[Feedback] Cowon Plenue S
Publié : 14 mai 2019 08:49
Cowon Plenue S
De par le net, je n’ai pas trouvé beaucoup de review du Cowon Plenue S. Sans doute que son prix de lancement fut très prohibitif, près de 2000€ tout de même. Certes on n'atteint pas les sommets des Astell & Kern, mais cela reste un prix très élevé. Même aujourd’hui son prix est toujours dans le haut du panier à environ 1400€.
Une sacrée somme.
Je propose donc une petite review de ce dap hors du commun.
Dans la gamme Cowon, le S est assez vieux. Il fut le quatrième dap de la marque Plenue et le dernier de la première génération de baladeur Plenue. Il est sorti en 2016. Deux ans après son grand frère le Plenue 1 sur lequel il est basé.
Le Plenue S représentait le haut de gamme “absolu” chez Cowon. Il a depuis été supplanté par le Plenue L, le nouveau vaisseau amiral.
En 2019, le Plenue S est-il toujours une bonne affaire ? C’est ce que nous allons voir.
Package / Design
Le Plenue S arrive dans une boîte simple et sobre. Toute en noir. Le couvercle s’ouvre avec une charnière à la manière d’une boîte de parfum et laisse voir le baladeur logé dans un écrin de mousse. Des petites languettes en tissus permettent de sortir le baladeur de la boîte et d’accéder aux accessoires. En fait, cette boîte est identique à celle du Cowon Plenue 1.
Au niveau des accessoires, c’est un peu décevant. On a le câble micro-USB, une housse en cuir et la paperasse habituelle. La housse en cuir est une bonne surprise. Comme pour le Plenue 1 elle est fourni d'office. Et c’est du vrai cuir (pas du simili) d’excellente qualité. Ça fait toujours plaisir. Mais à 2000€ l’appareil, on aurait aimé avoir plus qu’une housse. Par exemple, un câble optique, ou au moins un adaptateur, aurait été un ajout sympa que Cowon aurait pu faire. Questyle le fait bien avec son QP1R alors pourquoi pas Cowon ? Mais il faut croire que les accessoires ne sont pas la priorité. Le dernier Cowon Plenue L propose toujours un contenu aussi pauvre.
Concernant le design du Plenue S, celui-ci est une vraie réussite. On est dans la continuité du Plenue 1/M et du Plenue D. Tout comme le 1/M il propose une coque unibody en aluminium anodisé - ici en couleur titane - un écran de 3,7” et un bouton tactile multifonction. Sur le côté droit on a les boutons de lecture (play, suivant/précédent et volume) eux aussi en métal et sur la gauche le port micro-sd.
Sur le dessus, le Plenue S possède la même excentricité que le Cowon Plenue D, à savoir le design “isométrique” mis en place avec le D. Ce design est assez simple, il s’agit d’un “décroché” dans le bloc d’aluminium permettant de loger le bouton d’alimentation. Ce bouton en métal est rond et accueil une led circulaire permettant d’avoir quelques infos via un code couleur. Ce design isométrique est calculé selon le nombre d’or. Au-delà de l’aspect marketing d’une telle information, le résultat est très plaisant à l’œil. A l’opposé du bouton d’alimentation, nous avons une prise jack symétrique en 3.5mm et une jack standard, 3.5mm asymétrique.
Au dos, le Plenue S présente un aspect bien plus particulier que les autres baladeurs de la marque. Le S possède une excroissance striée. Cette excroissance à de multiples utilités. En premier lieu, elle contribue au design particulier et permet de mieux s’accorder avec le design de la station d’accueil proposé en option. En deuxième lieu, ce surplus de métal permet d’alourdir et de rigidifier le châssis, afin d’éliminer de potentielles vibrations indésirables. Enfin, cette excroissance permet de maximiser la surface d’échange thermique pour un meilleur refroidissement du baladeur. Et il en a cruellement besoin.
Dernière particularité, sur la face du bas, entourant la prise micro-usb, nous avons six petits contacteurs. Il s’agit d’une sortie symétrique XLR. Sortie qui ne s’utilise qu’avec le dock. A ma connaissance il n’existe aucun autre accessoire compatible. C’est dommage car cela ouvre pas mal de perspective.
Technique / Logiciel
Niveau technique c’est très simple. Vous prenez un Cowon Plenue 1 vous le boostez aux hormones et paf ! Ça fait un Plenue S !
Plus sérieusement, la base est rigoureusement identique, mais l’implémentation est quelque peu améliorée.
Nous sommes toujours en présence d’un dac Texas Instruments PCM1792A compatible 24bits/192 Khz et DSD256. Dans le cas de l’implémentation de cette puce dans le Plenue S, on peut enfin bénéficier du décodage natif du DSD256. Ce n’était pas le cas pour le Plenue 1. Pourquoi ? On ne sait pas. (Mais j’ai ma petite idée, je vous expliquerai ça plus loin).
En binôme avec la PCM1792A nous avons toujours la puce Wolfson WM8998. Cette fois-ci associé à deux horloges TCXO. Il n’y en avait qu’une dans le Plenue 1. Le rôle de cette puce Wolfson est important. La WM8998 gère de nombreuses choses au sein de l’électronique du Plenue S. Elle gère les horloges, conditionne le signal SPDIF pour la sortie optique, contrôles la commutation des sorties etc...
Après le dac, nous avons un I/V stage réalisé autour de deux opamp Texas Instruments OPA1612 (ce qui se fait de mieux chez TI) et un buffer / ampli casque réalisé avec deux autres OPA1612. Ici commence les différences avec le Plenue 1. Nous avons deux buffer / ampli vs un seul, afin d’alimenter la prise jack symétrique et les sorties XLR. (La prise jack asymétrique utilise les signaux positifs des opamps, c’est ce qui permet d’avoir un niveau de crosstalk aussi excellent).
Ensuite l’alimentation de ces opamps a été revu à la hausse afin d’avoir un niveau de sortie plus élevés, pour prendre en charge les casques Hifi les plus gourmand.
Bien que la batterie du Plenue S soit beaucoup plus importante que celle du Plenue 1 (4400mAh vs 3000mAh), l’alimentation en hausse de l’électronique ne permet pas de bénéficier d’une meilleure autonomie.
Concernant le logiciel, on est en terrain connu. Il est identique à tous les autres Cowon Plenue. Que ce soit en termes de skin, JetEffects, où les réglages. Seule une option supplémentaire apparaît dans les paramètres systèmes, le choix du niveau de sortie pour la station d’accueil.
Je reviens sur la compatibilité DSD256. Il est étrange que le Plenue 1 et M ne pouvait en bénéficier alors que le matériel et le système sont rigoureusement identique. On est toujours en présence d’un CPU Telechips 893x. Un dual core Cortex-A9 cadencé (normalement) à 1.2 Ghz. Pour des raisons d’autonomie, ce CPU au sein du Plenue 1 / M a été downclocké autour de 900MHz – 1.0 GHz. La puissance du CPU était devenu un peu trop faible que pour pouvoir prendre en charge du DSD256 sans saccade.
Sur le Plenue S, le CPU tourne enfin à son plein potentiel, mais cela demandait un refroidissement amélioré. On note quelques petits ralentissements du système quand on essaie de lire du DSD256, mais aucune saccade au niveau de la musique. Par contre, en DSD256, l’autonomie fond comme neige au soleil, et le Plenue S chauffe très rapidement ! Il peut atteindre les 80 / 90 °C. Heureusement, le Plenue S est prévu pour fonctionner sans accroc à ces températures.
Son / Comparaison
La qualité sonore du Plenue S est très élevée. Globalement ses performances sont similaire au Cowon Plenue 1 mais quand on creuse le sujet on s’aperçoit que le Plenue S va beaucoup plus loin.
La signature est un peu moins chaude. Le Plenue lorgne un peu du côté analytique mais il n’en fait pas trop. Suffisamment que pour avoir un maximum de détail tout en conservant une bonne dose de musicalité.
De fait on peut écouter le Plenue S de deux manières. Soit en mode “émotion” on se laisse porter par la musique et le Plenue S nous fait oublier tout le reste, soit en mode “concentration” et on remarque que le Plenue S relève de nombreux micro-détail.
Ce fourmillement de micro-détail est permis par sa dynamique énorme. Le bruit de fond est inexistant que ce soit avec un casque ou des intras. Le “background” est véritablement “black” comme disent les anglophones. C’est vraiment impressionnant. Souffle ? Click ? Pop ? What’s this ?
Pour peu que l’on possède un casque fermé très bien isolé, on entre dans un véritable trou noir. Rien ne vient perturber cette quiétude, sauf bien sur la musique que nous transmet le dap.
Basses, médiums et aigus sont très chargé en matières / textures. Les timbres sont d’une justesse incroyable. Une simple guitare se révèle être un déluge informatif. Les musiques de l’artiste bretonne Cecile Corbel atteignent une toute autre dimension. J’ai effectué pas mal de comparaison entre l’Astell & Kern AK SR15 et le Plenue S, sur chaque musique le Plenue S avait un “plus” dans la restitution. Les écoutes ont été faites avec le Focal Clear. Sur la prise 2.5mm pour l’AKSR15 et la jack standard 3.5 pour le Plenue S. Si les deux daps ont une puissance similaire (chacun drive parfaitement bien le Focal) la présentation du son par le Plenue S se montrait plus “fluide”, plus envoutante.
Avec le Grado GH4, là les différences entre l’AK SR15 et le Plenue S étaient beaucoup plus ténues. Il faut dire que les Grado ont la capacité à donner de la matière à n’importe quoi et l’appairage entre l’AK SR15 et le GH4 est vraiment exceptionnel. De fait, la qualité sonore entre le 15 et le S est quasi identique. La question que je me pose : est-ce le Grado qui est limitant pour le Plenue S ? Ou est-ce que le combo AK SR15 / GH4 est juste parfait ?
Aucune idée, mais le constat est là, avec ce casque très peu de différence et je suis bien en peine de dire si c’est en faveur du SR15 ou du Plenue S.
Pour le “fun” j’ai également comparé le Colorfly C4 Pro au Plenue S. Bon y’a pas à chercher bien loin, le Plenue S enterre le C4 Pro sur tous les points. Même en musicalité / plaisir. Le C4 étant pourtant excellent de ce côté.
Même les ports supplémentaires du C4 ne joue pas en sa faveur puisque le Plenue S est quasiment aussi bien doté.
Par rapport à du matériel sédentaire, le Plenue S se défend plus que bien ! Son dac est aussi performant que des gros dacs sédentaire (j’ai pu comparer avec plusieurs dac en ESS) et sa partie ampli est assez énorme également. Si elle n’atteint pas des puissances aussi élevées que certains Audio GD, Oppo ou encore Auris, la qualité est vraiment là.
J’ai pu le comparer longuement avec un Cayin HA-1AMK2 et un Pathos Inpol Ear le tout avec un Sennheiser HD820 et le dernier Meze, l’Empyrean. Ben franchement, je n’ai aucune idée d’un gagnant. Le Plenue S n’avait aucun manque en comparaison des deux amplis. (et le Cowon n’était même pas à fond, environ 115 / 140 pour le 820 et 105 / 140 pour le Meze).
Conclusion
En bref, le Plenue S est toujours un dap excellent en 2019. Sa qualité sonore est juste énorme, son amplification est très solide et son autonomie correcte. (8h avec un casque standard 32 ohms).
Après, il coûte tout de même 1400€ neuf. Soit le prix d'un Cowon Plenue 2 MKII. Sur le papier, les deux baladeurs sont identiques, mais leurs signatures respectives risquent d’être fort différentes. Bien que les specs soient communes, les composants et leur implémentation sont complètement différentes. La partie logicielle est également différente (Le Plenue 2 possède de nombreux filtres sélectionnables, et je ne parle pas des JetEffect), donc je ne saurais dire lequel est préférable.
Concernant le Plenue L, celui-ci est sur le papier plus performant que le Plenue S. Mais encore une fois impossible de savoir vraiment sans les écouter.
Si on met de côté les comparaisons et qu'on prend le Plenue S juste pour ce qu'il est, un baladeur ultra haut de gamme, et bien il a tout bon ! Son, finition, qualité, fonctionnalités. On en a pour son argent. Et si comme moi vous pouvez l’avoir d’occaz moins cher (je l’ai eu à moitié prix) alors là, le rapport prix / performance crève le plafond !
Un baladeur neuf à 700€ ou un Plenue S d’occaz à 700€ ? Moi je dis prenez le Plenue S ! Même les connectivités du baladeur plus récent ne peuvent faire pencher la balance. Enfin si comme moi vous aimez plus la musique que les dernières nouveautés ^^.
Voilà ce que je pouvais vous dire sur ce Plenue S. Pas sûr que cette “review” vous apprennent grand-chose, mais ce Plenue S mérite qu’on s’y intéresse.
De par le net, je n’ai pas trouvé beaucoup de review du Cowon Plenue S. Sans doute que son prix de lancement fut très prohibitif, près de 2000€ tout de même. Certes on n'atteint pas les sommets des Astell & Kern, mais cela reste un prix très élevé. Même aujourd’hui son prix est toujours dans le haut du panier à environ 1400€.
Une sacrée somme.
Je propose donc une petite review de ce dap hors du commun.
Dans la gamme Cowon, le S est assez vieux. Il fut le quatrième dap de la marque Plenue et le dernier de la première génération de baladeur Plenue. Il est sorti en 2016. Deux ans après son grand frère le Plenue 1 sur lequel il est basé.
Le Plenue S représentait le haut de gamme “absolu” chez Cowon. Il a depuis été supplanté par le Plenue L, le nouveau vaisseau amiral.
En 2019, le Plenue S est-il toujours une bonne affaire ? C’est ce que nous allons voir.
Package / Design
Le Plenue S arrive dans une boîte simple et sobre. Toute en noir. Le couvercle s’ouvre avec une charnière à la manière d’une boîte de parfum et laisse voir le baladeur logé dans un écrin de mousse. Des petites languettes en tissus permettent de sortir le baladeur de la boîte et d’accéder aux accessoires. En fait, cette boîte est identique à celle du Cowon Plenue 1.
Au niveau des accessoires, c’est un peu décevant. On a le câble micro-USB, une housse en cuir et la paperasse habituelle. La housse en cuir est une bonne surprise. Comme pour le Plenue 1 elle est fourni d'office. Et c’est du vrai cuir (pas du simili) d’excellente qualité. Ça fait toujours plaisir. Mais à 2000€ l’appareil, on aurait aimé avoir plus qu’une housse. Par exemple, un câble optique, ou au moins un adaptateur, aurait été un ajout sympa que Cowon aurait pu faire. Questyle le fait bien avec son QP1R alors pourquoi pas Cowon ? Mais il faut croire que les accessoires ne sont pas la priorité. Le dernier Cowon Plenue L propose toujours un contenu aussi pauvre.
Concernant le design du Plenue S, celui-ci est une vraie réussite. On est dans la continuité du Plenue 1/M et du Plenue D. Tout comme le 1/M il propose une coque unibody en aluminium anodisé - ici en couleur titane - un écran de 3,7” et un bouton tactile multifonction. Sur le côté droit on a les boutons de lecture (play, suivant/précédent et volume) eux aussi en métal et sur la gauche le port micro-sd.
Sur le dessus, le Plenue S possède la même excentricité que le Cowon Plenue D, à savoir le design “isométrique” mis en place avec le D. Ce design est assez simple, il s’agit d’un “décroché” dans le bloc d’aluminium permettant de loger le bouton d’alimentation. Ce bouton en métal est rond et accueil une led circulaire permettant d’avoir quelques infos via un code couleur. Ce design isométrique est calculé selon le nombre d’or. Au-delà de l’aspect marketing d’une telle information, le résultat est très plaisant à l’œil. A l’opposé du bouton d’alimentation, nous avons une prise jack symétrique en 3.5mm et une jack standard, 3.5mm asymétrique.
Au dos, le Plenue S présente un aspect bien plus particulier que les autres baladeurs de la marque. Le S possède une excroissance striée. Cette excroissance à de multiples utilités. En premier lieu, elle contribue au design particulier et permet de mieux s’accorder avec le design de la station d’accueil proposé en option. En deuxième lieu, ce surplus de métal permet d’alourdir et de rigidifier le châssis, afin d’éliminer de potentielles vibrations indésirables. Enfin, cette excroissance permet de maximiser la surface d’échange thermique pour un meilleur refroidissement du baladeur. Et il en a cruellement besoin.
Dernière particularité, sur la face du bas, entourant la prise micro-usb, nous avons six petits contacteurs. Il s’agit d’une sortie symétrique XLR. Sortie qui ne s’utilise qu’avec le dock. A ma connaissance il n’existe aucun autre accessoire compatible. C’est dommage car cela ouvre pas mal de perspective.
Technique / Logiciel
Niveau technique c’est très simple. Vous prenez un Cowon Plenue 1 vous le boostez aux hormones et paf ! Ça fait un Plenue S !
Plus sérieusement, la base est rigoureusement identique, mais l’implémentation est quelque peu améliorée.
Nous sommes toujours en présence d’un dac Texas Instruments PCM1792A compatible 24bits/192 Khz et DSD256. Dans le cas de l’implémentation de cette puce dans le Plenue S, on peut enfin bénéficier du décodage natif du DSD256. Ce n’était pas le cas pour le Plenue 1. Pourquoi ? On ne sait pas. (Mais j’ai ma petite idée, je vous expliquerai ça plus loin).
En binôme avec la PCM1792A nous avons toujours la puce Wolfson WM8998. Cette fois-ci associé à deux horloges TCXO. Il n’y en avait qu’une dans le Plenue 1. Le rôle de cette puce Wolfson est important. La WM8998 gère de nombreuses choses au sein de l’électronique du Plenue S. Elle gère les horloges, conditionne le signal SPDIF pour la sortie optique, contrôles la commutation des sorties etc...
Après le dac, nous avons un I/V stage réalisé autour de deux opamp Texas Instruments OPA1612 (ce qui se fait de mieux chez TI) et un buffer / ampli casque réalisé avec deux autres OPA1612. Ici commence les différences avec le Plenue 1. Nous avons deux buffer / ampli vs un seul, afin d’alimenter la prise jack symétrique et les sorties XLR. (La prise jack asymétrique utilise les signaux positifs des opamps, c’est ce qui permet d’avoir un niveau de crosstalk aussi excellent).
Ensuite l’alimentation de ces opamps a été revu à la hausse afin d’avoir un niveau de sortie plus élevés, pour prendre en charge les casques Hifi les plus gourmand.
Bien que la batterie du Plenue S soit beaucoup plus importante que celle du Plenue 1 (4400mAh vs 3000mAh), l’alimentation en hausse de l’électronique ne permet pas de bénéficier d’une meilleure autonomie.
Concernant le logiciel, on est en terrain connu. Il est identique à tous les autres Cowon Plenue. Que ce soit en termes de skin, JetEffects, où les réglages. Seule une option supplémentaire apparaît dans les paramètres systèmes, le choix du niveau de sortie pour la station d’accueil.
Je reviens sur la compatibilité DSD256. Il est étrange que le Plenue 1 et M ne pouvait en bénéficier alors que le matériel et le système sont rigoureusement identique. On est toujours en présence d’un CPU Telechips 893x. Un dual core Cortex-A9 cadencé (normalement) à 1.2 Ghz. Pour des raisons d’autonomie, ce CPU au sein du Plenue 1 / M a été downclocké autour de 900MHz – 1.0 GHz. La puissance du CPU était devenu un peu trop faible que pour pouvoir prendre en charge du DSD256 sans saccade.
Sur le Plenue S, le CPU tourne enfin à son plein potentiel, mais cela demandait un refroidissement amélioré. On note quelques petits ralentissements du système quand on essaie de lire du DSD256, mais aucune saccade au niveau de la musique. Par contre, en DSD256, l’autonomie fond comme neige au soleil, et le Plenue S chauffe très rapidement ! Il peut atteindre les 80 / 90 °C. Heureusement, le Plenue S est prévu pour fonctionner sans accroc à ces températures.
Son / Comparaison
La qualité sonore du Plenue S est très élevée. Globalement ses performances sont similaire au Cowon Plenue 1 mais quand on creuse le sujet on s’aperçoit que le Plenue S va beaucoup plus loin.
La signature est un peu moins chaude. Le Plenue lorgne un peu du côté analytique mais il n’en fait pas trop. Suffisamment que pour avoir un maximum de détail tout en conservant une bonne dose de musicalité.
De fait on peut écouter le Plenue S de deux manières. Soit en mode “émotion” on se laisse porter par la musique et le Plenue S nous fait oublier tout le reste, soit en mode “concentration” et on remarque que le Plenue S relève de nombreux micro-détail.
Ce fourmillement de micro-détail est permis par sa dynamique énorme. Le bruit de fond est inexistant que ce soit avec un casque ou des intras. Le “background” est véritablement “black” comme disent les anglophones. C’est vraiment impressionnant. Souffle ? Click ? Pop ? What’s this ?
Pour peu que l’on possède un casque fermé très bien isolé, on entre dans un véritable trou noir. Rien ne vient perturber cette quiétude, sauf bien sur la musique que nous transmet le dap.
Basses, médiums et aigus sont très chargé en matières / textures. Les timbres sont d’une justesse incroyable. Une simple guitare se révèle être un déluge informatif. Les musiques de l’artiste bretonne Cecile Corbel atteignent une toute autre dimension. J’ai effectué pas mal de comparaison entre l’Astell & Kern AK SR15 et le Plenue S, sur chaque musique le Plenue S avait un “plus” dans la restitution. Les écoutes ont été faites avec le Focal Clear. Sur la prise 2.5mm pour l’AKSR15 et la jack standard 3.5 pour le Plenue S. Si les deux daps ont une puissance similaire (chacun drive parfaitement bien le Focal) la présentation du son par le Plenue S se montrait plus “fluide”, plus envoutante.
Avec le Grado GH4, là les différences entre l’AK SR15 et le Plenue S étaient beaucoup plus ténues. Il faut dire que les Grado ont la capacité à donner de la matière à n’importe quoi et l’appairage entre l’AK SR15 et le GH4 est vraiment exceptionnel. De fait, la qualité sonore entre le 15 et le S est quasi identique. La question que je me pose : est-ce le Grado qui est limitant pour le Plenue S ? Ou est-ce que le combo AK SR15 / GH4 est juste parfait ?
Aucune idée, mais le constat est là, avec ce casque très peu de différence et je suis bien en peine de dire si c’est en faveur du SR15 ou du Plenue S.
Pour le “fun” j’ai également comparé le Colorfly C4 Pro au Plenue S. Bon y’a pas à chercher bien loin, le Plenue S enterre le C4 Pro sur tous les points. Même en musicalité / plaisir. Le C4 étant pourtant excellent de ce côté.
Même les ports supplémentaires du C4 ne joue pas en sa faveur puisque le Plenue S est quasiment aussi bien doté.
Par rapport à du matériel sédentaire, le Plenue S se défend plus que bien ! Son dac est aussi performant que des gros dacs sédentaire (j’ai pu comparer avec plusieurs dac en ESS) et sa partie ampli est assez énorme également. Si elle n’atteint pas des puissances aussi élevées que certains Audio GD, Oppo ou encore Auris, la qualité est vraiment là.
J’ai pu le comparer longuement avec un Cayin HA-1AMK2 et un Pathos Inpol Ear le tout avec un Sennheiser HD820 et le dernier Meze, l’Empyrean. Ben franchement, je n’ai aucune idée d’un gagnant. Le Plenue S n’avait aucun manque en comparaison des deux amplis. (et le Cowon n’était même pas à fond, environ 115 / 140 pour le 820 et 105 / 140 pour le Meze).
Conclusion
En bref, le Plenue S est toujours un dap excellent en 2019. Sa qualité sonore est juste énorme, son amplification est très solide et son autonomie correcte. (8h avec un casque standard 32 ohms).
Après, il coûte tout de même 1400€ neuf. Soit le prix d'un Cowon Plenue 2 MKII. Sur le papier, les deux baladeurs sont identiques, mais leurs signatures respectives risquent d’être fort différentes. Bien que les specs soient communes, les composants et leur implémentation sont complètement différentes. La partie logicielle est également différente (Le Plenue 2 possède de nombreux filtres sélectionnables, et je ne parle pas des JetEffect), donc je ne saurais dire lequel est préférable.
Concernant le Plenue L, celui-ci est sur le papier plus performant que le Plenue S. Mais encore une fois impossible de savoir vraiment sans les écouter.
Si on met de côté les comparaisons et qu'on prend le Plenue S juste pour ce qu'il est, un baladeur ultra haut de gamme, et bien il a tout bon ! Son, finition, qualité, fonctionnalités. On en a pour son argent. Et si comme moi vous pouvez l’avoir d’occaz moins cher (je l’ai eu à moitié prix) alors là, le rapport prix / performance crève le plafond !
Un baladeur neuf à 700€ ou un Plenue S d’occaz à 700€ ? Moi je dis prenez le Plenue S ! Même les connectivités du baladeur plus récent ne peuvent faire pencher la balance. Enfin si comme moi vous aimez plus la musique que les dernières nouveautés ^^.
Voilà ce que je pouvais vous dire sur ce Plenue S. Pas sûr que cette “review” vous apprennent grand-chose, mais ce Plenue S mérite qu’on s’y intéresse.