Si un terme ou une expression vous semble obscur le Lexique de test de Tellement Nomade est là!
Salut à toi l’ami(e),Avant que tu ne commences à parcourir ce que je nomme une « brève (?!!) de comptoir », j’aimerais t’en toucher deux mots.
Si tu es désireux de trouver toutes les réponses à tes questions, une analyse approfondie, de la rigueur, le pourquoi du comment par A+B, des données techniques, des courbes de réponses fréquentielles, et caetera. Je vais être franc avec toi, ce qui suit a bien des chances de te laisser sur ta faim ou pire, de t’ennuyer ferme. Ne te méprends pas, ta démarche est on ne peut plus légitime et je la respecte. Mais pour ma part, un retour d’expérience, alias feedback, ne saurait être assimilable à un test.
Si tu te décides malgré tout à aller plus avant, garde à l’esprit que même si cette « brève de comptoir » prendra parfois des allures de test dans sa forme et son déroulement, elle n’en est donc absolument pas un, à l’instar de toutes celles que j’ai écrites dans ce lieu et ceux qui l’ont précédés. Elle est le reflet de ce que je suis depuis un bon bout de temps et de ce que je suis attaché à demeurer : un amateur, un aficionado avec un peu, beaucoup de subjectivité, son lot de questions sans réponse, aujourd’hui empreint de ces certitudes qui ne seront peut-être plus celles de demain, mais toujours avec sa passion et sa sincérité.
Voilà, tu sais désormais ce qui t’attend, si j’ose dire. Le cas échéant, il ne me reste plus qu’à te souhaiter une bonne lecture. Dans le cas contraire, je te souhaite de trouver prochainement ton bonheur dans cette quête du Casque idéal.
Isalula
… Je m’interrogeais depuis un certain nombre de mois à propos du Grado RS-2, « coincé » si je puis dire, entre le célébrissime RS-1 et le réputé SR325.
Duquel était-il le plus proche ? Avait-il une réelle spécificité ? Etait-il à considérer comme une ébauche de RS-1 avec ses chambres boisées aux dimensions plus réduites ?
J’étais enclin à pencher vers la dernière hypothèse. Mais entre les rencontres qui s’étaient succédées à partir de l’été dernier et ma décision de réécrire ma balade sur Headphone Road depuis son origine, je ne faisais que reporter sine die sa découverte.
A chaque fois que je pensais au RS-2, pardon je voulais dire au RS2i, ça se concluait de la même façon. Une conclusion qui était renforcée par la raréfaction de mes visites chez mon sympathique et généreux pourvoyeur de Casques. Jusqu’au jour où la nécessité de remplacer les pads du MS2 s’était imposée et par conséquent celle de lui, et donc de leur, faire une petite visite.
Wow… Si Eric n’était pas un aficionado tel que je le conçois, il n’en avait pas moins pris la pleine mesure des attentes d’une frange d’auditeurs… Aux côtés du Sennheiser HD 800 trônait à présent dans son antre un Beyerdynamic T 1, rien que ça !!! La nouvelle série 5 de chez Sennheiser répondait présente, l’habituelle série 6 également, sans oublier la majeure partie de la gamme Prestige de chez Grado Labs dont un SR325is relooké avec ses écouteurs laqués. Inédit à ma connaissance, un DT 990 dans sa version 600 Ω, une impédance qui était encore récemment l’apanage de la Manufaktur du constructeur. Ajoutons à tout ceci des modèles à vocation nomade… Bref, en l’espace quelques minutes, j’avais pris la mesure du retard accumulé et décidais de ne plus remettre à plus de quelques jours cette rencontre !
J’ai beau être tout à fait disposé à croire que le i de improved n’est pas synonyme du i d’illusoire, il faut tout de même avouer que le i de identique sied à merveille en ce qui concerne la boîte abritant le RS2i, et aussi envers un adaptateur Jack qui brille toujours autant par son absence. Le i de incompréhensible, voire pour certains, de inadmissible étant donné son prix de 600,00 € environ, n’est-il pas de facto à conclure ce qui précède par le i de… inévitable ?
Le RS-1 Classic étant parti depuis belle lurette vers d’autres cieux, le RS2i ne pouvait donc plus être jaugé qu’à partir du SR325i.
A l’évidence, le bois a avantageusement remplacé l’aluminium, puisqu’en termes de confort ce changement s’avère positif, et ce même si le poids du SR325i ne m’avait jamais posé de problème particulier. Néanmoins, qu’il s’agisse de l’un ou de l’autre, le fait de porter des lunettes devient vite gênant et ensuite incompatible. Une constatation récurrente, quel que soit le Grado supra-aural que j’ai eu le bonheur de coiffer jusqu’à ce jour.
La taille de leurs chambres respectives est similaire, la section du cordon, le bandeau d’arceau, la fiche Jack 6,35 mm et les oreillettes en mousse également. A l’instar du SR325i, j’aurais d’ailleurs apprécié un cordon plus long. Ce qui est le cas de celui, plus mince, de l’Alessandro MS2 dans ce que je suppose être une version antérieure à celle intitulée improved.
Je n’avais pas nourri l’intention de varier les extraits et les genres, en dépit du fait que la découverte du RS2i me motivait. Ce qui, à l’issue de cette rencontre, n’a pas été un frein en termes de constatation et par voie de conséquence… d’évolution.
Mais chaque chose en son temps… Musique, Maestro !
Si les spécifications en termes de sensibilité (98 dB) et d’impédance (32 Ω) restent identiques, il n’en est pas de même pour sa bande passante théorique, plus étendue que celle du SR325i (18 Hertz-24 000 Hertz versus 14 Hertz-28 000 Hertz) Toutefois, cette expansion théorique dont jouit le RS2i ne m’a pas sauté aux oreilles, ou plus prosaïquement ne m’a pas paru être en mesure de prendre nettement l’ascendant par ce critère vis-à-vis de mes deux compères.
Différence il y a, certes, mais elle ne se situe pas dans l’ouverture, la spatialisation, la présentation et la dynamique dont fait preuve le RS2i. Chacun de ces aspects me paraissent, à nouveau, d’une teneur très similaire aux SR325i et MS2 qui officient présentement dans mon bar. C’est essentiellement ici, une affaire de ton et non de progression.
Alors, oui, cette différence existe... Et parce qu’elle existe, je vais réaliser rapidement que celle-ci sera rédhibitoire envers l’Alessandro MS2.
En effet, cette rencontre n’aura pas remise en question l’excellence du SR325i. Casque certes extrêmement exigeant, qu’il soit question d’association ou de source. Ce que j’avais pu constater éloquemment à l’écoute de mon SinglePower PPX3-6CG7 et avec des disques bien enregistrés… et avec d’autres qui l’étaient moins, hélas pour moi.
Dans un contexte favorable, le SR325i excelle et n’aurait probablement pas suscité de sitôt un désir d’alternance. Mais la qualité éditoriale étant ce qu’elle est pour l’amateur friand d’albums Pop/Folk que je suis, la venue d’un MS2 s’était imposée. Une alternative qui va me prodiguer une densité dans le bas du spectre sans qu’elle offre davantage d’extension, et parallèlement moins incisive sans pour autant tronquer le haut du spectre. Un Casque qui s’était donc avéré régulièrement salvateur dans la plupart des styles musicaux que j’affectionne.
Mais aujourd’hui, ledit MS2 a été mis en échec, confronté au RS2i, dont je n’attendais sincèrement rien de particulier. Un challenger qui n’en était pas un au départ, mais qu’il fallait bel et bien désormais considérer comme tel… Un challenger au registre grave moins compact, plus raffiné si je puis dire, combinant impact et texture, tout en ne cédant rien en termes de subtilités dans l’expression de son registre médium-aigu, bien au contraire. Car l’Alessandro va marquer aussi le pas, confronté à la palette de timbres plus chaleureuse que le Grado exhale.
Les différences tonales entre SR325i et RS2i ne tarderont donc logiquement pas à se faire entendre, ce dernier étant plus euphonique avec ces élans de guitares d’une belle limpidité mais sans brillance exacerbée, ces notes de claviers moins cassantes, ces basses moins claquantes mais toujours percutantes, ces percussions moins crispantes, ces labiales parfois cinglantes et soudainement parées grâce à lui d’une touche de chaleur subtile…
On pourra trouver le SR325i un soupçon plus détaillé dans le haut du spectre, et le RS2i un zeste plus profond dans le bas. Mais tout cela m’a paru être fondamentalement lié au fait du matériau qui les composent respectivement : L’aluminium pour l’un, l’acajou pour l’autre.
Quoi qu’il en soit, voilà bel et bien des traits de caractère qui firent mouche dans le cœur de notre homme, lui, grand amateur de Pop et de Folk… Davantage que dans celui du Classique où la rectitude d’un SR325i dictera toujours sa loi, comme à l’accoutumée. Partant de ce constat, il ne faudra pas longtemps à notre homme. C’est-à-dire moi, pour revoir les rôles de chacun, le moment du départ ayant en effet sonné pour l’infortuné MS2.
Voilà donc pourquoi et à moins que la signature du RS-1, pardon du RS1i, n’ait fait l’objet de profonds changements je ne suis pas enclin à situer le RS2i comme l’ébauche du RS1i en dépit d’une sonorité certes plus typée, plus chaude. Celui qui m’a tenu compagnie, en l’occurrence un RS-1 semi-vintage combinait la vitalité, l’ampleur et la coloration. Par conséquent, le RS2i, s’il ne possède pas la même signature tonale que son homologue de métal, paraît partager plus de traits communs avec le SR325i qu’avec le RS-1, Casque à la fois bien plus endiablé, plus spacieux et plus haut en couleurs, dans mon souvenir !
Headphone Road
Avril 2011
Une fois encore, je ne peux que vous faire part de mon entière gratitude, Eric.
Un tubiste, ça aussi, ça fait plaisir. Moi, je suis plutôt 6SN7, ou plutôt j'étais... Parce que depuis que superfred21 m'a fait goûter au soyeux du Mullard ECC32, ça a bigrement changé la donne, même si de temps à autre, il m'arrive de buissonner 
