[Test comparatif] Fiio X3 & iBasso DX50
Publié : 21 janv. 2014 15:09
Voilà maintenant quelques mois que le marché des baladeurs milieu-de-gamme a été bouleversé par l'arrivée des Fiio X3 et iBasso DX50, mais il est difficile de faire le choix de l'un ou de l'autre, chose que l'on va aborder ensemble dans l'article qui suit...
Je remercie Audiophonics et iBasso pour le prêt du Fiio X3 et du DX50.
Introduction
Il y a un an...
Il y a encore un an, la recherche d'un nouveau baladeur pour remplacer mon Hifiman HM601 slim, correspondait plus à une quête qu'à une simple démarche de consommateur, d'autant plus avec un budget limité. C'était inévitable, il fallait à tous prix faire des concessions, soit sur l'autonomie, soit sur l'ergonomie. A l'époque il n'existait en effet pas de baladeur réunissant ces deux critères et les fabricants repoussaient les vices dans leur extrême limite. Soit sur l'autonomie et l'ergonomie conjointement, comme le fit Hifiman et son HM601/602 ou encore Colorfly et son CK4. Soit sur la stabilité, comme Hisound Audio et son Studio V, qui laissera à tous ses possesseurs un souvenir impérissable.
Durant l'année 2013 les choses ont bien changé, grâce notamment à l'arrivée de l'onéreux AK100 d'iRiver fin 2012, annonçant ainsi l'arrivée dans des eaux tarifaires plus proches de nos anciens concurrents, les Fiio X3 et iBasso DX50. Disons le d'emblée, et surtout depuis les améliorations apportées dans les derniers firmware, nos nouveaux entrants mettent la barre haute pour les anciens HM601, CK4 et Studio V. L'autonomie s'est vue améliorée, mais c'est surtout avec la mise aux normes de l'ergonomie qu'un véritable changement se fait sentir.
En effet, nos anciennes briques n'étaient parfois pas loin de la "perfection", mais il y avait toujours quelques soucis... Cette fois tout me semble résolu, il n'y a plus qu'à améliorer. Que ce soit l'ergonomie, l'autonomie, la taille. Sur ce qui est du son j'estime que l'objectif est atteint, on y reviendra, mais il ne faut pas perdre de vue que c'est une source nomade et qu'elle est nécessairement limitée par sa taille.
Matériel de test
Difficile de tester sans référence pour ses oreilles. Voici donc les quelques intras et casques que j'ai essayés avec ces baladeurs.
Tout d'abord, l'EM32 d'EarSonics, un intra-auriculaire sur-mesure qui dispose d'une signature avec de l'extension dans le bas du spectre en plus d'un surplus donnant le sentiment d'avoir un ronflement naturel dans les basses, un medium velouté qui est le plus clair de la gamme et des aigus portés sur la restitution des harmoniques tout en douceur. Bien appairé, c'est un intra qui saura montrer beaucoup d'ouverture et de profondeur, laissant notamment une place importante au tremblement que peut provoquer le grave. Pour cela je pense qu'il convient d'avoir une source puissante. Mal appairé il semblera légèrement voilé, manquant de clarté et un peu mou. Il est donc relativement sensible à la source et à l'enregistrement, mais passe plutôt bien partout, que le lecteur souffle ou non.
Ensuite, le FA4E-XB de Fischer Amps, unintra-auriculaire universel qui dispose d'une signature relativement similaire à celle des EM32, notamment dans la transition des registres médium et aigu, la bonne découverte en universel de la fin d'année 2013. Moins bon en extension en bas, moins boosté aussi, sa signature est plutôt du genre smooth sans tomber dans le chaud du fait d'une certaine clarté ; le médium n'est en effet pas autant travaillé que celui de l'EM32 et est légèrement plus clair. Le FA4E-XB est aussi bien plus sensible autant à la source qu'à l'enregistrement. Il présente beaucoup en largeur et manquera de profondeur comparativement à la gamme supérieure le concurrençant, mais en revanche il apportera beaucoup de hauteur contrairement à ce qui est habituel de croiser dans cette gamme de prix (Westone 4, Ultrasone Tio ou SM3v2 par exemple). Avec ses 19 ohms d'impédance il fera ressortir tous les défauts de la sortie casque et devra donc être appairé avec précaution, bien que rien de rédhibitoire n'empêche son usage hormis le souffle.
Enfin, le DT-1350 de Beyer Dynamic, qui m'accompagne depuis un bon mois et demi, est un casque de 80 ohms d'impédance n'ayant pas peur du souffle en sortie casque et ayant besoin d'un peu de patate pour être poussé dans ses limites d'extension et de détail. Sa signature est feutrée et plus portée sur l'équilibre tonal encore que les deux intras-auriculaires cités ci-dessus. Il est plus sensible (129dB/mW) que ces derniers, mais sa relativement haute impédance pour un nomade peut expliquer son manque d'extension dans l'aigu et le grave sur un baladeur mainstream ou un smartphone. Il manque en effet parfois de sub-bass, ce ronflement justement qui n'arrive pas, et de reverb sur les cymbales, mais encore une fois c'est à un certain volume et en nomade. C'est ce qui m'intéressera particulièrement avec le X3 et le DX50 qui pourront l'alimenter sans souci.
Les deux baladeurs ont été testés avec une carte de 64go SanDisk formatée en Fat32 grâce à l'exécutable Guiformat, dont vous trouverez une excellente explication ici. La plupart des pistes écoutées sont encodés en mp3 320kB/s ou en FLAC.
I. Les aspects matériels
Accessoires fournis
La première chose à noter est qu'aucune des deux marques ne propose de paire d'écouteurs, comme cela se fait habituellement avec les autres marques. C'est bien le signe que le client type a été cerné : il est déjà équipé.
Le DX50 (8go) est livré bien moins fourni que son concurrent et il faudra acheter une protection pour moins d'une dizaine d'euros, en silicone elle aussi, sur le site d'iBasso, ainsi qu'un câble coaxial. En revanche un film de protection d'écran est fourni.
Qualité de construction
Le X3 est un bel appareil qui me semble toutefois un peu trop léger en main comparativement au DX50. Les vis sont apparentes et les boutons ne présentent pas ou très peu de jeu. La finition est donc propre, avec un revêtement en aluminium brossé sur les faces avant et arrière et lisse sur les flancs. L'écran a une bonne luminosité mais manque de contraste, ce qui peut être pénible en plein soleil. Pour un baladeur à 200€ la qualité de fabrication est pour autant très correcte.
Le DX50 frappe à mon avis encore plus fort, légèrement plus lourd en main, un peu plus large mais légèrement moins long, c'est son revêtement en aluminium brossé noir qui étonne. Aucune vis n'est apparente hormis celles derrière le cache de la batterie, car le DX50 est équipé d'une batterie de Samsung Galaxy S3 qui est donc interchangeable. L'écran, tout en largeur et tactile, est de bonne facture, avec un meilleur contraste que celui du Fiio, mais auquel on peut reprocher une trop grande sensibilité. La dextérité de certains pourra être mise à rude épreuve.
On pourra reprocher à iBasso d'avoir livré un produit qui n'était pas encore complètement fini et dont les premiers acheteurs ont pu pour certains payer les pots cassés. Nombre de personnes ont en effet reçu un DX50 dont les boutons étaient défectueux et je ne parle pas encore des instabilités de firmware. A l'heure actuelle tous ces soucis semblent corrigés et quoi qu'il en soit iBasso prend en charge très efficacement les retours en service-après-vente.
Chacun de ces deux baladeurs a ses atouts comparatifs et leur durée de vie doit être sensiblement la même, malgré une plus grande difficulté pour changer la batterie du Fiio X3. A ce tarif, il sera difficile de trouver des points négatifs en termes de choix des pièces et de leur assemblage.
Ergonomie et usage
Cet aspect est à mon avis déterminé par trois points : les contrôles, la navigation dans les menus et le positionnement de la sortie casque.
Concernant les contrôles, ils sont pour une fois tous présents en façade et le DX50 pousse le vice à en rajouter sur l'écran tactile. C'est vraiment un excellent point que l'on attendait tous depuis la fin des baladeurs et l'avènement des smartphones. En espérant que les constructeurs ne l'oublient plus.
Fiio fait dans le compliqué avec son pavé de 6 boutons et iBasso dans l'extrêmement simple. A l'usage la simplicité l'emporte mais il faudra composer avec un écran tactile pouvant parfois être capricieux du fait de sa sensibilité. Avec le X3 il n'y a pas d'erreur possible, tout se fait à partir du pavé de 6 boutons et le changement de répertoire et de piste, à l'aveugle ou non, est relativement aisé, mais la navigation dans les menus n'est pas aussi intuitive qu'avec le DX50, et ce malgré un petit écran tactile de 2,4 pouces affichant 4 lignes contre 10 pour le X3. Les menus du DX50 sont en effet simples, épurés, et ils permettent de naviguer rapidement entre les options, le répertoire contenant les pistes, et l'écran de lecture. Le X3 propose quelque chose ressemblant quasi-typiquement à ce que l'on retrouve dans les baladeurs chinois, mais en mieux tout de même, c'est un peu plus fouillé autant dans les options que dans l'arborescence de menus. Néanmoins il est tout de même impossible de revenir au répertoire couramment lu durant la lecture une fois passé par le menu principal. Il n'est pas possible d'accéder rapidement aux réglages généraux depuis l'écran de lecture, etc. Rien de rédhibitoire, uniquement des aspects un peu fatigants à la longue. En revanche, grâce à la dernière mise à jour il est enfin possible de modifier le volume à partir du menu.
Le changement de piste se fait instantanément sur le DX50 alors que sur le X3 il y a un petit temps de latence, rien de grave à l'usage, mais suffisamment pour être signalé. Le X3 est en effet de manière générale moins réactif que le DX50.
Dernier aspect fatigant à la longue, celui du positionnement de la sortie casque. Pour moi celle-ci devrait toujours être placée en bas de l'appareil, elle permet ainsi de ne pas avoir à retourner le baladeur en sortie de poche pour voir l'écran dans le bon sens et ne pas avoir à tirer sur le câble pour avoir un peu plus de longueur. IBasso l'a bien compris sur son DX50, et précédemment sur son DX100, Fiio ne l'a pas fait sur son X3 et a fait la même erreur qu'Apple avec son iPod. D'ailleurs Fiio ne s'était pas caché de s'inspirer de l'iPod pour les fonctions pratiques de son X3, chose qui aurait pu être utile pour certains aspects, l'iPod étant indéniablement pratique, mais ici c'est à mon avis raté. Fiio fera certainement mieux avec sa seconde version du X3 qui sortira courant 2014.
Il convient enfin de rajouter, et c'est malheureusement une habitude dans l'univers des briques audiophiles, les DX50 et X3 sont sensibles aux ondes électro-magnétiques, bien que l'iBasso le soit nettement plus que le Fiio. Il y a encore du chemin à parcourir avant de parvenir au même niveau d'ergonomie et de finition que les habituels constructeurs de baladeurs.
Le débranchement du jack sur le X3 le met automatiquement sur pause, sur le DX50 de même mais cela ne concerne que la sortie ligne ! Dommage...
Connectivité
Bien que la tendance actuelle soit au rapprochement des baladeurs et des smartphone, Fiio et iBasso proposent ici des produits qui s'opposent clairement à cette tendance, que ce soit dans le form factor ou dans la connectivité. Ni le X3, ni le DX50 ne disposent en effe du wifi ou du bluetooth. Les amateurs de produits multimédia ultra connectés peuvent donc ici passer leur chemin.
En revanche, et c'est là toute leur spécificité, autant vis-à-vis de leurs concurrents plus anciens que des baladeurs dits mainstream, nos deux concurrents proposent une sortie numérique, en coaxiale en haut, et une sortie ligne outrepassant l'amplification interne en bas. L'aspect pratique de leur positionnement dépendra ici de l'usage que vous en ferez, quoi qu'il en soit elles sont au même endroit sur l'un ou sur l'autre, seul le positionnement de la sortie casque diffère donc entre-eux.
Sur la tranche gauche du X3 et sur celle du haut du DX50 se trouve un port µSD pouvant rajouter jusqu'à 64go (59,4go) à la mémoire interne de 8go de chaque appareil. La Sandisk de 64go fonctionne parfaitement, mais si sur le X3 il n'y a aucun problème à la retirer et à la remettre, avec le DX50 c'est une autre question, nécessitant un media scanning de la carte qui peut parfois s'avérer long. Heureusement les différentes mises à jour ont bien amélioré ce principe de fonctionnement et il n'est pas obligatoire de scanner la carte à son insertion, bien que ce soit préférable pour la suite, et ce balayage se fera au lancement d'un album encore non joué. Le DX50 récupère en fait les informations d'album pour les stocker sur les 8go de mémoire interne du DX50.
Enfin, et évolution heureuse par rapport aux anciens de la gamme, le micro USB fait son apparition. Ceci permet de recharger la batterie (certains penseront "évidemment", mais il n'est pas rare de croiser des baladeurs ayant un port USB mais chargeant sur 12v) et sur le X3 de l'utiliser comme DAC/AMP USB d'un niveau comparable sinon meilleur (de mémoire) avec l'E17. De même, le DX50 comme le X3 ont une fonction USB host leur permettant d'étendre leur mémoire à celle de clés USB.
Paramètres et options (qu'il y aurait dû avoir...)
Je ne souhaite pas épiloguer sur cet aspect et je ne reviendrai donc pas sur tous les paramètres et options, mais je traiterai plutôt de quelques aspects qui à mon avis manquent.
C'est le cas de la lecture sans intervalle entre les pistes, que chacun dit proposer. C'est pour moi faux, même avec le dernier firmware pour l'un ou l'autre. Ou en tout cas c'est très variable, je ne saurais dire pourquoi, si ce sont mes tags ou si c'est inhérent au baladeur. En tout cas, le gapless n'est pas l'option la mieux intégrée. Sur le X3, avec le dernier firmware, j'ai eu la confirmation d'autres forumeurs que cela ne fonctionne tout simplement pas. Sur mon modèle de test il y a un blanc similaire à celui que l'on a en changeant manuellement de piste, comme si le buffer n'arrivait pas à faire son job. Avec le DX50 c'est autre chose, tous mes albums censés être sans intervalle entre les pistes ne le sont pas, mais certains oui. Et quand cela fonctionne c'est tout à fait correct. En bref, aucun des deux ne le propose véritablement comme le fait Rockbox par exemple.
Comme dit précédemment, nos deux baladeurs en test sont loin de l'appareil multimédia ultra connecté, je ne m'attendais donc pas à avoir un produit aussi complet que ce propose Rockbox ou Android. Malgré tout j'en attendais un peu plus quant à la gestion des tags, ou au moins des pistes. De quoi renommer une piste ou une liste de lecture, de quoi en copier/couper/coller, voire de créer des répertoires... Non, rien de tout ça et si le X3 propose de quoi supprimer une piste, l'une après l'autre, il faut encore le deviner avec la traduction française de qualité...
On remarquera aussi soit l'hypotrophie des réglages concernant l'égalisateur des plages de fréquence chez Fiio qui nous propose de modifier le volume des basses ou des aigus, sans nous dire ce qu'il fait vraiment. Vous pouvez les baisser ou les monter, mais sans savoir quelle plage vous modifiez. Sur le DX50 c'est autre chose, il y a 8 bandes paramétrables, mais le seul fait de l'activer augmente le volume, c'est en tout cas plus efficace.
Je regrette aussi qu'il manque sur chacun d'eux l'enchaînement des dossiers, faisant qu'en passant par les dossiers l'on est obligé à chaque fin d'album de changer manuellement de répertoire. A ma connaissance seul Rockbox propose cette option. Pour cela le DX50 est plus pratique, avec le X3 il faut repasser par le menu principal.
Démarrage et mise en veille
Je vais paraître extrême, mais c'est pour moi un aspect très important si le baladeur n'a pas de fonction veille. C'est ici le cas, il est donc nécessaire d'éteindre le baladeur après chaque usage plutôt que de le laisser en veille pour l'utiliser ultérieurement et surtout inopinément.
Comme le X3, le DX50 émet un pop à l'allumage et à l'extinction qui est dû à l'amplification, mais il n'y a aucune crainte à avoir pour le bon fonctionnement de votre casque ou intra-auriculaire.
Le temps d'allumage du X3 est légèrement plus court que celui du DX50, d'autant plus que pour ce dernier, me rappelant le HM601, il faudra rester appuyer sur le bouton d'allumage quelques secondes avant de voir l'écran s'allumer. En bref, le X3 mettra 7 secondes pour s'allumer et 11 secondes pour le DX50.
Autonomie et rechargement
Le X3 et le DX50 proposent une autonomie relativement similaire, bien que le DX50 dure quelque peu plus longtemps. En gros c'est entre 12h et 14h d'autonomie selon les réglages que l'on effectue.
Leur indicateur de batterie est relativement fiable et descend proportionnellement au temps d'usage, néanmoins celui du DX50 est plus précis avec ses multiples crans.
Les X3 et DX50 sont les premiers baladeurs audiophiles de cette gamme (<300€) à charger en micro USB, norme imposée aujourd'hui par l'UE pour nos téléphones. Ils chargent tous deux allumés et éteints, le X3 a une petite diode sous son pavé, le DX50 l'affiche à l'écran.
Le X3 dispose d'une batterie d'une capacité relativement élevée pour sa taille, étant de 3000 mah quand celle du DX50 est de 2100mah. Quoi qu'il en soit les deux nécessitent un chargeur sortant au moins 1 ampère pour pouvoir se charger convenablement, et encore. Le mieux est d'utiliser un chargeur qui sort 2,1 ampères (chargeur d'iPad ou de Nexus 7 par exemple).
II. Le son
Écoutes
Avant de commencer ces écoutes comparatives je tiens à préciser que j'ai ajusté, à l'oreille, le volume convenant à chaque casque sur chacun des baladeurs. Le DT-1350 était donc à 28/60 sur le X3 et 211/256 sur le DX50, l'EM32 à 22/60 sur le X3 et à 200/256 sur le DX50, et les FA4E-XB à 18/60 sur le X3 et à 173/256 sur le DX50.
La playlist est volontairement courte, je l'ai en fait écourtée et j'ai rassemblé les morceaux me semblant révélateurs de l'impression générale que je me suis fait de la différence qu'il y a entre ces deux baladeurs. Malgré tout, ce n'est qu'avec trois casques que j'ai pu tester le X3 et le DX50 et je doute qu'il soit possible d'extrapoler mes impressions à d'autres casques. Ceci concerne notamment le bas du spectre du X3 et le souffle sur le DX50, ainsi que la dynamique perçue avec chacun de ces baladeurs, voyez-y donc uniquement mon avis empreint de subjectivité et cherchant une certaine objectivité.
Fear and love / Big Calm (1998) / Morcheeba
Beyer Dynamic DT-1350
La précision du X3 est redoutable et pousse le violon censé être en arrière plan sur l'avant. Cela peut être vu comme un défaut de placement ou l'aspect fun de sa signature qui ressort, personnellement ça me donne plus envie de taper du pied qu'autre chose. Le DX50 pousse bien moins, il n'a pas le bas médium charpenté du X3 et travaille plus la musicalité dans la douceur. Les notes aiguës des violons ont moins d'extension, c'est un bien comme un mal selon les goûts, le moment...
EarSonics EM32
Le début tout en violon est plus velouté sur le DX50 et transmet plus d'émotion et de naturel qu'avec le X3 mais la voix de Skye Edwards est retranscrite avec plus de transparence avec ce dernier. C'est un peu le même constat qu'avec le DT-1350, mais l'EM32 est encore plus sensible au passage du X3 au DX50, faisant qu'il est encore plus difficile de choisir entre l'un ou l'autre.
Fischer Amps FA4E-XB
Le souffle du DX50 gâche un peu le début, mais il disparait derrière la musique et le positionnement des instruments, la cohérence de la scène offerte par ce baladeur. Sur le X3, point de souffle, mais le violon n'a pas autant de naturel et après le passage de l'EM32 Skye Edwards semble avoir perdu son âme. Le X3 donne alors l'impression de coller bout à bout des détails...
No rule in underground / Psychotic Symphony (2013) / Panda Dub
Beyer Dynamic DT-1350
Le X3 a une restitution plus claire, avec une plus grande précision mais moins de spatialisation, notamment sensible sur l'étagement des plans en profondeur qui se fait sur deux plans distincts offrant moins de cohérence que la scène offerte par le DX50 qui va plus facilement chercher en profondeur. Il y a clairement un renfort de grave sur le X3, avec plus d'impact, de précision et de rapidité, qui combinée à la signature légèrement claire sur le haut du spectre offre une attaque très entraînante, que ce soit dans les basses ou sur le violon. Le DX50 va être moins fun mais plus rigoureux dans l'articulation et les transitions entre les registres en étant ici beaucoup plus smooth.
EarSonics EM32
Le moins que l'on puisse dire c'est que l'EM32 envoie du bois dans le grave que ce soit avec le DX50 ou le X3, mais ce dernier contrôle mieux le bas du spectre en le verrouillant. S'il sonne en effet légèrement plus fort il est plus contenu et la différence en termes de volume est en fait relativement faible. De plus la signature du X3 éclaircit le haut du spectre en contenant la basse manquant de précision. L'ensemble sur le X3 sonne plus brut face à un DX50 travaillant beaucoup sur la cohérence de l'espace sonore et le ressenti de distance. C'est finalement le même constat qu'avec le DT-1350, le X3 est plus franc, le DX50 plus canapé.
Fischer Amps FA4E-XB
Le DX50 offre ici une restitution très équilibrée, la basse est très légèrement voilée derrière, elle manque de contenance en comparaison directe avec la restitution offerte sur le X3, la signature smooth du DX50 ne fait pas ressortir toutes les nuances de timbres, mais elle est extrêmement naturelle malgré le léger souffle perceptible. Ici il est difficile de dire lequel est le plus précis et le plus pêchu, le X3 éclaircit le haut de la signature des FA4E-XB mais c'est encore léger quand on entend la différence produite sur l'EM32 en passant du DX50 au X3.
Trip-Trap / Turbines (2013) / Tunng
Beyer Dynamic DT-1350
La clarté du X3 offre une résolution plus importante que le DX50, clairement sur tout spectre, que ce soit la guitare, la voix, la basse... mais le DX50 offre un semblant de profondeur et d'ouverture plus important, on étouffe un peu à force sur le X3. C'est très bon, très dynamique, mais ça manque d'aération malgré la très bonne précision. Le DX50 est un peu plus "gras", mais il est tout simplement plus naturel.
EarSonics EM32
La signature de l'EM32 atténue la clarté du X3 et la rend moins agressive et étouffante, toujours très dynamique, mais plus autant qu'avec le DT-1350, et surtout le X3 se retrouve très proche du DX50, tout aussi ouvert et aéré, mais faisant plus ressortir le détail.
Fischer Amps FA4E-XB
Le DX50 offre une véritable dégustation musicale en réussissant à marier le détail à la restitution, c'est très cohérent. Le X3 s'en sort aussi très bien, il offre autant de détails voire très légèrement plus, tout du moins ils sont plus facilement perceptibles, se détache plus facilement avec plus de précision de la scène sonore, mais justement, ils ne s'offrent pas avoir autant de naturel à l'écoute. En outre le X3 montre ici une signature légèrement claire, mais ne contrôle pas beaucoup plus le bas du spectre que le DX50.
Everywhere I go / Dubplate Bangers (2013) / Atili Bandalero
Beyer Dynamic DT-1350
Contrairement aux écoutes sur intra-auriculaire, la différence est ici facilement perceptible sur la signature sonore et la différence de puissance ressentie en amont. Le X3 pousse littéralement le DT-1350 à passer à la vitesse supérieure, chose essentielle sur cette piste nécessitant d'accrocher à la rythmique de la basse. Le DX50, avec son manque relatif de puissance et sa signature rend l'écoute peu enthousiaste en comparaison avec le X3.
EarSonics EM32
Le DX50 et le X3 jouent les coudes serrés, et bizarrement le DX50 est ici plus clair et doté d'une meilleure extension dans l'aigu, les notes sont tenues plus longtemps, mais le X3 tape plus en bas et est plus entraînant. Pour une fois que l'un et l'autre sont si proches je ne saurais pas lequel préférer.
Fischer Amps FA4E-XB
Comme avec l'EM32 il me serait difficile ici de distinguer l'un de l'autre, le positionnement des instruments est très similaire, la dynamique aussi, mais la tenue des notes est encore très légèrement différente, le DX50 va indéniablement plus loin, ou plus exactement il déchiffre plus facilement l'ensemble.
Résumé
Le point le plus important sur lequel ces deux baladeurs se distinguent est à mon avis la signature sonore. Comme je l'ai ressenti, plus ou moins selon les casques, le X3 a une signature toute à lui, fun et emphasée à la fois, bosselée dans le bas médium et ne descendant pas extrêmement bas, mais aussi pouvant être agressive en haut, avec une pointe dans le haut médium, il faudra donc prendre garde à l'appairer au casque pouvant s'y faire. Le DX50 s’approcherait en revanche plus de ce que j’appellerais la neutralité, malgré un manque de contenance du bas du spectre, tout relatif à la prestation de son concurrent le X3, le produit d'iBasso montre une capacité à restituer autant l'extension que la finesse de la note qui est impressionnante pour ce niveau de gamme. Les performances de la restitution frôlent en effet celles du HDP-R10, qui aura pour sa part légèrement plus de basses. J'aurais en ce sens dit que la restitution offerte par le X3 est plus froide que celle du DX50 bien que ce sujet soit soumis à controverse. Je n'espère convaincre ici personne et ce sera de l'appréciation de chacun, mais avec cet excès de clarté dans le haut du spectre sur le X3 je le trouve plus froid que le DX50 plus doux dans cette région.
Il est difficile de dissocier ce qui relève de la signature sonore de ce qui relève des qualités, les deux sont je pense liées, pourtant il est, me semble-t-il, possible de considérer deux produits sur le même niveau de gamme sans qu'ils aient la même signature. C'est à mon avis ici le cas, X3 et DX50 matchent dans la même catégorie et l'un comme l'autre peuvent satisfaire des consommateurs d'un même niveau d'exigence sans avoir les mêmes goûts.
La séparation se fait avec plus d’acuité sur le baladeur de Fiio qui semble offrir un niveau de détails plus élevé que le DX50, mais c'est en fait de l'ordre de la perception. Les mêmes détails sont présents à l'écoute du DX50 mais il les mettra moins avant. En bref, le X3 me semble être plus analytique que le DX50 plus porté sur la musicalité du message.
En effet, la musicalité et le décodage de la complexité du message sont bien plus travaillés sur le DX50 que son homologue, c'est sans appel. L'articulation, la transition des registres, l'imbrication des instruments dans la scène sonore, tout semble me faire penser que le DX50 offre une restitution d'un niveau légèrement supérieur à celui du X3 qui en comparaison frontale donne parfois l'impression de juxtaposer les instruments, les détails.
En revanche le X3 offrira une transparence et une puissance dont ne dispose par le DX50. Ceci est sensible sur les voix notamment, que le X3 poussera devant et dégagera des autres instruments. En contrepartie la profondeur de scène ne sera pas la même et le DX50 aura un étagement des plans plus précis, plus lointain et très certainement plus rigoureux.
La justesse des timbres n'est évidemment pas la même, avec une signature telle le Fiio X3 ne peut se targuer d'être aussi juste que le DX50, mais sa transparence pourrait le rendre plus intéressant pour ceux appréciant les labiales et sibilances que le DX50 ne reproduira pas avec autant force que le X3.
Conclusion
Le X3 et le DX50 sont tous deux d'excellents baladeurs et il sera finalement assez difficile de départager nos deux prétendants au meilleur baladeur audiophile milieu de gamme. Mais comme vous l'aurez certainement remarqué je n'ai pas cherché à véritablement savoir lequel des deux est le meilleur, autant au niveau du son qu'à celui de l'usage. Je pense en effet que c'est à chacun de se faire son opinion selon ses goûts et ses besoins.
Avec une autonomie sensiblement similaire et des qualités parfois complémentaires, l'un ou l'autre aura toutes les chances de séduire un acheteur indécis. Par exemple, si le DX50 a un système d'exploitation plus raffiné que le X3, ce dernier a un nombre de lignes visibles à l'écran plus important. Bref, inutile de conclure sur la victoire de l'un ou de l'autre.
Se pose alors la question de l'obsolescence de ce test alors que Fiio va bientôt sortir son X5 en Europe et iBasso son DX90, évolution matérielle du DX50. Ce comparatif l'est quasiment mais j'espère qu'il aura le mérite de clarifier les choses.
Je remercie Audiophonics et iBasso pour le prêt du Fiio X3 et du DX50.
Introduction
Il y a un an...
Il y a encore un an, la recherche d'un nouveau baladeur pour remplacer mon Hifiman HM601 slim, correspondait plus à une quête qu'à une simple démarche de consommateur, d'autant plus avec un budget limité. C'était inévitable, il fallait à tous prix faire des concessions, soit sur l'autonomie, soit sur l'ergonomie. A l'époque il n'existait en effet pas de baladeur réunissant ces deux critères et les fabricants repoussaient les vices dans leur extrême limite. Soit sur l'autonomie et l'ergonomie conjointement, comme le fit Hifiman et son HM601/602 ou encore Colorfly et son CK4. Soit sur la stabilité, comme Hisound Audio et son Studio V, qui laissera à tous ses possesseurs un souvenir impérissable.
Durant l'année 2013 les choses ont bien changé, grâce notamment à l'arrivée de l'onéreux AK100 d'iRiver fin 2012, annonçant ainsi l'arrivée dans des eaux tarifaires plus proches de nos anciens concurrents, les Fiio X3 et iBasso DX50. Disons le d'emblée, et surtout depuis les améliorations apportées dans les derniers firmware, nos nouveaux entrants mettent la barre haute pour les anciens HM601, CK4 et Studio V. L'autonomie s'est vue améliorée, mais c'est surtout avec la mise aux normes de l'ergonomie qu'un véritable changement se fait sentir.
En effet, nos anciennes briques n'étaient parfois pas loin de la "perfection", mais il y avait toujours quelques soucis... Cette fois tout me semble résolu, il n'y a plus qu'à améliorer. Que ce soit l'ergonomie, l'autonomie, la taille. Sur ce qui est du son j'estime que l'objectif est atteint, on y reviendra, mais il ne faut pas perdre de vue que c'est une source nomade et qu'elle est nécessairement limitée par sa taille.
Matériel de test
Difficile de tester sans référence pour ses oreilles. Voici donc les quelques intras et casques que j'ai essayés avec ces baladeurs.
Tout d'abord, l'EM32 d'EarSonics, un intra-auriculaire sur-mesure qui dispose d'une signature avec de l'extension dans le bas du spectre en plus d'un surplus donnant le sentiment d'avoir un ronflement naturel dans les basses, un medium velouté qui est le plus clair de la gamme et des aigus portés sur la restitution des harmoniques tout en douceur. Bien appairé, c'est un intra qui saura montrer beaucoup d'ouverture et de profondeur, laissant notamment une place importante au tremblement que peut provoquer le grave. Pour cela je pense qu'il convient d'avoir une source puissante. Mal appairé il semblera légèrement voilé, manquant de clarté et un peu mou. Il est donc relativement sensible à la source et à l'enregistrement, mais passe plutôt bien partout, que le lecteur souffle ou non.
Ensuite, le FA4E-XB de Fischer Amps, unintra-auriculaire universel qui dispose d'une signature relativement similaire à celle des EM32, notamment dans la transition des registres médium et aigu, la bonne découverte en universel de la fin d'année 2013. Moins bon en extension en bas, moins boosté aussi, sa signature est plutôt du genre smooth sans tomber dans le chaud du fait d'une certaine clarté ; le médium n'est en effet pas autant travaillé que celui de l'EM32 et est légèrement plus clair. Le FA4E-XB est aussi bien plus sensible autant à la source qu'à l'enregistrement. Il présente beaucoup en largeur et manquera de profondeur comparativement à la gamme supérieure le concurrençant, mais en revanche il apportera beaucoup de hauteur contrairement à ce qui est habituel de croiser dans cette gamme de prix (Westone 4, Ultrasone Tio ou SM3v2 par exemple). Avec ses 19 ohms d'impédance il fera ressortir tous les défauts de la sortie casque et devra donc être appairé avec précaution, bien que rien de rédhibitoire n'empêche son usage hormis le souffle.
Enfin, le DT-1350 de Beyer Dynamic, qui m'accompagne depuis un bon mois et demi, est un casque de 80 ohms d'impédance n'ayant pas peur du souffle en sortie casque et ayant besoin d'un peu de patate pour être poussé dans ses limites d'extension et de détail. Sa signature est feutrée et plus portée sur l'équilibre tonal encore que les deux intras-auriculaires cités ci-dessus. Il est plus sensible (129dB/mW) que ces derniers, mais sa relativement haute impédance pour un nomade peut expliquer son manque d'extension dans l'aigu et le grave sur un baladeur mainstream ou un smartphone. Il manque en effet parfois de sub-bass, ce ronflement justement qui n'arrive pas, et de reverb sur les cymbales, mais encore une fois c'est à un certain volume et en nomade. C'est ce qui m'intéressera particulièrement avec le X3 et le DX50 qui pourront l'alimenter sans souci.
Les deux baladeurs ont été testés avec une carte de 64go SanDisk formatée en Fat32 grâce à l'exécutable Guiformat, dont vous trouverez une excellente explication ici. La plupart des pistes écoutées sont encodés en mp3 320kB/s ou en FLAC.
I. Les aspects matériels
Accessoires fournis
La première chose à noter est qu'aucune des deux marques ne propose de paire d'écouteurs, comme cela se fait habituellement avec les autres marques. C'est bien le signe que le client type a été cerné : il est déjà équipé.
Fiio propose une protection basique mais très utile, un vrai plus dans le packaging
La boîte du X3 s'apparente à celle des autres produits Fiio, et malgré sa taille on y trouve deux prospectus, deux films de protection d'écran, un câble USB>micro USB, un RCA>jack 3,5mm 2 pôles, un manuel d'utilisateur (français compris), la garantie, et le baladeur (8gb) dans un étui silicone (fine et protègera correctement le baladeur et son port µSD). C'est un packaging pour le moins copieux, car aucun constructeur à ce jour ne vend un baladeur avec autant d'accessoires.A l'inverse iBasso aurait pu se passer de joindre à l'ensemble une telle pochette... Le DX50 y rentre en forçant et n'est pas du tout pratique à l'usage
Le DX50 (8go) est livré bien moins fourni que son concurrent et il faudra acheter une protection pour moins d'une dizaine d'euros, en silicone elle aussi, sur le site d'iBasso, ainsi qu'un câble coaxial. En revanche un film de protection d'écran est fourni.
Qualité de construction
Le X3 est un bel appareil qui me semble toutefois un peu trop léger en main comparativement au DX50. Les vis sont apparentes et les boutons ne présentent pas ou très peu de jeu. La finition est donc propre, avec un revêtement en aluminium brossé sur les faces avant et arrière et lisse sur les flancs. L'écran a une bonne luminosité mais manque de contraste, ce qui peut être pénible en plein soleil. Pour un baladeur à 200€ la qualité de fabrication est pour autant très correcte.
Le DX50 frappe à mon avis encore plus fort, légèrement plus lourd en main, un peu plus large mais légèrement moins long, c'est son revêtement en aluminium brossé noir qui étonne. Aucune vis n'est apparente hormis celles derrière le cache de la batterie, car le DX50 est équipé d'une batterie de Samsung Galaxy S3 qui est donc interchangeable. L'écran, tout en largeur et tactile, est de bonne facture, avec un meilleur contraste que celui du Fiio, mais auquel on peut reprocher une trop grande sensibilité. La dextérité de certains pourra être mise à rude épreuve.
On pourra reprocher à iBasso d'avoir livré un produit qui n'était pas encore complètement fini et dont les premiers acheteurs ont pu pour certains payer les pots cassés. Nombre de personnes ont en effet reçu un DX50 dont les boutons étaient défectueux et je ne parle pas encore des instabilités de firmware. A l'heure actuelle tous ces soucis semblent corrigés et quoi qu'il en soit iBasso prend en charge très efficacement les retours en service-après-vente.
Chacun de ces deux baladeurs a ses atouts comparatifs et leur durée de vie doit être sensiblement la même, malgré une plus grande difficulté pour changer la batterie du Fiio X3. A ce tarif, il sera difficile de trouver des points négatifs en termes de choix des pièces et de leur assemblage.
Ergonomie et usage
Cet aspect est à mon avis déterminé par trois points : les contrôles, la navigation dans les menus et le positionnement de la sortie casque.
Concernant les contrôles, ils sont pour une fois tous présents en façade et le DX50 pousse le vice à en rajouter sur l'écran tactile. C'est vraiment un excellent point que l'on attendait tous depuis la fin des baladeurs et l'avènement des smartphones. En espérant que les constructeurs ne l'oublient plus.
Difficile de se retrouver dans la poche avec ces 6 boutons
En revanche le pilotage du DX50 est excellent avec ces trois boutons
Fiio fait dans le compliqué avec son pavé de 6 boutons et iBasso dans l'extrêmement simple. A l'usage la simplicité l'emporte mais il faudra composer avec un écran tactile pouvant parfois être capricieux du fait de sa sensibilité. Avec le X3 il n'y a pas d'erreur possible, tout se fait à partir du pavé de 6 boutons et le changement de répertoire et de piste, à l'aveugle ou non, est relativement aisé, mais la navigation dans les menus n'est pas aussi intuitive qu'avec le DX50, et ce malgré un petit écran tactile de 2,4 pouces affichant 4 lignes contre 10 pour le X3. Les menus du DX50 sont en effet simples, épurés, et ils permettent de naviguer rapidement entre les options, le répertoire contenant les pistes, et l'écran de lecture. Le X3 propose quelque chose ressemblant quasi-typiquement à ce que l'on retrouve dans les baladeurs chinois, mais en mieux tout de même, c'est un peu plus fouillé autant dans les options que dans l'arborescence de menus. Néanmoins il est tout de même impossible de revenir au répertoire couramment lu durant la lecture une fois passé par le menu principal. Il n'est pas possible d'accéder rapidement aux réglages généraux depuis l'écran de lecture, etc. Rien de rédhibitoire, uniquement des aspects un peu fatigants à la longue. En revanche, grâce à la dernière mise à jour il est enfin possible de modifier le volume à partir du menu.
Le changement de piste se fait instantanément sur le DX50 alors que sur le X3 il y a un petit temps de latence, rien de grave à l'usage, mais suffisamment pour être signalé. Le X3 est en effet de manière générale moins réactif que le DX50.
Dernier aspect fatigant à la longue, celui du positionnement de la sortie casque. Pour moi celle-ci devrait toujours être placée en bas de l'appareil, elle permet ainsi de ne pas avoir à retourner le baladeur en sortie de poche pour voir l'écran dans le bon sens et ne pas avoir à tirer sur le câble pour avoir un peu plus de longueur. IBasso l'a bien compris sur son DX50, et précédemment sur son DX100, Fiio ne l'a pas fait sur son X3 et a fait la même erreur qu'Apple avec son iPod. D'ailleurs Fiio ne s'était pas caché de s'inspirer de l'iPod pour les fonctions pratiques de son X3, chose qui aurait pu être utile pour certains aspects, l'iPod étant indéniablement pratique, mais ici c'est à mon avis raté. Fiio fera certainement mieux avec sa seconde version du X3 qui sortira courant 2014.
Il convient enfin de rajouter, et c'est malheureusement une habitude dans l'univers des briques audiophiles, les DX50 et X3 sont sensibles aux ondes électro-magnétiques, bien que l'iBasso le soit nettement plus que le Fiio. Il y a encore du chemin à parcourir avant de parvenir au même niveau d'ergonomie et de finition que les habituels constructeurs de baladeurs.
Un positionnement qui déplaira à certains, dont moi-même
Ah ben voilà c'est mieux !
Le débranchement du jack sur le X3 le met automatiquement sur pause, sur le DX50 de même mais cela ne concerne que la sortie ligne ! Dommage...
Connectivité
Bien que la tendance actuelle soit au rapprochement des baladeurs et des smartphone, Fiio et iBasso proposent ici des produits qui s'opposent clairement à cette tendance, que ce soit dans le form factor ou dans la connectivité. Ni le X3, ni le DX50 ne disposent en effe du wifi ou du bluetooth. Les amateurs de produits multimédia ultra connectés peuvent donc ici passer leur chemin.
En revanche, et c'est là toute leur spécificité, autant vis-à-vis de leurs concurrents plus anciens que des baladeurs dits mainstream, nos deux concurrents proposent une sortie numérique, en coaxiale en haut, et une sortie ligne outrepassant l'amplification interne en bas. L'aspect pratique de leur positionnement dépendra ici de l'usage que vous en ferez, quoi qu'il en soit elles sont au même endroit sur l'un ou sur l'autre, seul le positionnement de la sortie casque diffère donc entre-eux.
Sur la tranche gauche du X3 et sur celle du haut du DX50 se trouve un port µSD pouvant rajouter jusqu'à 64go (59,4go) à la mémoire interne de 8go de chaque appareil. La Sandisk de 64go fonctionne parfaitement, mais si sur le X3 il n'y a aucun problème à la retirer et à la remettre, avec le DX50 c'est une autre question, nécessitant un media scanning de la carte qui peut parfois s'avérer long. Heureusement les différentes mises à jour ont bien amélioré ce principe de fonctionnement et il n'est pas obligatoire de scanner la carte à son insertion, bien que ce soit préférable pour la suite, et ce balayage se fera au lancement d'un album encore non joué. Le DX50 récupère en fait les informations d'album pour les stocker sur les 8go de mémoire interne du DX50.
Enfin, et évolution heureuse par rapport aux anciens de la gamme, le micro USB fait son apparition. Ceci permet de recharger la batterie (certains penseront "évidemment", mais il n'est pas rare de croiser des baladeurs ayant un port USB mais chargeant sur 12v) et sur le X3 de l'utiliser comme DAC/AMP USB d'un niveau comparable sinon meilleur (de mémoire) avec l'E17. De même, le DX50 comme le X3 ont une fonction USB host leur permettant d'étendre leur mémoire à celle de clés USB.
Paramètres et options (qu'il y aurait dû avoir...)
Je ne souhaite pas épiloguer sur cet aspect et je ne reviendrai donc pas sur tous les paramètres et options, mais je traiterai plutôt de quelques aspects qui à mon avis manquent.
C'est le cas de la lecture sans intervalle entre les pistes, que chacun dit proposer. C'est pour moi faux, même avec le dernier firmware pour l'un ou l'autre. Ou en tout cas c'est très variable, je ne saurais dire pourquoi, si ce sont mes tags ou si c'est inhérent au baladeur. En tout cas, le gapless n'est pas l'option la mieux intégrée. Sur le X3, avec le dernier firmware, j'ai eu la confirmation d'autres forumeurs que cela ne fonctionne tout simplement pas. Sur mon modèle de test il y a un blanc similaire à celui que l'on a en changeant manuellement de piste, comme si le buffer n'arrivait pas à faire son job. Avec le DX50 c'est autre chose, tous mes albums censés être sans intervalle entre les pistes ne le sont pas, mais certains oui. Et quand cela fonctionne c'est tout à fait correct. En bref, aucun des deux ne le propose véritablement comme le fait Rockbox par exemple.
Comme dit précédemment, nos deux baladeurs en test sont loin de l'appareil multimédia ultra connecté, je ne m'attendais donc pas à avoir un produit aussi complet que ce propose Rockbox ou Android. Malgré tout j'en attendais un peu plus quant à la gestion des tags, ou au moins des pistes. De quoi renommer une piste ou une liste de lecture, de quoi en copier/couper/coller, voire de créer des répertoires... Non, rien de tout ça et si le X3 propose de quoi supprimer une piste, l'une après l'autre, il faut encore le deviner avec la traduction française de qualité...
On remarquera aussi soit l'hypotrophie des réglages concernant l'égalisateur des plages de fréquence chez Fiio qui nous propose de modifier le volume des basses ou des aigus, sans nous dire ce qu'il fait vraiment. Vous pouvez les baisser ou les monter, mais sans savoir quelle plage vous modifiez. Sur le DX50 c'est autre chose, il y a 8 bandes paramétrables, mais le seul fait de l'activer augmente le volume, c'est en tout cas plus efficace.
Je regrette aussi qu'il manque sur chacun d'eux l'enchaînement des dossiers, faisant qu'en passant par les dossiers l'on est obligé à chaque fin d'album de changer manuellement de répertoire. A ma connaissance seul Rockbox propose cette option. Pour cela le DX50 est plus pratique, avec le X3 il faut repasser par le menu principal.
Démarrage et mise en veille
Je vais paraître extrême, mais c'est pour moi un aspect très important si le baladeur n'a pas de fonction veille. C'est ici le cas, il est donc nécessaire d'éteindre le baladeur après chaque usage plutôt que de le laisser en veille pour l'utiliser ultérieurement et surtout inopinément.
Comme le X3, le DX50 émet un pop à l'allumage et à l'extinction qui est dû à l'amplification, mais il n'y a aucune crainte à avoir pour le bon fonctionnement de votre casque ou intra-auriculaire.
Le temps d'allumage du X3 est légèrement plus court que celui du DX50, d'autant plus que pour ce dernier, me rappelant le HM601, il faudra rester appuyer sur le bouton d'allumage quelques secondes avant de voir l'écran s'allumer. En bref, le X3 mettra 7 secondes pour s'allumer et 11 secondes pour le DX50.
Autonomie et rechargement
Le X3 et le DX50 proposent une autonomie relativement similaire, bien que le DX50 dure quelque peu plus longtemps. En gros c'est entre 12h et 14h d'autonomie selon les réglages que l'on effectue.
Leur indicateur de batterie est relativement fiable et descend proportionnellement au temps d'usage, néanmoins celui du DX50 est plus précis avec ses multiples crans.
Les X3 et DX50 sont les premiers baladeurs audiophiles de cette gamme (<300€) à charger en micro USB, norme imposée aujourd'hui par l'UE pour nos téléphones. Ils chargent tous deux allumés et éteints, le X3 a une petite diode sous son pavé, le DX50 l'affiche à l'écran.
Le X3 dispose d'une batterie d'une capacité relativement élevée pour sa taille, étant de 3000 mah quand celle du DX50 est de 2100mah. Quoi qu'il en soit les deux nécessitent un chargeur sortant au moins 1 ampère pour pouvoir se charger convenablement, et encore. Le mieux est d'utiliser un chargeur qui sort 2,1 ampères (chargeur d'iPad ou de Nexus 7 par exemple).
II. Le son
Écoutes
Avant de commencer ces écoutes comparatives je tiens à préciser que j'ai ajusté, à l'oreille, le volume convenant à chaque casque sur chacun des baladeurs. Le DT-1350 était donc à 28/60 sur le X3 et 211/256 sur le DX50, l'EM32 à 22/60 sur le X3 et à 200/256 sur le DX50, et les FA4E-XB à 18/60 sur le X3 et à 173/256 sur le DX50.
La playlist est volontairement courte, je l'ai en fait écourtée et j'ai rassemblé les morceaux me semblant révélateurs de l'impression générale que je me suis fait de la différence qu'il y a entre ces deux baladeurs. Malgré tout, ce n'est qu'avec trois casques que j'ai pu tester le X3 et le DX50 et je doute qu'il soit possible d'extrapoler mes impressions à d'autres casques. Ceci concerne notamment le bas du spectre du X3 et le souffle sur le DX50, ainsi que la dynamique perçue avec chacun de ces baladeurs, voyez-y donc uniquement mon avis empreint de subjectivité et cherchant une certaine objectivité.
Fear and love / Big Calm (1998) / Morcheeba
Beyer Dynamic DT-1350
La précision du X3 est redoutable et pousse le violon censé être en arrière plan sur l'avant. Cela peut être vu comme un défaut de placement ou l'aspect fun de sa signature qui ressort, personnellement ça me donne plus envie de taper du pied qu'autre chose. Le DX50 pousse bien moins, il n'a pas le bas médium charpenté du X3 et travaille plus la musicalité dans la douceur. Les notes aiguës des violons ont moins d'extension, c'est un bien comme un mal selon les goûts, le moment...
EarSonics EM32
Le début tout en violon est plus velouté sur le DX50 et transmet plus d'émotion et de naturel qu'avec le X3 mais la voix de Skye Edwards est retranscrite avec plus de transparence avec ce dernier. C'est un peu le même constat qu'avec le DT-1350, mais l'EM32 est encore plus sensible au passage du X3 au DX50, faisant qu'il est encore plus difficile de choisir entre l'un ou l'autre.
Fischer Amps FA4E-XB
Le souffle du DX50 gâche un peu le début, mais il disparait derrière la musique et le positionnement des instruments, la cohérence de la scène offerte par ce baladeur. Sur le X3, point de souffle, mais le violon n'a pas autant de naturel et après le passage de l'EM32 Skye Edwards semble avoir perdu son âme. Le X3 donne alors l'impression de coller bout à bout des détails...
No rule in underground / Psychotic Symphony (2013) / Panda Dub
Beyer Dynamic DT-1350
Le X3 a une restitution plus claire, avec une plus grande précision mais moins de spatialisation, notamment sensible sur l'étagement des plans en profondeur qui se fait sur deux plans distincts offrant moins de cohérence que la scène offerte par le DX50 qui va plus facilement chercher en profondeur. Il y a clairement un renfort de grave sur le X3, avec plus d'impact, de précision et de rapidité, qui combinée à la signature légèrement claire sur le haut du spectre offre une attaque très entraînante, que ce soit dans les basses ou sur le violon. Le DX50 va être moins fun mais plus rigoureux dans l'articulation et les transitions entre les registres en étant ici beaucoup plus smooth.
EarSonics EM32
Le moins que l'on puisse dire c'est que l'EM32 envoie du bois dans le grave que ce soit avec le DX50 ou le X3, mais ce dernier contrôle mieux le bas du spectre en le verrouillant. S'il sonne en effet légèrement plus fort il est plus contenu et la différence en termes de volume est en fait relativement faible. De plus la signature du X3 éclaircit le haut du spectre en contenant la basse manquant de précision. L'ensemble sur le X3 sonne plus brut face à un DX50 travaillant beaucoup sur la cohérence de l'espace sonore et le ressenti de distance. C'est finalement le même constat qu'avec le DT-1350, le X3 est plus franc, le DX50 plus canapé.
Fischer Amps FA4E-XB
Le DX50 offre ici une restitution très équilibrée, la basse est très légèrement voilée derrière, elle manque de contenance en comparaison directe avec la restitution offerte sur le X3, la signature smooth du DX50 ne fait pas ressortir toutes les nuances de timbres, mais elle est extrêmement naturelle malgré le léger souffle perceptible. Ici il est difficile de dire lequel est le plus précis et le plus pêchu, le X3 éclaircit le haut de la signature des FA4E-XB mais c'est encore léger quand on entend la différence produite sur l'EM32 en passant du DX50 au X3.
Trip-Trap / Turbines (2013) / Tunng
Beyer Dynamic DT-1350
La clarté du X3 offre une résolution plus importante que le DX50, clairement sur tout spectre, que ce soit la guitare, la voix, la basse... mais le DX50 offre un semblant de profondeur et d'ouverture plus important, on étouffe un peu à force sur le X3. C'est très bon, très dynamique, mais ça manque d'aération malgré la très bonne précision. Le DX50 est un peu plus "gras", mais il est tout simplement plus naturel.
EarSonics EM32
La signature de l'EM32 atténue la clarté du X3 et la rend moins agressive et étouffante, toujours très dynamique, mais plus autant qu'avec le DT-1350, et surtout le X3 se retrouve très proche du DX50, tout aussi ouvert et aéré, mais faisant plus ressortir le détail.
Fischer Amps FA4E-XB
Le DX50 offre une véritable dégustation musicale en réussissant à marier le détail à la restitution, c'est très cohérent. Le X3 s'en sort aussi très bien, il offre autant de détails voire très légèrement plus, tout du moins ils sont plus facilement perceptibles, se détache plus facilement avec plus de précision de la scène sonore, mais justement, ils ne s'offrent pas avoir autant de naturel à l'écoute. En outre le X3 montre ici une signature légèrement claire, mais ne contrôle pas beaucoup plus le bas du spectre que le DX50.
Everywhere I go / Dubplate Bangers (2013) / Atili Bandalero
Beyer Dynamic DT-1350
Contrairement aux écoutes sur intra-auriculaire, la différence est ici facilement perceptible sur la signature sonore et la différence de puissance ressentie en amont. Le X3 pousse littéralement le DT-1350 à passer à la vitesse supérieure, chose essentielle sur cette piste nécessitant d'accrocher à la rythmique de la basse. Le DX50, avec son manque relatif de puissance et sa signature rend l'écoute peu enthousiaste en comparaison avec le X3.
EarSonics EM32
Le DX50 et le X3 jouent les coudes serrés, et bizarrement le DX50 est ici plus clair et doté d'une meilleure extension dans l'aigu, les notes sont tenues plus longtemps, mais le X3 tape plus en bas et est plus entraînant. Pour une fois que l'un et l'autre sont si proches je ne saurais pas lequel préférer.
Fischer Amps FA4E-XB
Comme avec l'EM32 il me serait difficile ici de distinguer l'un de l'autre, le positionnement des instruments est très similaire, la dynamique aussi, mais la tenue des notes est encore très légèrement différente, le DX50 va indéniablement plus loin, ou plus exactement il déchiffre plus facilement l'ensemble.
Résumé
Le point le plus important sur lequel ces deux baladeurs se distinguent est à mon avis la signature sonore. Comme je l'ai ressenti, plus ou moins selon les casques, le X3 a une signature toute à lui, fun et emphasée à la fois, bosselée dans le bas médium et ne descendant pas extrêmement bas, mais aussi pouvant être agressive en haut, avec une pointe dans le haut médium, il faudra donc prendre garde à l'appairer au casque pouvant s'y faire. Le DX50 s’approcherait en revanche plus de ce que j’appellerais la neutralité, malgré un manque de contenance du bas du spectre, tout relatif à la prestation de son concurrent le X3, le produit d'iBasso montre une capacité à restituer autant l'extension que la finesse de la note qui est impressionnante pour ce niveau de gamme. Les performances de la restitution frôlent en effet celles du HDP-R10, qui aura pour sa part légèrement plus de basses. J'aurais en ce sens dit que la restitution offerte par le X3 est plus froide que celle du DX50 bien que ce sujet soit soumis à controverse. Je n'espère convaincre ici personne et ce sera de l'appréciation de chacun, mais avec cet excès de clarté dans le haut du spectre sur le X3 je le trouve plus froid que le DX50 plus doux dans cette région.
Il est difficile de dissocier ce qui relève de la signature sonore de ce qui relève des qualités, les deux sont je pense liées, pourtant il est, me semble-t-il, possible de considérer deux produits sur le même niveau de gamme sans qu'ils aient la même signature. C'est à mon avis ici le cas, X3 et DX50 matchent dans la même catégorie et l'un comme l'autre peuvent satisfaire des consommateurs d'un même niveau d'exigence sans avoir les mêmes goûts.
La séparation se fait avec plus d’acuité sur le baladeur de Fiio qui semble offrir un niveau de détails plus élevé que le DX50, mais c'est en fait de l'ordre de la perception. Les mêmes détails sont présents à l'écoute du DX50 mais il les mettra moins avant. En bref, le X3 me semble être plus analytique que le DX50 plus porté sur la musicalité du message.
En effet, la musicalité et le décodage de la complexité du message sont bien plus travaillés sur le DX50 que son homologue, c'est sans appel. L'articulation, la transition des registres, l'imbrication des instruments dans la scène sonore, tout semble me faire penser que le DX50 offre une restitution d'un niveau légèrement supérieur à celui du X3 qui en comparaison frontale donne parfois l'impression de juxtaposer les instruments, les détails.
En revanche le X3 offrira une transparence et une puissance dont ne dispose par le DX50. Ceci est sensible sur les voix notamment, que le X3 poussera devant et dégagera des autres instruments. En contrepartie la profondeur de scène ne sera pas la même et le DX50 aura un étagement des plans plus précis, plus lointain et très certainement plus rigoureux.
La justesse des timbres n'est évidemment pas la même, avec une signature telle le Fiio X3 ne peut se targuer d'être aussi juste que le DX50, mais sa transparence pourrait le rendre plus intéressant pour ceux appréciant les labiales et sibilances que le DX50 ne reproduira pas avec autant force que le X3.
Conclusion
Le X3 et le DX50 sont tous deux d'excellents baladeurs et il sera finalement assez difficile de départager nos deux prétendants au meilleur baladeur audiophile milieu de gamme. Mais comme vous l'aurez certainement remarqué je n'ai pas cherché à véritablement savoir lequel des deux est le meilleur, autant au niveau du son qu'à celui de l'usage. Je pense en effet que c'est à chacun de se faire son opinion selon ses goûts et ses besoins.
Avec une autonomie sensiblement similaire et des qualités parfois complémentaires, l'un ou l'autre aura toutes les chances de séduire un acheteur indécis. Par exemple, si le DX50 a un système d'exploitation plus raffiné que le X3, ce dernier a un nombre de lignes visibles à l'écran plus important. Bref, inutile de conclure sur la victoire de l'un ou de l'autre.
Se pose alors la question de l'obsolescence de ce test alors que Fiio va bientôt sortir son X5 en Europe et iBasso son DX90, évolution matérielle du DX50. Ce comparatif l'est quasiment mais j'espère qu'il aura le mérite de clarifier les choses.