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Personnellement, je trouve toujours utile de rappeler que ce n'est pas forcément à l'artiste que l'on rend service en étant honnêtes dans nos habitudes de consommation. Et la conclusion est toujours la même : si vous voulez faire vivre les artistes, allez au concert ! Et si vous voulez le cd, achetez-le au concert !Vous serez ravis de l’apprendre : les choses vont beaucoup mieux pour les acteurs de l’industrie du disque si l’on en croit les chiffres publiés le 28 février dernier par le Syndicat National de l’Édition Phonographie (SNEP), avec une embellie sur ce marché telle qu’on n’en avait plus connue depuis quinze ans grâce au succès grandissant de l’écoute en streaming. Notez que j’ai bien parlé des acteurs, c’est-à-dire les labels, maisons de disques et producteurs divers, et non des artistes qui n’ont jamais figuré parmi ces derniers. Matière première : oui ! Combustible ? À la rigueur… Mais acteur ? Ne rêvons pas, étant donné que dans le référent industriel, l’acteur, c’est celui qui fait l’action pour l’actionnaire et personne d’autre.
Il est de bon ton de dire que tout cela est la faute du méchant streaming, mais ce serait oublier que Deezer comme Spotify reversent plus de 70% de leurs revenus aux ayants droit, loin devant le leader Youtube qui, dans la grande tradition Googlienne, fait tout ce qu’il peut pour en faire le minimum de ce côté. Comme le souligne le patron d’Apple Music dans des propos relatés par Nicole Vulser pour le Monde, Youtube génère en effet 40 % de la consommation planétaire de musique, mais seulement 4 % des revenus, tandis que Spotify représente 7 % des consommateurs, pour 24 % des revenus. Les proportions sont choquantes, mais sont presque en contradiction avec les nombreux témoignages d’artistes qui expliquent ça et là qu’ils ne gagnent rien avec Spotify et Deezer, quand les Youtubeurs confient que leurs revenus s’élèvent à peu près à 1000 euros par million de vues. Où est donc l’argent du streaming ? À qui profite donc le stream ? Pas à Spotify ni à Deezer qui sont déficitaires depuis des lustres, mais plus sûrement à ceux qui sabrent le champagne actuellement et qui détiennent aujourd’hui des parts dans les principales plateformes de streaming parce que c’est bien pratique pour trouver des arrangements en toute discrétion dans le dos (et même le bas du bas du dos) des artistes. Vous l’aurez donc compris : ce rapport du SNEP n’est pas spécialement une bonne nouvelle pour tout le monde.