultat très musical et grisant.
Les “à côtés” (tout ce qui ne concerne pas le son) sont également excellent, avec une connectivité assez exhaustive, et bientôt la possibilité d’y mettre des applications externes.
Pour tout ce que l’Astell & Kern A&Norma SR15 offre, le prix demandé de 700€ est justifié. Entre la qualité de son, l’ergonomie, les fonctionnalités... bien des daps plus chers ne proposent pas autant de fonctionnalités.
Je n’ai pas connu l’AK 70 MkII, je ne sais donc pas si l’entrée de gamme d’AK à beaucoup évolué ou pas. Par contre par rapport à l’AK Jr (ancien entrée de gamme quand il était encore vendu à 600€) il n’y a pas match. Il se fait défoncer sur tout les points.
Selon quelques retours lu sur Head-fi, SBAF et consort, certains n’hésite pas à comparer l’AK SR15 à l’ancien haut de gamme AK240. Je ne sais pas si les deux sont vraiment comparable, n’ayant jamais écouté l’AK240 (c’est peut être arrivé mais je ne m’en souviens plus). En tout cas, le fait que des gens compare les deux, montre à quel point l’AK SR15 est une réussite. (Si la comparaison avait été faite avec un AK Jr, par exemple, ça aurait été de mauvais augure).
Le mot de la fin, personnellement, je suis enthousiasmé par cet AK SR15, plus que je ne l’étais avec le Cowon P1 ou le Questyle QP1R. Ces deux derniers daps sont excellent, bien évidemment, mais ils n’ont pas ce petit “truc” qui fait que j’apprécie bien plus cet AK. Est-ce le design ? Le son ? Je ne sais pas vraiment. Une chose est sur, pour une fois, je sais que ce n’est pas le prix qui peut biaiser mon jugement, car les deux daps cités étaient plus cher.
Bref, une pure réussite que je recommande chaudement si vous voulez un dap qui sort un peu de l’ordinaire, bien conçu et musicalement excellent !