Il y a des enquêtes judiciaires passionnantes, d'autres beaucoup moins. Celle-ci est limpide et les preuves accablantes, le he1000 V2 m'a tué.
C'est au cœur qu'il m'a touché, froidement, avec précision et sans se retourner.
La première chose qui est ressorti lorsque je l'ai mis sur la tête, c'est cette sensation incroyable de grands espaces, les drivers aussi grand que mes oreilles n'y sont sûrement pas étranger.
Jamais il a été aussi facile pour moi de m'imaginer dans la foule d'un live, à quelques rangs d'un concerto, devant un chanteur.
Il ne faut pas s'y tromper. Les tueurs à gages, vêtu de noir qui attendent dans l'ombre c'est démodé, c'est cliché, dépassé.
L'hifiman est malicieux, il préfère la lumière du lampadaire à l'obscurité des buissons.
C'est la grande force à mes yeux de ce casque. Il allie une précision, une ouverture exceptionnelle tout en gardant l'intimité et la matière propre aux professionnels de sa classe .
Il y a de la chaleur humaine qui dégage de ce casque, pas autant que l'Odin non, l'odin c'est un ours en peluche. Vous le serrer fort dans vos bras et ils vous embarquent dans un univers suave et expressif.
L'hifiman il observe de plus loin, quelques pas seulement, pas trop loin, à la place idéale pour voir à la fois l'environnement de sa proie mais aussi sentir le sang, la peur.
Son âme.
Avec lui pas de chichi, il est fier de son métier. Il enjolive rien, raconte pas de bobards, il fait son travail avec un raffinement rare et une rigueur de tout les instants. Parce qu'il est méticuleux le coco, faut faire ça bien. C'est un professionnel et il le prouve . Au premier abord, il peut
sembler timide, frêle même dans sa démarche. Il est pourtant capable d'une énergie et d'une expressivité remarquable, mais il lui faut du jus, de l'envie, si sa proie l'intéresse pas , il s'enmmerde, il effectue son meutre platoniquement, sans relief , juste pour le pognon.
Lorsqu'il m'a attrapé, sa poigne était sèche, délicate et sûre d'elle, pas de tralala. Sa voix est pleine, riche et claire, envoûtante. Sa lame est sublime, paraît interminable et illumine la pièce de son éclat.
Et moi dans tout ca? Je n'ai pas bougé.. Je suis resté figé, impossible de me débattre devant tant de charisme. Ces écoutes nocturnes n'étaient qu'un piège, je le savais au fond de moi mais l'emprise était trop forte.
Une telle transparence! Comment résister ?cet "intime légèreté", cette rigueur, cette précision , car on ne plaisante pas avec les prises de sons, les artistes, les œuvres ça se respecte, mes oreilles aussi.
Alors je me suis laissé faire. Sereinement, persuadé d'entrée définitivement dans un de ces paradis perdus. Où tout paraît beau et vrai , sans agressivité, là où tout n'est qu'ordre et beauté, luxe calme et volupté.
Au final j'ai rien senti et je me sens mieux depuis ma mort casquaire.
Cela faisait quelques temps que j'en voulais toujours un peu plus, j'ai fait des rencontres, des excellentes à chaque fois mais au fond il manquait toujours quelque chose.
Ma mort à été douce et me paraît salutaire. Mes écoutes sont belles, bourrées d'émotions et de découvertes. Un voyage au bout de la nuit. Le pire c'est que j'envisage même de le garder si je fais de nouvelles rencontres au paradis.
Omar raddad est peut être innocent, pas lui.
