Bose Quietcomfort 25
Pas pour tout le monde
tl ;dr : c'est un casque transportable, pas un casque nomade. Sauf si vous aimez les piles.Le casque Quietcomfort est présenté comme un nomade circum fermé, au doux prix de 300€, justifié par une technologie désormais connue mais dont l'implémentation en application semble encore hasardeuse : l'isolation active. Reposant sur un algorithme qui semble désormais bien spécifique à chaque constructeur (voire casque), celui-ci propose donc par le biais d'une pile (prétenduement) 35h de silence dans ce monde de brutes.
Le protocole de ce feedback est assez simple : un DAP ( mon fidèle iBasso DX50 aka FrankenDX50) et le casque, le tout sur un petit WE. En effet, le casque n'étant pas le mien, il s'agit typiquement du genre de « preview » tel que notre autocratie bloguienne (ou appartenant à notre bulle de discussion pour plaire à lebellium) pourrait le définir
Packaging
Construction & confort
.. qu'il est aussi pliable. Un minimum tout de même, sinon on se retrouve avec le syndrome des boites à chapeau des années 30 : aussi grosse que le chapeau lui-même, c’était tout aussi encombrant. Le pliage est ici sommaire, il s'agit de mettre les cups à plat. Remarque notable, il a été fait le choix de limiter la rotation des cups, de manière que celles-ci s'arrêtent après la rotation vers la position « écoute ». Pas de 360° donc, ce qui peut être expliqué par un choix de « stabilité » sur le crâne et une facilité de rangement : en effet, les axes de rotation des cups ne sont pas « libres » au point de tourner d'eux-même comme on peut le voir sur certains modèles.
Les-dites cups sont quant à elles en aluminium, affublées du logo de la marque et accompagnés de pads en simili-cuir plutôt souples. On rigolera d'ailleurs aux signes « Left » et « Right » à l'interieur des cups, afin de rester discret, design et pratique.
. La cup droite (« celle avec R dedans »), elle, hérite de la gestion de l' isolation : avec un simple switch sur le front de la cup, au dessus du logo, ainsi que la glissière à pile (AAA) sur le dessus.
L'arceau quant à lui est composé d'une base de velour et de tissu simple sur le dessus. C'est sûrement la partie la plus salissable et bien que simple, l'ensemble est confortable et léger ; pour ma morphologie. Pour les grosses têtes, le réglage de « hauteur » quant à lui se réalise par une glissière à cran, mais sur une base métallique qui évitera, on l'espere, une érosion trop rapide (et donc un casque qui se dérègle/tombe tout seul).
L'ensemble est vissé et visible, ça respire le solide, bref, c'est un produit bien fini et bien pensé. Enfin, presque.
Son
Parce que là, non. J'aurais tendance à dire que c'est du foutage de gueule, en fait, ou simplement que le produit est >définitivement< pour une niche de personnes. En effet, ce casque est simplement dégueulasse en isolation passive. Pas sur l'isolation, non, mais sur le son. C'est mou, et je parle pas de ma façon de parler de mon problème avec les systèmes medium-centrique. Pour 300€, vous avez un casque que je ne peux pas accepter sur le son en mode passif. Si vous avez l'intention d'en profiter et d'alterner les modes en fonction de votre besoin (bureau « calme »+ transport bruyant ), passez votre chemin. Certains diront que c'est « doux », d'autres que c'est pour une écoute calme : normal, tout est vague et ramené au même plan avec une basse-medium bouillie (pour ce prix, j'entends) prédominante. Un V de casque à 100€.
Bref, on active l'isolation. Ah là, les cordes vibrent. Le son prend une autre dimension, c'est plus vivant, plus joueur, plus .. réel. Pas agressif comme ceux me connaissant pourrait le considerer, ce n'est pas sec, c'est « juste », « équilibré », autant que ces mots puissent avoir du sens.
Pink Floyd, The Wall- empty Spaces :
Les grattes sonnent et vibrent, l'environnement se meut devant elles, et la voix du chanteur parvient à se placer entre les deux « juste comme il faut ». C'est beau.
Carnival In Coal, Collection Prestige - Fuckable :
Autre registre, ça sonne encore une fois « juste » : ici la voix est plus en avant, et le clap des applaudissements réguliers assez fort relativement au reste du morceau, assez bizarre. Le synthé est bien plus en retrait sur la première partie et la gratte surtout présente au moment du refrain. J'aurais tendance à croire que la répartition instrumentale en terme d'espace est respectée, car les synthés repassent très rapidement par la suite en avant sur juste une séquence du morceau, cette alternance gratte/synthé/voix étant plutôt bonne. Une interprétation dynamique, et appréciable
Tool, Aenima – Aenema :
Une review sans Tool, ahaha, vous y avez crû ?Certains diront que les morceaux de Tool sont assez plats finalement comparés à ce qui a pu être testé avant : ouais, c'est confirmé. Ca n'empeche pas de profiter de la musique, mais l'aspect stereo/positionnement n'est pas sur-utilisé. Le morceau s'engage dans un aller-retour droite-gauche (umps) des caisses efficace, la voix et les grattes au centre. Pas de sécheresse, pas d'impact démesuré, c'est propre et maitrisé. « LEARN TO SWIM LEARN TO SWIM » vous fait plonger lentement dans cette folie douce..
Cowboy Bebop – SeatBelts – Track 2 (parce que j'aime nommer mes tracks)
Décevant, en fait : c'est propre, mais là où j'ai pris mon pied sur la force de Carnival in Coal, les grattes de Pink Floyd, là, les brass n'ont pas de corps, et ça ne descend pas bien bas, en fait. On va vérifier ça avec un autre morceau..
Infected Mushroom, Nujabes, tous passent sans soucis. Il doit avoir un creux dans les frequences, mais je n'ai pas l'expertise suffisante pour l'identifier clairement. Je pense à une frequence dans les bas-médium, spécifique à tout ce qui est trompettes/contrebasses ; celles-ci étant aussi « faibles »
en terme de présence dans les morceaux de Nujabes.
Je rajouterai sans précision particulière donc que sur de l'électro, rien à signaler, sauf une légère prédominance de basses étouffant parfois les basses (wait, c'est un peu la base de l'électro de vivre le beat avant les paroles ,non ?
). De même, les aigus n'ont pas fait souffrir mes oreilles ( Sexy Sushi ) ce qui est plutôt surprenant et .. agréable.La différence MP3 320/FLAC se fait ici néanmoins ressentir : avec un tel niveau d'isolation, l'écoute est très agréable, et le passage en MP3 vous donne une impression de retrait de la scène. Cela s'accompagne par, en mode actif, un voile sonore, voire « noise » tel qu'on peut le dire d'une sortie. Des contreparties à accepter pour profiter de sa tranquillité ?
Bref, il s'agit là d'un casque finalement assez passe-partout (sauf le jazz?), de bonne facture ; mais dont l'usage >doit< être limité au voyage. Avec un son uniquement bon en mode actif, une autonomie de 35h annoncée (à moins que vous n'aimiez jouer avec les piles rechargeables ( so 2005's)), le packaging semble aller dans ce sens : voyager au calme dans son environnement, lors d'un trajet Paris-Marseille, ou Barcelone – Alpes de Haute-Provence…
PS : pour l'autonomie annoncée, je me permets d'émettre la réflexion que contrairement à l'autonomie d'un baladeur, je ne pense pas que les variables changent en fonction du bruit. En effet, si un baladeur a des variables tel que le codec à décoder, le volume sonore utilisé, ou l'écran actif, sur un casque, la réduction active se réduit finalement à récupérer le signal sonore et à l'inverser. De ce fait, je serais plutôt du genre à croire que l'autonomie prévue est très proche de la réalité (tant qu'on utilise pas des piles rechargées tous les jours depuis 10 ans)
) ! Merci, Ward. 
merci Ward
(bientot 3 s'ils se bougent :< )
