Le Rocoo arrive dans une jolie boite cartonnée, parfaitement adaptée ; je la trouve beaucoup plus agréable que l'ersatz de faux simili "je-ne-sais-quoi" qui habille le studio V . A l'intérieur, le baladeur est solidement installé dans un écrins de mousse avec le chargeur mural, le câble USB/mini USB et des écouteurs boutons que je n'ai pas déballé. C'est propre, vraiment bien rangé bref, rien à redire.
Présentation :
Plus fin , plus racé, mais également plus petit et plus léger que son grand frère le Studio V dit "la brique", le Rocoo est un baladeur élégant peu ou prou de la taille d'une carte de crédit et doté d'une épaisseur tout à fait raisonnable pour nos poches aussi serrées soient elles.
En clair il est parfaitement nomade, bien plus en tout cas que le Studio V, à qui il ressemble tout de même puisqu'il est équipé du même écran de 3 lignes de texte en blanc sur noir (pour l'affichage des pochettes faudra repasser plus tard) et que le firmware l'animant fonctionne exactement de la même façon.
Un chouette baladeur donc équipé de deux faces en plexi très flatteuses d'aspect mais dont je suspecte une capacité de résistance assez faible, que ce soit aux traces de doigts, ou, plus embêtant, aux rayures.
Le Rocoo dispose d'une capacité mémoire de 4 gigas , un slot micro sd permet de porter sa capacité à 32 gigas. A savoir qu' en mode shuffle/aléatoire les 2 mémoires sont fusionnées.
Ergonomie :
Autant commencer par ce qui fache vraiment : le firmware qui anime toute la gamme Hisound est parfaitement désuet et pour tout dire, la liste de ce qu'il ne permet pas de faire est proprement incroyable pour quiconque ayant déjà manipulé un baladeur quelconque datant de moins de 20 ans .
Alors autant passer à ce qu'il sait faire, à savoir : soit lire un album, soit lire la totalité de votre contenu toujours dans le même ordre, sauf si vous avez pensé à activer (à chaque redémarrage) la fonction "random" qui permet un mode aléatoire.
Pour le reste, écouter dans le désordre la discographie d'un artiste dont on a plusieurs albums, c'est non , revenir au mode shuffle de votre contenu une fois l'album d'un artiste sélectionné, c'est non. Il faut impérativement rebooter. Démarrer en moins de 40 secondes (il réinitialise le contenu à chaque démarrage) , c'est non, faire défiler le contenu sur l'écran en un clic, c'est non : il vous faudra pour atteindre l'artiste autant de clics qu'il y a d'artistes qui le précède dans votre bibliothèque.
Du coup je ne sais pas trop pourquoi mais avec le Rocco j'écoute plus facilement Alisson Krauss (un clic) que Lucinda Williams (une quarantaine de clics pour y arriver). Conserver au redémarrage les réglages précédents, ou reprendre la lecture , c'est non. Revenir , une fois la selection faite à la liste des pistes, des artistes ou des albums, c'est non, il faut tout reprendre à zéro à chaque fois. Se faire son petit réglage à soi avec un equalizer qui va bien c'est non, c'est d'autant plus regrettable que les 4 ou 5 pré-réglages implantés sont carrément inutilisables. Le pire, c'est que j'en oublie sans doute...
Bref en terme d'ergonomie c'est totalement à repenser. Même si les derniers firmwares proposés semblent exempts de bugs, on aimerait tout de même que Mister Jack Fu, puisque tel est son nom, jette un petit coup d'oeil à ce que peut proposer Rockbox afin d' implanter un logiciel de gestion de ses baladeurs qui soit un tant soit peu acceptable et ne vienne pas gâcher le plaisir que peut procurer l'écoute de ses produits.
Autonomie :
Selon Hisound le baladeur est taillé pour tenir une dizaine d'heures sans passer par la case recharge (soit en usb sur pc ou par son chargeur dédié). Avec mes fichiers encodés en MP3 320 KBPS et une écoute aux deux tiers de sa puissance, j'ai assez facilement dépassé cette valeur pour atteindre 12 ou 13 heures, soit un peu mieux que le Sansa Clip mais à des années lumières de son grand frère le studio V.
M'enfin comme on est jamais très loin d'un PC et que la raccord USB est standard ça ne me parait pas être un problème même si Cowon ou Samsung ont depuis longtemps trouvé des solutions qui permettent d'atteindre 3 ou 4 fois cette capacité.
Le son :
Autant le lecteur peut très vite devenir horripilant dès qu'on veut le manipuler un tant soit peu, autant , une fois mes Intras Yamaha EPH-100 tranquillement calés sur les oreilles il devient tout d'un coup beaucoup plus agréable.
Le son est ample, détaillé, spatialisé,enveloppant même, plutôt chaud et en tout cas plus chaud que le studio V, y compris quand il est équipé du firmware dédiés aux intras, avec des basses un poil plus présentes que chez son grand frère, qui m'était apparu plus métallique dans son rendu sonore que le BA. Le Rocoo, tout en restant très proche du Studio V , offre un rendu sonore un poil plus chaleureux et plus rond en terme de basse, tout en proposant des aigus limpides et aériens. Le Studio V offrant pour sa part me semble t'il des médiums un peu plus naturels ce qui, mais ce n'est que mon point de vue, ne le rend pas meilleur pour autant.
Exempt du moindre souffle, le BA délivre un son fluide et aéré. La spatialisation qui est aussi l'un des point fort des EPH 100, profite bien au BA qui livre une partition sur du blues ou du Rock qui est à la fois équilibrée, plutôt chaleureuse, tout en restant extrêmement énergique. C'est ainsi que je ne me souviens pas d'avoir autant apprécié le "Seven Nation Army" des White Stripes qu'avec ce baladeur qui me parait capable de convenir à l'essentiel des genres musicaux modernes.
Basses : le point fort du BA à la fois profondes et riches, elles offrent au BA une signature particulièrement musicale et enjouée.
Médiums : probablement le domaine ou certains pourraient reprocher au lecteur un léger manque, notamment quand la musique est chargée en instruments.
Aigus : ils ne sont jamais sifflants, justement représentés, ils participent à la fluidité et à l'aération générale importante du lecteur.
Le Rocoo BA pour qui ?
Forcément pour les utilisateurs d'intras à qui le souffle perceptible du Studio V posait problème et probablement à ceux qui utilisent des casques dotés d'une faible impédance ; encore que mon Sennheiser HD25 s'est montré très largement utilisable avec le BA pour un résultat vraiment bluffant qui ne diffère guère de celui obtenu avec les intras ; attention tout de meme, avec ce type de casque , plus consommateur, l'autonomie sera forcément diminuée. Enfin le lecteur étant particulierement capricieux avec les tags les amateurs de gestion de leur bibliothèque par dossier ne devraient pas être dépaysés.
Reste que le positionnement tarifaire du lecteur interpelle : à 200 euros, soit près de deux fois plus cher que le Rocoo D , la note parait tout de même élevée, alors même que la concurrence (CK4) s'active, proposant des solutions plus conviviales pour un tarif moindre.
Bien proportionné, léger ,élégant, proposant un son à la fois détaillé, chaleureux et dénué du moindre souffle , le Rocco BA pourrait assez facilement devenir un vrai coup de coeur. Mais voilà, son firmware, encore inabouti, gâche une bonne partie du plaisir éprouvé à son ecoute le rendant parfois difficile à vivre au quotidien. Ce défaut n'est évidemment pas insurmontable et rien n'interdit de penser que HisoundAudio , jeune entreprise manifestement passionnée par l'audio, ne parviendra pas dans les prochains mois à gommer ses défauts de jeunesse.
Note : 12/20
)
Merci,
juste dommage pour l'autonomie du player
)
