Si un terme ou une expression vous semble obscur le Lexique de test de Tellement Nomade est là!
Pour avoir à un moment ou un autre possédé chacun de ses trois casques je souhaitais partager ma perception de leurs univers respectifs. A noter que les trois sont drivable à partir d'un baladeur (faudra y ajouter une rallonge minijack pour cela), mais qu'un ampli nomade améliorera sensiblement le résultat. Pour ma part les écoutes ont été faites soit avec un Hifiman HM 601 un Ipod Nano ou un sony NWZ A865 équipé l'un comme l'autre d'un ampli IBasso D-Zéro connecté au line out des baladeurs.
Bien sur, entendons nous bien , 80 , 225 ou 325 sont avant tout des casques grado ; c'est à dire des casques de conceptions quasi identiques : un bandeau métallique deux petites antennes sur lesquelles coulissent les écouteurs , des pads plutôt inconfortables et un look vintage, un câble plutôt épais et lourd respirant la solidité et une tonalité unique plutôt riche faisant la part belle aux bas médiums, médiums et aigus.
Ce que le 80 et le 225 ont en commun : au premier abord les deux casques sont semblables seuls le câble plus gros et plus lourd du 225 et la grille arrière des écouteurs (métallique sur le 225 et plastique sur le 80) les différencient.
Le 325 partage avec le 225 son gros câbles mais abandonne le plastique du boitier des écouteurs pour de l'aluminium, il dispose en outre d'un bandeau supérieur en cuir là où ses petits camarades n'offrent qu'une simple imitation.
Coté son comme je l'ai dit plus haut on est chez Grado donc si les différences sont tout sauf cosmétiques elles se placent dans un même univers sonore chaleureux , ludique, clair et joyeux ; le tout dans une gamme de prix qui varie en gros du simple au triple.
Avant de préparer ce comparo j'ai lu à peu près tout ce qui sur Head-Fi se rapporte à ses casques et curieusement j'ai à peu près constaté tout et son contraire sur ces trois casques : que le 225 est le meilleur et de loin ou à l'inverse qu'il ne vaut même pas le 80 ; que le 325 est agressif dans les aigus , que le 225 manque de basse et vice versa.
Bref assez difficile de se fier à tout ça tant cela apparait contradictoire d'où l'idée de se comparo qui ne serait pas particulièrement axé sur mes gouts mais plus simplement sur ce que j'entends et comprends à leur écoute avec évidemment toute la subjectivité que cela suppose mais en privilégiant plutôt le résultat perçu que mes préférences.
C'est parti
Le SR80 (un peu plus de 100 euros) est le grado le plus chaud et qualitativement le moins détaillé. entendons nous bien, cela reste un bon casque mais comparé à ses deux ainés il offre moins de définition notamment dans les basses et parait même boursouflé au niveau des médiums . Ceci peut être partiellement corrigé par le remplacement des Flat pads par les Bowl pads. qui équipent les SR225 et SR325.
Le SR325 ( 340 euros) est le plus riche des trois, ses médiums et bas médiums sont proprement énormes procurant le sentiment d'une déferlante musicale frontale terriblement immersive qu'aucun des deux autres ne peut même approcher. Pour ma part je n'ai pas constaté d'agressivité particuliere de ce casque dans les aigus, un reproche qui lui est assez communément fait pourtant.
Le SR225 (240 euros) est le plus équilibré et le plus neutre (si tant est qu'un grade soit neutre) , son niveau de détail ou de définition est comparable à celui du 325 et c'est des trois le seul qui procure une impression de spatialisation en se montrant moins frontal, plus latéral et plus enveloppant que le 325. Clairement il donne le sentiment d'un plus grand étagement des sons qui, dans certaines situations lui donne une profondeur de champs que ses confrères ne proposent pas. Ses basses sont évidemment plus propres et définies que celles du 80 et plus sèches que celles du 325
Lequel pour qui, pourquoi ?
Si vous cherchez le meilleur rapport qualité/ prix c'est simple le SR80 est intouchable c'est déjà un vrai Grado, il est déjà capable de procurer beaucoup de plaisir d'écoute et son approche reste extrêmement ludique. A noter que si vous souhaitez un son plus aérien il est indispensable de remplacer les flat pads par les bowl pads ce qui renchérit son tarif de 25 euros.
Si vous cherchez le moins inconfortable : clairement il faut écarter le SR325 le surpoids que génère le métal est finalement assez désagréable. Le SR80 avec les flat pads restant à ce titre le plus facile à vivre mais ce sera au détriment de la définition et de la clarté.
Si vous cherchez une bonne spatialisation laissez tomber, Grado n'est pas votre truc et si vraiment vous en voulez un prenez le SR225 c'est le moins démuni en ce domaine. Sa scene sonore est indéniablement la plus étendue.
Si vous aimez le jazz, le blues, la folk music et plus généralement les musiques intimistes voire acoustiques alors le 225 parait le mieux adapté : moins marqué, plus naturel notamment au niveau des médiums il procure une écoute certes moins immersive mais finalement plus adaptée à ce type de musique. Là ou le 325 cogne , le 225 enveloppe.
Si vous aimez le Rock, la Pop, les guitares électriques, alors c'est vers le 325, si vos moyens le permettent qu'il faut aller et à défaut vers le SR80.
Personnellement mon premier contact avec Grado s'est fait au travers du SR80 grâce à la gentillesse d'Olivier qui avait accepté de me prêter le sien, ce fut une telle claque que quelque part ce casque attachant reste mon préféré.
Le SR325 m'a lui séduit par son énergie proprement hallucinante et m'a laissé tel un boxeur, sonné mais heureux devant un tel punch.
Le SR225 quant à lui m'est apparu plus raisonnable, sans doute plus juste et plus respectueux des fichiers lus ce qui n'est pas toujours un avantage et je peux comprendre que certains à ce titre le préfère aux deux autres. Clairement à mes oreilles en tout cas c'est le moins attachant ; mais ses qualités sont indéniables et il me parait dommage de le négliger si vos choix musicaux sont ceux évoqués plus haut ou si vous privilégiez une écoute un poil plus naturelle et mieux spatialisée.
Pour ma part je considère l'énergie du SR325 si communicative, si jouissive qu'au final il emporte mon adhésion.